Anders Laustrup Dreyer voit le jour à Bramming, petite bourgade de la localité de Ribe, ayant aujourd’hui fusionné au sein de la commune d’Esbjerg. Il est né le 2 mai 1998, soit exactement 61 jours avant le premier quart de finale du Danemark en coupe du monde face au Brésil (victoire 3 buts à 2 des Cariocas).

Le danois chausse ses premiers crampons pour la modeste équipe du Ribe Boldklub avant de jouer sous le maillot des jaune et bleu du Bramming BK. Après avoir écumé les pelouses de la côte ouest-danoise, Anders rentre très vite au sein de l’académie du club le plus huppé de la région l’Esbjerg Boldklubber. De l’âge de 14 ans jusqu’à ses 16 ans, le rapide ailier fait ses armes au sein des équipes de jeune d’Esjberg et c’est tout naturellement qu’il intègre le groupe professionnel le 18 mai 2015, sur le banc de touche du Farum Park de Nordsjælland pour une victoire 3 buts à 1 de ses coéquipiers.

La grande joie de Dreyer sous ses premières couleurs en professionnel. Crédit photo : Footy.dk

Finalement le natif de Bramming saura être patient, disputant ses premières minutes (18) sous le maillot bleu et blanc, le 2 avril 2017, en remplacement de l’Australien Awer Mabil. Fort d’une prestation réussie, son entraîneur Lars Lungi Sørensen lui réitère sa confiance puisque le jeune ailier danois terminera la saison avec 10 matchs disputés alors que le club jouait sa survie parmi l’élite. Cette première saison parmi les pros, lui permet par la même occasion d’inscrire son premier but au plus haut niveau face à l’AC Horsens, d’une frappe limpide du gauche en pleine lucarne.

Une relégation salvatrice

Si la descente en Nordicbet Liga est évidemment vécue comme un drame par les supporters et les joueurs d’Ejsberg, Dreyer sait aussi que c’est une potentielle chance pour lui de se faire une place dans l’équipe fanion. Cela se confirme, car sous les ordres du néerlandais John Lammers, le vif danois fait son trou, dispute 35 matchs et 21 buts toutes compétitions confondues et permet à son équipe de remonter directement à l’échelon supérieur. Montée rendue possible par sa master class en Play-off face à l’IF Silkeborg puisque Dreyer inscrit son premier Hat trick alors que son équipe était en ballotage défavorable (défaite 1 à 0 à l’aller).

La saison 2017-2018 se finit donc en apothéose pour lui, porté au pinacle par ses supporters, meilleur buteur de Nordicbet Liga, convoitée par de grandes écuries européennes et tout ça a l’âge de 19 ans. Malgré tout il dispute les 4 premiers matchs de la saison pour le FB Ejsberg. Mais l’appel du large est trop fort pour l’ailier d‘1 mètre 74 et les sirènes britanniques lui font tourner la tête. Souhaitant “continuer sur la lancée de [sa] saison » il signe pour Brighton & Hove Albion le 9 août 2018. 

Le danois souriant sous le soleil éclatant du Sussex. Crédit photo : SkySports

Un débarquement en Albion

D’un port à un autre, Dreyer débarque dans le Sussex après un pari osé puisque les probabilités d’intégrer l’équipe première sont infimes et l’avenir le confirme, le danois jouant toute la première partie de saison en Premier League 2 pour les U23 des Seagulls. Il dispute 14 matchs pour 4 buts, ce qui pousse la direction de Brighton à le prêter en Écosse pour qu’il puisse s’aguerrir dans un championnat professionnel aussi physique que le championnat d’Angleterre.

C’est ainsi que lors du mercato d’hiver, Anders Dreyer découvre son troisième championnat en signant pour un prêt de 6 mois au FC St Mirren. Comme il l’indiquait au Paisley Daily Express, le danois souhaitait privilégier de « véritables matchs d’adultes plutôt que des matchs d’U23 ». Oran Kearney, son nouvel entraîneur le lance vite dans le bain de la Scottish Premier League, et l’expérimente à de nombreux postes, d’ailier gauche, à meneur de jeu en passant par attaquant de pointe. Ses débuts sont remarqués par les supporters et le staff des Buddies mais au fur et à mesure de l’avancement de la saison, les résultats se ternissent et la confiance donné au prometteur Danois s’amenuise. Ce dernier ne dispute ainsi pas les matchs de barrage de St Mirren, qui verront le club du Renfrewshire se maintenir parmi l’élite.

De retour dans le sud de l’Angleterre, Dreyer espérait, pour cette saison 2019-2020, pouvoir disputer quelques minutes avec les professionnels, mais après quelques matchs avec les U23 de Brighton, le danois est prête aux bataves d’Hereeneven. En effet avec les arrivées de Trossard et de Maupay combinées à la présence de pointures comme Izquierdo ou Jahanbakhsh, la saison s’annonçait délicate afin de pouvoir s’épanouir pleinement outre-manche.

La satisfaction semble pleine pour toutes les parties prenantes à l’opération. En effet Dreyer “avait hâte de ce jour”, se sentant capable de “jouer devant; à droite, à gauche”; ce que confirmait Gerry Hamstra le directeur technique des Superfriezen  mettant l’accent sur “son excellente technique et son sens du but”. Même son de cloche depuis l’angleterre puisque Rusk, le coach des U23 des Seagulls voyait ce prêt comme “une excellente opportunité pour Anders” dans “un championnat extrêmement compétitif”.

Pour le moment, la découverte d’un troisième championnat ne semble pas effrayer Dreyer puisque celui ci participe activement à ce début de saison  avec trois entrées à son actif en 4 matchs de Eredivisie et trois buts en deux matchs chez les U23.

Pilier des sélections jeunes, l’ailier talentueux est encore loin de la sélection A. Crédit photo : BBC

Un destin national comparable

Son parcours en sélection nationale est finalement d’un parallélisme presque parfait avec son parcours en club. Très tôt, les sélectionneurs nationaux le repèrent et c’est ainsi que Jan Michaelsen lui offre sa première sélection le 26 août 2014 pour les Danish Dynamite. Il ouvre son compteur en équipe nationale lors d’un match amical contre le voisin suédois.

Régulièrement appelé par les différents sélectionneurs danois, Niels Frederiksen donne l’opportunité à Dreyer de disputer sa première compétition internationale lors de l’Euro U21 en Italie. Peu en vue, le numéro 14 ne prend part qu’à 68 minutes de jeu, Frederiksen préférant compter sur l’expérience et la puissance de Robert Skov.

Entouré de ses compatriotes Hoegh, Skovgaard, Odgaard et Frederiksen, Anders Dreyer saura-t-il s’inscrire dans les pas de ses illustres prédécesseurs passés par Heerenveen comme la légende Jon Dahl Tomasson ? En espérant pour lui que celle-ci s’annonce plus prolifique que l’Anders(nier).

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