L’hiver est arrivé, les pelouses laissent place pendant quelques mois à la neige, le temps pour nous de faire une pause. Après une saison de football, certaines équipes vont savourées cette longue trêve hivernal. L’année fût riche de surprises, de suspens, de beauté. Le classement est inédit avec le premier sacre de l’IFK Mariehamn, club de l’archipel des Åland, une nouvelle déconvenue pour le HJK Helsinki et l’ex tenant du titre SJK. En bas de tableau, l’horrible saison de Shefki Kuqi et son frère Njazi qui ont évolués au sein des deux dernières équipes de cette édition 2016.
Quand les Îles Åland se mêlent à la course au titre
Après avoir acquit la Suomen Cup l’année dernière, l’IFK Mariehamn s’est approprié cette année le championnat, une énorme surprise. L’équipe entraînée par le duo Peter Lundberg – Kari Virtanen a fait preuve d’une grande maturité en exploitant au maximum ses points forts, notamment et principalement sa défense; constitué de son capitaine Jani Lyyski joueur emblématique de l’archipel. Il a été récompensé également sur le plan individuel en étant élu meilleur défenseur de Veikkausliiga. Ainsi que ses coéquipiers Albin Granlund qui a été convoqué pour la première fois dans l’équipe nationale en automne, et le meilleur gardien de la compétition Walter Viitala font partis des hommes forts sur le plan défensif. Avec seulement 25 buts encaissés en 33 journées, le tout récent champion de Finlande excelle dans ce domaine. Il a grandement construit son titre là dessus, mais aussi sur sa capacité à jouer rapidement dans la verticalité, en contre attaque principalement.
Les nombreux succès de l’année se sont souvent soldés sur des courtes victoires se jouant sur peu d’occasions. Prolifique donc, une paire s’est particulièrement distinguées en pointe de l’attaque, avec le jamaïcain Dever Orgill qui a inscrit 12 buts et réalisé 8 passes décisives. Son partenaire en attaque Diego Assis a lui aussi été productif même s’il s’est éclipsé sur la fin de saison en laissent place à Aleksei Kangaskolkka.
En ajoutant leur titre de champion, la formation a pu se distinguer une seconde fois dans une compétition européenne, même si leur parcours a été très court (éliminé au premier tour contre les norvégien de Odd BK). Le succès de l’IFK Mariehamn est certe surprenant pour ce club des Îles Åland mais il montre aussi la stabilité du club. En effet les Grönvitt (qui signifie en français les verts et blancs) sont présents dans l’élite du football finlandais depuis un peu plus de dix ans. Aujourd’hui, ils sont couronnés de succès et viennent de se faire un nom dans le football nordique.
Les deux perdants complètent le podium
L’histoire se répète pour le HJK Helsinki, une seconde fois privée de son titre. Doté d’un effectif avec toujours autant de qualité individuel, le club de la capital a connu quelques périodes compliquées dues notamment aux blessures de cadre et aux nombreux matchs de cet été en Europa League. Au terme de la saison, l’équipe donnée favorite repart sans titre, ni en championnat avec sa deuxième place, ni en Suomen Cup où les hommes de Lehkosuo s’inclinent en finale contre SJK (après une séance de penalty). Ainsi qu’en début d’année avec la Liiga Cup, alors que celle-ci ne sera pas renouvelée l’an prochain.
Néanmoins, deux joueurs se sont fait remarqués, en commençant par la star du championnat, l’ancien marseillais Taye Taïwo bien au dessus du niveau des équipes adverses dans tous les compartiments du jeu. En fin de contrat le nigérian ne poursuivra pas son aventure en Finlande comme il l’a indiqué lors du dernier match. Ensuite c’est l’attaquant colombien Alfredo Morelos qui aura marqué les esprits, élu meilleur attaquant de la saison avec ses 16 réalisations en Veikkausliiga, 30 buts en comptant toutes les compétitions sur 43 matchs. A vingt ans, il est devenu l’un des hommes forts écartant sur le banc la légende Forssell, puis cet automne Jallow. Des jolis chiffres pour ce jeune buteur arrivé en prêt de l’Independiente Medellín. Le HJK a accordé de dépenser un demi million d’euro pour recruter le comlombien trois ans, soit le plus gros transfert de l’histoire du club. Le coach Mika Lehkosuo sur la sellette devra répondre au prochaine exigence du staff alors que son jeu s’est essouffle depuis deux ans a vu d’oeil. Un nom est déjà sorti pour le remplacer : Magnus Pehrsson ancien sélectionneur de l’Estonie.
