Lors de la réunion annuelle, le conseil démissionne. Gunnar Larsson (ancien junior du club et fils de Torild Larsson joueur à l’IFK dans les années 30) remplace Bertil Westblad en tant que président. Il occupera ce poste pendant 18 ans. Les caisses sont vides, un quart de finale se profile contre un Valence, certes vieillissant, mais qui reste quand même une référence à l’échelle européenne. C’est alors que va se produire quelque chose d’incroyable. Le club va alors emprunté de l’argent à… ses supporters pour que son équipe, alors en stage en Angleterre puisse effectuer le déplacement en Espagne. Avec un effectif d’une moyenne d’âge de 23 ans les suédois vont connaitre un printemps d’or. Les longues séances d’Erikson qui exigent de la perfection sur la pression et le collectif vont payer.


1982 : de la faillite imminente au toit de l’Europe

L’IFK décroche le match nul 2-2 en Espagne. Deux semaines plus tard, ils l’emportent 2-0 à Göteborg devant plus de 50 000 spectateurs et l’IFK se qualifie pour les demi-finales. La recette de la rencontre servira a rembourser les dettes du club. Premier gros coup à l’échelle continentale des suédois qui voient se dresser devant eux Kaiserslautern. Les suédois vont d’abord arracher un match nul mérité en Allemagne 1-1. Au retour, devant 52 000 personnes (plus que le Suède – Brésil de 58). Holmgren ouvrit la marque. Geye égalisa pour les allemands. Direction les prolongations. Puis arriva cette 103ème minute qui vit un penalty généreux transformé par Fredrikson. 2-1. Incroyable mais vrai, les hommes de Sven-Goran Eriksson allaient disputer une finale européenne. La 2éme en 3 ans pour le football suédois avec Malmö en 1979.

La finale 1982 : de l’audace encore de l’audace et toujours de l’audace

Le Hambourg SV de Happel, à l’époque l’une des meilleures équipes du continent. Malgré le départ de Keegan deux ans plus tôt, cette formation habituée aux 2 premières places de la Bundesliga à un effectif à donner le tournis … Stein, Jakobs, Kaltz, Magath, Bastrup, Hrubesch, ect… Les futurs champion d’Europe 83 partent largement favoris surtout face à un club qui, rappelons-le est… semi pro.

Cela se confirme lors du match aller en Suède, au stade Ullevi par une large domination allemande. Pourtant, c’est bel et bien l’IFK Göteborg qui l’emportait grâce à un but de Tord Holmgren à la 87ème, qui permettait aux siens de se rendre au Volksparkstadion avec une maigre avance pour le match retour. Les médias allemands sont confiants sauf une personne, Franz Beckenbauer, qui met en garde contre cet excès et …. le potentiel suédois. Les supporters allemands aussi ne doutent pas d’une victoire des siens. Des tee shirts « HAMBURGER SV, UEFA CUP-SIEGER 1982 » sont mêmes aperçus aux alentours du stade le soir du match retour. Ainsi que des fanions avec le même titre. Ce qu’Eriksson montra dans le vestiaire à ses joueurs avant le match.

25ème minute de jeu, Dan Corneliusson, jeune attaquant de 20 ans en partance pour… le service militaire, ouvre la marque d’une superbe reprise de volée sur un centre de Tommy Holmgren, 0-1. L’équipe d’Ernst Happel jetait alors toutes ses forces dans la bataille.

61ème, Holmgren mettait fin à une attaque hambourgeoise d’un tacle parfait et pouvait lancer Torbjorn Nilsson en contre-attaque, entama une chevauchée qui l’emmena de la ligne médiane aux abords de la surface de réparation adverse, en clôturant par une frappe du gauche qui allait se loger dans les filets d’Uli Stein. 0-2.

65ème, la défense d’Hambourg se révèle à nouveau incapable de maîtriser la vitesse et la puissance de Nilsson, encore lui, qui obtenait un penalty transformé par Stig Fredriksson, 0-3.

Un IFK Göteborg renversant en Allemagne qui détruit les espoirs des supporters d’Hanbourg avec cette victoire 3-0 au match retour.

L’équipe aux 4 Glenn (4 joueurs portent ce prénom immortalisé par le chant « Alla heter Glenn i Gothenburg », en français « Tout le monde est Glenn à Göteborg »), sous les applaudissements du public allemand restant, remportait la Coupe de l’UEFA. Premier trophée pour un club scandinave et avec la manière : 9 victoires, 3 nuls et 0 défaites pour 27 buts marqués et 11 encaissés.

L’IFK Göteborg remporte la Coupe UEFA 1981/1982 face à Hambourg 4-0 (1-0, 3-0), devenant le premier club suédois et nordique à remporter un titre européen.

Cette victoire révélera aux yeux du continent Goran Erikson âgé alors de …34 ans. Une semaine plus tard, la Coupe de Suède sera gagnée face au Östers IF. Mais la saison est loin d’être finie, l’IFK est toujours en quête du titre national qui serait signification de triplé historique. Erickson parti, c’est son adjoint Gunder Bengtsson qui se doit, sans Nilsson parti au Kaiserslautern, de ramener ce titre tant attendu depuis 13 ans.

Le championnat cette saison change de formule. Voyant le manque d’intérêt pour l’Allsvenskan, la fédération décide d’instaurer à la fin des phases aller/retour un système de playoffs opposant les 8 premiers du classement. Le club termine premier de la phase régulière. En phase finale, l’IFK se déjoue de Halmstad (1-1, 3-1) et facilement de Malmö (3-0, 5-1). En finale Hammarby viendra remporter le match aller à Ullevi (1-2) avant que la Blavitt se rattrape au Söderstadion (1-3), avec un doublé du meilleur buteur 1982, dan Corneliusson (20 buts, 12 en phase régulière et 8 en playoff). L’IFK est ainsi le troisième club européen, après le Celtic en 67 et l’Ajax en 72 à réaliser un triplé. Grace à ces succès, le club est sauvé financièrement et peut voir l’avenir sereinement. Seul point noir, l’élimination au premier tour de la Coupe des Coupes, contre les hongrois d’Ujpest (1-1,1-3) en septembre.


Demain : Episode 3 – Le deuxième souffle à la désillusion 

Laisser un commentaire