Après seulement deux semaines de repos, nos clubs nordiques repartent à l’aventure en Europe. Malgré quelques pertes durant la phase de groupe, six se sont qualifiés. Parmi eux, les Danois de Midtjylland, qui ont sans doute hérité du tirage le plus compliqué, la Real Sociedad.

Une campagne mitigée

Sur le plan comptable, avec 11 points et une 20ème place au classement, la campagne des Danois est honorable. Cependant, l’ensemble des points a été acquis face à des équipes moins bien classées. Et la Real Sociedad, même si moins performante cette année, est d’un calibre proche de Porto ou l’Eintracht Frankfurt, tous deux tombeurs des hommes de Thomasberg cet automne. Un gros défi attend donc les joueurs du Jutland.

Des individualités qui peuvent faire la différence

Vous l’avez compris, Midtjylland ne part pas favori dans cette double confrontation. Mais le club possède quelques éléments capables d’apporter le danger. 

Et comment ne pas commencer par l’excellent Dario Osorio. Le Chilien nous a régalé tout au long de la compétition (six matchs joués). Auteur de deux buts sublimes, l’ailier est redoutable de loin. Il sait également faire la différence avec 2.2 dribbles réussis par match (62% de réussite) et neuf fautes subies sur l’ensemble de la compétition.

En plus de son apport offensif, le jeune ailier ne lésine pas sur les efforts défensifs avec 13 tacles et 20 ballons récupérés. Cependant, il pourrait faire preuve de plus de concentration comme le démontre sa mauvaise passe contre Fenerbahçe qui a permis aux Turcs d’égaliser.

De l’autre côté du terrain, nous pouvons retrouver Aral Şimşir. Le Turco-Danois, formé au club et récemment prolongé jusqu’en 2029, a été en vue durant la compétition. Même s’il a moins joué (cinq matchs, 342 minutes), l’ailier gauche compte trois passes décisives à son actif.

Très bon passeur (84.4% de réussite), il dispose d’une excellente vision du jeu, notamment sur les centres, et d’un jeu en une touche de qualité. Sa conduite de balle est également de haut niveau avec une grande capacité à garder le ballon dans les pieds et éliminer ses adversaires. Avec 3.6 dribbles réussis par match (49%) et 11 fautes subies, le joueur est tout aussi efficace qu’agréable à regarder.

Revenu au pays en septembre 2023 après plusieurs expériences infructueuses à l’étranger, Mads Bech Sørensen s’est directement imposé dans le Jutland, brassard au bras. Celui qui a disputé l’intégralité des huit rencontres, a été un pilier de la défense durant cette campagne.

Aligné aux côtés du jeune Diao, plus performant offensivement, l’ancien Niçois a été très propre avec seulement sept fautes, un carton jaune et aucune erreur entraînant un but. Il a aussi récupéré 48 ballons et présente un taux de passes réussies élevé (84.25%) dont une passe décisive pour Osorio face à Ludogorets.

Une équipe au style de jeu bien rodé

Mais les Loups ont aussi un style de jeu bien établi. Comme pour beaucoup d’équipes joueuses, nous observons une volonté de repartir de derrière. Les latéraux sont très impliqués offensivement et les combinaisons avec leurs ailiers sont fréquentes.

De la même manière, les centraux apportent leur pierre à l’édifice. Bech est souvent trouvé à la touche ou à la dernière passe. Diao, de son côté, a déjà inscrit deux buts sur corner. Mais ces résultats ne sont que le fruit du travail sur les coups de pied arrêtés, très prisés par Thomasberg. Ce dernier, arrivé à la tête de l’équipe en mars 2023, possède une certaine capacité à s’adapter puisque Midtjylland peut, ou non, avoir la possession sans que cela influence inévitablement le résultat de l’équipe. 

Malgré un collectif bien huilé, tout n’est pas parfait des deux côtés du terrain. Blessé de longue date, Cho manque au collectif et son remplaçant, Buksa, peine à faire trembler les filets (18 tirs, 0 but).

Diao, malgré de bonnes performances et une confiance totale du staff (huit matchs disputés, 90 minutes en moyenne), peine parfois défensivement avec un penalty concédé et un marquage de temps en temps laxiste.

Un fonctionnement à part

Mais comment parler de Midtjylland, sans parler de son modèle si particulier. Au cœur du projet, la data, et ce depuis la reprise du club par Matthew Benham en 2014 (qui a depuis revendu ses parts). 

Dans ce club, les joueurs sont majoritairement recrutés sur des éléments spécifiques. Ces derniers ont aussi, au quotidien, un ensemble de données leur permettant d’analyser leurs performances de manière pragmatique.

Ce fonctionnement, encore peu répandu, a porté ses fruits puisque, depuis 2014, Midtjylland a remporté quatre titres de champions, deux coupes et est apparu régulièrement en Europe. Pour en apprendre plus sur le sujet, n’hésitez pas à lire notre article où nous nous étions épanchés sur la question.

La préparation mentale est également au cœur des préoccupations du club avec notamment des séjours de cohésion d’équipe réguliers. Le club s’est récemment rendu au fin fond de la Norvège dans des conditions difficiles. Suite à ce même séjour, en 2015, ils avaient remporté leur premier championnat. Réussiront-ils à passer les 16èmes de finale pour la première fois ? Premiers éléments de réponse dès ce soir.

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