Le champion en titre SJK n’a pas conservé son titre, malgré une folle remonté lors des dernières journées de championnat. Couronnés à la surprise générale ou presque en 2015, les coéquipiers dAbdoulaye Meïté ont très mal débuté, réalisant le pire début de saison pour un tenant du titre en Finlande. Après un printemps compliqué, le SJK entame enfin sa saison. Avec l’inauguration tant attendu de leur nouvelle enceinte, l’OmaSP Stadion. Une bouffée d’oxygène amplifiée par leur première participation en Champion League contre le Bate Borisiov même si l’aventure a tourné court (éliminé contre les biélorusses au deuxième tour préliminaire). En championnat, ils se replacent en haut de tableau avant de rattraper le duo de tête. De plus, Roope Riski confirme sa position de leader en étant meilleur buteur de Veikkaulliga (avec 17 buts). Des jeunes joueurs se sont aussi imposés dans le onze type comme le milieu Matej Hradecky recruté en début de saison, ainsi que l’attaquant anglais Billy Ions arrivé en court de saison en provenance du PS Kemi. Il a été le plus de fois représenté dans l’équipe de la semaine organisé par IS-tähdet. Au terme d’un dernier match au Sonera Stadium de HJK, les joueurs de Simo Valakari se contenteront d’une troisième place. Sans oublier que SJK remporte sa seconde coupe de Finlande dans un nouveau match contre le club de la capital et d’une séance de tir au but insoutenable.
Près de Seinäjoki, VPS basé à Vaasa le long du golf de Botnie retrouvera l’Europe en obtenant une quatrième place qualificative. Souvent dans les bons coups, l’équipe s’est appuyée sur une défense solide menée par le capitaine Ville Koskimaa, avec seulement 27 buts encaissés en 30 matchs seul l’IFK Mariehamn faisant mieux. En 2015, cette équipe avait réalisée une très mauvaise saison luttant pour rester dans l’élite. Les supporters auraient pu même rêver encore plus grand si l’attaque aurait été plus prolifique. Accompagné par les deux jamaïcains (Clennon et Morrissey) et le jeune Pyry Soiri âgé de 22 ans qui a enfin été décisive comme on l’attendait. Beaucoup d’espoir est placée en lui, alors que l’on connait sa capacité à accélérer et éliminer ses adversaires. C’est ainsi que VPS a su exploiter leurs points forts pour dépasser dans le sprint final Ilves. Dans leur nouveau stade, l’Elisa Stadion, l’été prochain s’annonce chaud.
Dans la plus grande ville provinciale de Finlande, Ilves n’aura pas été l’équipe la plus flamboyante avec peu de buts inscrits et beaucoup de faux pas. Et pourtant au classement les Ipa qui réalisent leur seconde saison dans l’élite ont échoué à une place d’une qualification en Europa League, terminant à trois rangs au dessus de 2015. Quelques succès sont à mettre à leur actif eux qui se sont imposés contre toutes les équipes de la compétition au moins une fois, hormis le champion. Trois joueurs se sont distingués, dont les milieux Ala-Myllymäki et le sénégalais Emile Paul Tendeng meilleur passeur de l’année avec ses 8 passes décisives. Une pépite c’est aussi révélée, il s’agit de l’ailier Mikael Soisalo, sa qualité technique et sa rapidité lui on valu deux distinctions en fin d’année: meilleure recrue 2016 et joueur le plus prometteur.
Un ventre mou disputé
Equipe surprise de la saison dernière, venu du fin fond de la Laponie, RoPS a limité la casse. La perte de la plupart de ses cadres au mercato hivernal n’aura pas engendrée cette saison catastrophique que l’on pouvait attendre. Notamment par l’arrivée de nouveaux jeunes talentueux, tel que Robert Taylor milieu offensif auteur de plusieurs éclats dans la saison. Mais aussi l’arrière droit Janne Saksela très régulier durant l’année, il a annoncé en octobre dernier son départ en direction des Pays Bas, à Rotterdam. En Europa League, Rovaniemi a atteint le deuxième tour préliminaire suite à sa victoire en Irlande. Le départ d’Alexander Kokko, l’un des plus grands buteurs de Veikkausliiga en fin d’été aura marqué le club, et ses supporters qui lui ont rendu un bel hommage.
