Drôles de retrouvailles en ce mardi soir d’août. Dix ans après, les deux formations se retrouvent, au même stade de la compétition. C’est face à ce même Sparta Prague que Malmö a débuté le chapitre européen de son histoire. Autre registre des retrouvailles, celles entre le public de l’Eleda Stadion et un certain Veljko Birmančević, héro de la dernière campagne de qualification du club suédois, désormais joueur clé du club tchèque.

Dans le brouillard des fumigènes, l’Eleda Stadion se dessine. Les premières secondes de ce match sont à l’avantage des Tchèques, à qui certains observateurs octroient 82% de chances de qualification. Une fois l’émotion digérée et le brouillard dissipé, l’atmosphère devient lourde. Les duels sont âpres et les sifflets descendent des tribunes régulièrement. Le Sparta se montre plus offensif et les coups de sifflets vont en ce sens. Busanello, frustré par un corner qui aurait dû être un six mètres, est le premier averti de cette partie.

La possession des blåe, gênée par le pressing haut et constant, reste stérile. Les Tchèques, dangereux au cours du premier quart d’heure, tombent à leur tour dans un faux rythme et ce match se ferme. C’est en tout cas ce que l’on pensait. Sebastian Nanasi éclabousse la pelouse de son talent, élimine trois joueurs, combine avec Botheim mais celui-ci ne parvient pas à redonner le ballon dans le bon tempo.

Sur la contre-attaque, Haraslin tente sa chance à l’entrée de la surface. Il dévisse sa frappe et celle-ci prend le chemin du second poteau, sans grand danger. Pourtant, elle trouve miraculeusement les pieds de Stryger Larsen qui dévie par maladresse le ballon dans son propre but. Malmö, malmené, doit désormais combler l’écart (0-1, 30e). Dos au mur, les himmelsblått tentent de réagir. Sebastian Nanasi, encore et toujours lui, sème la révolte, en vain.

Isaac Kiese Thelin et Erik Botheim semblent avoir chaussé les mauvais crampons et commettent des erreurs techniques qui endiguent chacune des tentatives des leurs. À l’approche de la mi-temps, le momentum semble pousser les locaux, mais la réussite les fuit et Olatunji, après un duel dans les règles de l’art avec Stryger Larsen, reste au sol. Soigné sur la pelouse, il grappille du temps et l’arbitre renvoie les deux formations aux vestiaires. À la pause, ce sont donc des Tchèques, privés de ballons, qui virent en tête grâce à ce but contre son camp.

Au retour des vestiaires, le stade s’enflamme de nouveau – seule satisfaction du soir en Scanie – dans le sillage des supras Malmö chauffés à blanc. Lasse Berg Johnsen, timide jusqu’ici, tente sa chance de loin, mais le ballon file dans le ciel du sud de la Suède. Le score est toujours en faveur des joueurs au maillot grenat, mais le contenu est bien plus intéressant.

Bien que privé de ballon, le Sparta déploie un jeu offensif mieux huilé et profite de ses rares occasions pour mettre le danger sur la cage de Dahlin. Haraslin, encore lui, se met en évidence, mais manque le cadre (52e). Les vagues se succèdent dans la surface de réparation du Sparta mais ni Kiese Thelin, ni Botheim ne semblent entrés dans le match. Face à l’inefficacité de son équipe, Rydström opère deux changements relativement tôt, comparé à ses habitudes. Christiansen et Ali entrent en jeu pour dynamiser l’équipe. Bolin et Botheim cèdent leur place (64e).

En réaction, le coach du Sparta renforce son entre jeu et tente de conserver ce clean sheet. Sur sa première faute de la soirée, Christiansen, entré en jeu cinq minutes plus tôt, est averti à son tour… le public, qui jusqu’ici est sans aucun doute possible l’homme du match, commence à perdre patience face à cet arbitrage que l’on qualifiera d’inconstant, fait récurrent avec les clubs nordiques en Ligue des Champions. Chaque duel termine avec un joueur du Sparta Prague au sol et ce match se hache, pour le plus grand plaisir des Tchèques qui prennent un malin plaisir à faire défiler le chronomètre.

Le Sparta récite sa partition dans son rôle de visiteur, fort d’un bloc uni et qui, à l’abnégation, profite des erreurs offensives et des largesses défensives adverses pour faire mal. Malmö, pressé, balbutie ses phases de possession et rend le ballon trop facilement. Pour ne rien arranger, Ali et Kiese Thelin ne se comprennent pas et vendangent l’une des plus grosses occasions de la soirée. Que de frustration.

Nanasi s’illustre une nouvelle fois mais son tir n’est pas assez brossé et fuit le cadre de peu. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Fidèle à son inconstance, l’arbitre avertit Pešek, à peine entré en jeu, pour un tacle en retard. Malmö multiplie les coups de pied arrêtés et tente de mettre le danger dans la surface, mais rien n’y fait. Clou du spectacle ? Un ballon mal dégagé termine dans les pieds de Rynes qui, mal défendu par Stryger Larsen, adresse un tir croisé qui trompe Dahlin (0-2, 89e).

Malmö aura dominé outrageusement dans le registre de la possession et des occasions. Ce soir, le géant suédois aura buté sur plus fort que lui. Sur un Sparta qui aura récité son plan de jeu à la perfection. Sur des attaquants qui auront joué juste au moment opportun. Sur une équipe dont la performance globale aura été plus complète que celle d’un club ciel et blanc pris à revers. Les lauriers reviennent au Sparta Prague qui aura montré ce dont il faut faire preuve pour se donner les meilleures chances d’accéder à la Ligue des Champions.

Malmö FF 0-2 Sparta Prague

Arbitre : Jesus Gil Manzano (Espagne)

Buts : 30e | 0-1 : Stryger Larsen (CSC) ; 89e | 0-2 : Rynes (Sørensen)

Avertis : Busanello (11e), Pena (34e), Christiansen (68e) // Olatunji (40e), Laci (62e), Pešek (85e).

Malmö FF : Dahlin (C) | Busanello, Zätterström, Jansson, Stryger Larsen | Nanasi, Berg Johnsen, Peña, Bolin | Botheim – Kiese Thelin.

Remplaçants : Friedrich, Persson, Olsson, Loukili, Rösler, Rosengren, Christiansen (64e), Jörgensen, Ali (64e), Berg, Rieks, Haksabanović

Sparta Prague : Vindahl | Vítík, Panák (C), Sørensen | Preciado, Laci, Kairinen, Rynes | Birmančević, Olatunji, Haraslin.

Remplaçants : Vorel, Ross, Zelený (83e), Suchomel, Wiesner (68e), Pešek (83e), Solbakken, Sadílek (68e), Daňek, Krasniqi, Tuci, Kuchta (60e).

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