Menée par une génération dorée, incarnée par les brillants Tomas Brolin, Martin Dahlin ou autre Patrick Andersson, la sélection suédoise signe un véritable exploit en 1994, en terminant 3ème de la Coupe du monde de « Soccer » aux Etats-Unis. Récit de cette épopée.
Article en collaboration avec lepetitjournal.com de Stockholm
Demi-finaliste à domicile lors de leur Euro en 1992, remporté par les voisins danois, et où elle bat notamment l’Angleterre de Gary Lineker, la Suède affiche déjà ses aptitudes à se mêler au gratin du football européen. Les phases de qualification pour la coupe du monde 1994 aux Etats-Unis confirment cette tendance. Premiers de leur groupe devant la Bulgarie et la France, crucifiée un soir de 17 novembre 1993 par Kostadinov, les blågult s’envolent pour leur rêve américain avec une génération dorée, composée non pas d’une pléiade de stars mais de joueurs confirmés. Parmi eux, on retrouve le maestro de Parme, Tomas Brolin, co-meilleur buteur de l’Euro 1992, le redouté attaquant du Borussia Monchengladbach, Martin Dahlin et le solide gardien Thomas Ravelli, considéré encore aujourd’hui comme le meilleur gardien de l’histoire de la sélection. Plus qu’une belle équipe sur le papier, la Suède forme un ensemble homogène où le collectif prend le dessus sur les individualités.
Prélude d’une épopée
C’est avec beaucoup d’espoir que les joueurs atterrissent en Amérique pour cette World cup de la démesure et du sponsoring. Malgré un tirage compliqué plaçant la Suède dans le groupe B du triple champion du monde brésilien et de la jeune nation russe, les coéquipiers de Brolin savaient qu’une qualification était loin d’être utopique. Pour autant, lors de son entrée en lice face à la modeste équipe du Cameroun de Roger Milla le 19 juin 1994, les suédois ne parviennent qu’à arracher le point du match nul (2-2). La presse suèdoise qualifie ce résultat d’échec et affirme que les hommes du sélectionneur Tommy Svensson n’ont désormais plus le droit à l’erreur. Ces remarques ont vraisemblablement eu échos puisque 5 jours plus tard, les blågult signent une superbe performance en s’imposant face à la Russie 3 buts à 1, grâce à des buts des inévitables Tomas Brolin et Martin Dahlin, auteur d’un doublé. Le destin en main, la Suède s’avance alors face à l’illustre équipe du Brésil, pour l’ultime rencontre de ce groupe. Romario, Léonardo, Bebeto… face à cette pléiade de stars, le défenseur Roland Nilsson témoigne : « Nous savions qu’ils avaient de grands joueurs et une grande équipe. Mais nous savions également que si nous défendions bien, on pouvait faire un résultat. » C’est ainsi que les scandinaves sont parvenus à contrarier la Seleção en glanant grâce à leur défense et au but du lillois Kennet Andersson, le point du nul (1-1).
L’avènement d’une génération
Les bleus et jaunes, blågult en suédois, sont alors opposés à l’Arabie Saoudite, une des nombreuses équipes surprises de cette coupe du monde. Les suédois s’imposent logiquement 3-1 grâce à Brolin et un doublé du joueur du LOSC, Kennet Andersson, auteurs tous les deux de leur troisième but dans la compétition. En quart de final, ils sont opposés à la Roumanie de la légende Georghe Hagi. Le match est tendu et il faut attendre la séance de pénaltys pour départager les deux équipes. Comme un clin d’œil du destin, c’est le tout jeune attaquant du Feyenoord Rotterdam et futur star du football suédois et des Celtics Glasgow, Henrik Larsson, qui transforme le pénalty décisif. Larsson, 22 ans à l’époque se remémore : « J’étais très nerveux ! Je savais que si je le loupais, j’allais être tenu pour responsable. Bien heureusement j’ai marqué et Ravelli a arrêté le pénalty suivant pour nous qualifier en demi-finale. »
En demi-finale, les hommes de Svensson retrouvent le Brésil. Malgré une défense de fer et une prestation de guerrier, les blågult s’inclinent sur un but de Romario à la 80ème minute. La défaite est cruelle mais la performance est saluée par l’ensemble du pays. En guise de consolation, la Suède termine à une honorifique 3ème place en battant la Bulgarie de Kostadinov sur le score cinglant de 4 à 0. Une belle sortie pour une équipe ayant marqué toute une génération de suédois et qui a certainement inspiré le tout jeune Zlatan Ibrahimovic, 13 ans à l’époque.
Kristen Collie
Image à la une:
Les deux légendes suédoises, Henrik Larsson, 22 ans à l’époque et Tomas Brolin, leader technique de cette équipe, célèbrent un but lors de leur victoire contre la Bulgarie synonyme de 3ème place. ©mtv.fi
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