En Avril, lors des premières journées, toutes les personnes ou presque qui suivent un minimum la première division finlandaise, vous aurait dit que KuPS serait largué et relégué. En effet, après trois défaites contre des équipes plus qu’à leur porté, on ne pouvait que suivre cette hypothèse surtout en regardant la pauvreté du jeu des hommes de Marko Rajamäki. Au final, malgré le jeu proposé par le Kuopion Palloseur, les Kanarialinnut(les canaries) ont réussi à se maintenir assez facilement en prenant les résultats. Parfois même à la lutte en haut de tableau, comme quoi la clé de son succès aura été son efficacité. De nouveau un africain se sera montré dans cette édition, il aura même porté son équipe avec ses 14 réalisations, Fuad Gbolahan Salami. KuPS disputera bel et bien une 58ème saisonen Veikkausliiga. De nombreux renforts sont attendus cet hiver, tandis que la légende de le HJK Helsinki Sébatien Sorsa évoluera en jaune et noir en 2017.
L’une des équipes les plus régulières en Finlande depuis quelques années, le FC Lahti n’aura pas été à la auteur de son ambition. Néanmoins ce n’est étonnant au vu de la maigreur du niveau individuel de l’effectif. C’est ainsi qu’à la vieille du début du printemps, les dirigeants du club ont cherché de nouveaux partenariats avec des équipes étrangères pour aiguiser l’équipe. Ainsi plusieurs joueurs sont venus en Finlande sous forme d’un prêt du Zenith Saint Petersburg principalement. Ca n’aura pas été une réussite, même si le but du jeune russe Pavel Osipov est un petit bijou (voir ci-dessous). Les jeunes se sont succédés d’avril à octobre au stade Kisapuisto. Seulement on retiendra un nom, Rafael, ce brésilien emblématique qui a porté les couleurs du club, même dans les moments difficiles l’attaquant de 38 ans était là et aura foulé pour la dernière fois une pelouse de Veikkausliiga.
Promus pour la première fois de son histoire dans l’élite du football finlandais, le club laponien qui n’évoluait qu’encore en Kakkonen (D3) il y a deux ans, à été récompensé après ses deux montées consécutives. Pourtant cette année ne s’avérait pas simple, loin de là alors que leur stade n’était pas aux normes de la ligue. Au total cinq rencontres à domicile si ont peut les qualifier de telles, se sont déroulées dans des villes voisines, à Rovaniemi et à Oulu, toutes deux à tout de même une bonne heure de route des bureaux du PS Kemi Kings. A la mi-saison, il était néanmoins à la lutte pour le podium. Le secret ? Peut de blessés, un groupe en forme efficace surveillé par le préparateur physique Ludovig Perge venant de Lyon. Un groupe efficace à l’image de Billy Ions, homme fort offensivement depuis son arrivée. Après de nombreux matchs remportés sur le fil, les absences dues aux blessures notamment de Kaby, milieu de terrain formé à Chelsea, et les départs ont fais caler le dynamique du PS Kemi terminant neuvième.
Mission survie
Le second club de la capitale HIFK a vécu une saison morose, mais a été remplie d’émotion. L’arrivée de l’expérimenté avant centre Juho Mäkelä laissait envisager une année pleine de réussite, ainsi que le retour de l’espoir Fredrik Lassas qui sera finalement resté plus longtemps sur le banc qu’ailleurs. Suite aux mauvais résultats qui les ont embarqués dans la zone de relégation, le coach a été licencié. Pour le succéder, l’entraîneur Antti Muurinen connu pour procurer du beau jeu à été désigné pour éloigner l’équipe de la zone rouge. Loin derrière à son arrivée, HIFK prendra le meilleur sur ses deux rivaux et terminant ainsi dixième. Malgré cela, en s’imposant dans le derby d’Helsinki en septembre dernier, HIFK a mis terme à une longue série sans victoire contre le HJK, cette dernière remontait à 1972. Un exploit qui redonne un peu de couleurs aux supporters toujours aussi démonstratif dans les tribunes.
Elle est loin l’époque où les deux équipes de Turku se battaient une place sur le podium. L’Inter Turku qui avançait un projet sérieux lors de la dernière décennie, a bien fallut être reléguée. Au début de la saison, avant les premiers matchs de championnats, l’Inter paraissait pourtant bien armé en conservant ses cadres comme Joni Aho ou le français Guy Gnabouyou. Les arrivées étaient intéressantes, dont celles du défenseur Obilor en provenance de Rovaniemi. Il avait été élu meilleur défenseur de la précédente édition. Après de mauvais résultats dès les premières journées, les membres du club ont décidé de licencier l’entraîneur néerlandais Job Dragtsma en poste depuis 2007. Un choc prématuré qui n’a rien arrangé avec l’arrivé de Shefki Kuqi le « Special One » de Finlande, c’est ainsi qu’il se définit, alors qu’il entraînait le PK35 Vantaa. Les arrivées de son frère Njazi en pointe de l’attaque et de l’ancien milieu de HJK Erfan Zeneli n’ont pas donné la dynamique tant espérée. Au final, l’Inter finit avant dernier du classement, signifiant qu’ils devront passer par un barrage aller-retour contre le deuxième de Ykkönen (D2). Deux matchs spéciaux, mais qu’ils le deviennent encore plus en connaissant leur adverse. Il s’agit de TPS club historique de Turku. Un derby donc entre deux clubs de la même ville en difficultés. L’Inter reporte ce derby grâce à une victoire 2-0 sur leur terrain et évoluera en Veikkausliiga l’an prochain. Néanmoins, le club doit trouver un nouveau cycle s’il veut rapidement retrouver les sommets.
Plus connu pour son équipe féminine championne à de nombreuses reprises, les hommes du PK-35 Vantaa ont réussi à se glisser dans cette édition 2016 de la Veikkausliiga. Symbole de cette réussite: les frères Kuqi. L’un entraîneur, l’autre aligné en pointe de l’attaque, ces deux là ont porté le club comme ils ont pus. En effet, alors que le PK-35 était en difficulté sur le plan sportif mais aussi financier, les Kuqi sont partis chez un concurrent directe, l’Inter. De plus, Shefki Kuqi n’a pas toujours fait preuve d’exemple en s’emportant trop facilement dans des moments clés. Avec du caractère sur le terrain, parfois trop, les joueurs décident de partir les uns après les autres. Plus rien n’aillait donc, à tel point que les dirigeants se demandaient si ils termineraient la saison. Au terme de cette année calamiteuse, le PK-35 pointe dernier, battant en passant quelques records que personne ne souhaitera battre ! En conséquence, l’équipe masculine termine son épopée et est dissoute au profit de l’équipe féminine sacrée une nouvelle fois championne de Finlande.
Classement
Équipe type
Gardien: Walter Viitala (IFK Mariehamn)
Défenseur: Janne Saksela (RoPS), Jani Lyyski (IFK Mariehamn), Ville Koskimaa (VPS), Taye Taïwo (HJK)
Milieu: Emile Paul Tendeng (Ilves), Mikael Soisalo (Ilves), Pyry Soiri (VPS)
Attaque: Billy Ions (PS Kemi / SJK), Alfredo Morelos (HJK), Roope Riski (SJK)
Et en deuxième division…
En Ykkönen, les rivalités ont été au rendez vous. Au centre du pays, JJK retrouvera la première division trois ans après l’avoir quitté. Le leader a été avant tout prolifique, dominant chaque équipe dans un jeu simpliste peu agréable à regarder 90 minutes. Son dauphin TPS au bord de la faillite il y a quelques mois aurait été méritant de rejoindre l’élite. Une saison complète qui se termine sur une mauvaise note en barrage contre son ennemi l’Inter Turku. Ce club historique devra retenté sa chance comme le FF Jaro d’un certain Fortuné Macomba qui occupe la troisième marche du podium. Jaro a connu une première moitié de saison catastrophique, avant de devenir par la suite imbattable. Les joueurs peuvent nourrir des regrets dans l’une des rares villes finlandaises qui respirent le football. Ensuite on retrouve l’AC Oulu où l’on retiendra l’excellente saison de l’attaquant Aristote Mboma avec ses 18 buts. Un excellent joueur, grand gabarit que l’on retrouvera à SJK prochainement. Plus bas, on citera KPV, GrIFK, EIF, Haka ainsi que les deux relégués KTP et Jazz.
Image à la Une: ©All Over Press