Le passage de la quatrième division à l’élite suédoise d’Östersund, ainsi que son récent parcours en Europa League, le tout porté par l’entraîneur Graham Potter depuis 7 ans, viennent remettre au goût du jour l’excellent travail des anglais sur le sol suédois. Un retour à la lumière d’entraîneurs n’ayant pas eu l’opportunité de se montrer sur leur territoire mais qui auront su marquer de leur empreinte leur passage dans le pays scandinave.
Les entraîneurs anglais auront changé le football suédois, impulsant au fil des ans de la fraîcheur et une nouvelle vision tactique. Encore aujourd’hui on en voit les marques avec le fameux 4-4-2 qu’ils ont importé durant les années 70, devenu le système de nombreux clubs d’Allsvenskan et celui qui sera utilisé à la Coupe du Monde par la sélection.
Retour sur leurs influences, des préceptes de George Raynor durant les années 40 et 50, en passant par le « duo » Houghton et Hodgson pour terminer sur la nouvelle sensation : Graham Potter.
1. George Raynor – Le plus grand entraîneur anglais, celui qui a placé la Suède sur la carte du monde
1946-1954 / 1956-1958 / 1961-1962 avec la Suède
? Titre olympique JO 1948
? Coupe du Monde 1950
? Médaille de bronze aux JO 1952
? Coupe du Monde 1958
Raynor a eu une carrière de joueur modeste pour au final devenir le plus grand entraîneur international anglais. Cependant, son travail n’a pas été au service de son pays, mais bien pour la Suède qui, au contraire des anglais, lui a fait pleinement confiance. Après avoir été entraîneur à Bagdad pendant son service durant la Seconde Guerre Mondiale, George Raynor va rentrer chez lui en Angleterre après avoir longuement travaillé sur ses méthodes d’entraînement et fait du pied à la FA pour avoir un poste d’entraîneur au pays. En vain… c’est finalement la Fédération suédoise qui décidera de lui donner sa chance avec un essai de six mois. L’essai se transformera en une grande et longue histoire d’amour de onze ans.
En effet, Raynor sera le sélectionneur de la sélection suédoise de 1946 à 1954 tout en entraînant des clubs suédois d’abord GAIS, l’AIK et enfin Åtvidaberg. Puis, après un passage en Italie à la Juventus et à la Lazio et un « échec » en Angleterre, il reprendra la sélection par 2 fois en 1956-1958, entraînant toujours en club à Djurgården, puis de 1961 à 1962 menant la Suède à la Coupe du Monde pour ses derniers jours à sa tête.
En onze années, l’entraîneur anglais aura écrit les plus belles pages de la sélection suédoise avec pour commencer un titre olympique lors des Jeux Olympiques de 1948 en battant la Yougoslavie 3-1 en finale, devant 60 000 personnes à Wembley. Raynor aura notamment révélé le trio Gunnar Gren, Gunnar Nordahl et Niels Liedholm (un trio plus tard connu sous le nom de Gre-No-Li) qui seront après le tournoi recrutés tous les trois par le Milan AC. La Suède de Raynor confirmera son titre Olympique par une étonnante 3e place à la Coupe du Monde 1950. Ce podium aura surpris tout le monde, d’autant que la Suède évoluait notamment sans les Gre-No-Li à cause de la décision de la Fédération de n’autoriser en sélection que des joueurs amateurs, ne voulant pas mettre en avant les joueurs qui avaient quitté le championnat national.
De nouveau, la Suède décrochera une médaille aux Jeux Olympiques de 1952, cette fois-ci de bronze, Raynor regrettera le fait d’avoir été privé de ses meilleurs joueurs. La Suède aurait sans doute pu viser encore plus haut sans cette décision de ne pouvoir compter que sur joueurs amateurs. Cela poussera la Fédération à changer d’avis et à autoriser le retour des joueurs professionnels en sélection. Et cela portera ses fruits avec une finale lors de la Coupe du Monde 1958 à domicile. Cette équipe suédoise rayonnera en créant notamment la surprise avec une victoire 3-1 en demi-finale contre l’Allemagne de l’Ouest, les tenants du titre. Mais elle s’inclinera 5-2 en finale face au Brésil du jeune Pelé alors âgé de 17 ans, malgré l’ouverture du score des suédois.
La place de finaliste de la Suède à une Coupe du Monde demeure encore la plus grande réussite du football suédois. Et George Raynor restera dans l’histoire pour avoir été le premier anglais à avoir porté une sélection à une finale de Coupe du Monde. Raynor, en plus d’avoir signé les plus belles années de la sélection suédoise, a également grandement apporté au football moderne, en étant parmi les premiers à utiliser la tactique du 4-2-4 et du 4-3-3. Il a fait preuve d’un grand leadership pour galvaniser ses troupes et les mener aux exploits qu’on leur connait. D’autant plus que la Suède reste un petit pays en termes de population et de nombre de footballeurs. L’entraîneur anglais est décrit par tous les spécialistes comme un homme en avance sur son temps. Dans son livre autobiographique, il avait prôné l’introduction des trois points pour une victoire et des programmes de développement de la jeunesse qui ont finit par être introduits dans le football des années plus tard.
George Raynor est décédé en 1985 en Angleterre, dans l’ignorance des journaux du pays qui ne s’intéresseront à lui que des années plus tard. Il n’aura jamais pu démontrer ses talents d’entraîneur avant-gardiste chez lui malgré tous ses efforts pour que cela soit le cas : dans une autobiographie publiée en 1960 il déclare son intention d’être le sélectionneur de l’Angleterre et sa volonté de revenir au pays même si seuls quelques clubs de quatrième division lui « faisaient confiance ». Quoi qu’il en soit Raynor aura écrit la plus belle période footballistique de la sélection suédoise. Le pays aura su le remercier dignement de sa grande contribution en recevant du roi de Suède Gustave VI, un titre de chevalier et une médaille d’or du mérite. De plus, son portrait est affiché au musée du football de Suède à Degerfors.
Culture football :
Le football anglais est très présent en Suède où son championnat, la Premier League, y est diffusée depuis bientôt 50 ans avec des matchs tous les samedis après-midi, tout l’hiver durant la trêve, de novembre à mars. Cela a commencé avec la célèbre émission télévisée du pays, Tipsextra, créée en 1969, et qui pouvait réunir entre 33 à 35 % des téléspectateurs suédois. Le foot anglais a d’ailleurs été diffusé en Suède avant de l’être en Angleterre, qui n’a commencé à émettre son football que fin 1983, car ils préféraient que les spectateurs soient au stade plutôt que derrière la télé. Étant le seul championnat étranger diffusé en Suède au début, cela a rapidement été une habitude pour les suédois de regarder le football anglais et cela a inspiré de nombreux coachs comme Lars Lagerbäck, le coach le plus titré de Suède.
Il faut dire que le foot anglais se faisait de la bonne publicité avec notamment des matchs mythiques comme le Manchester United – West Bromwich 3-5 durant le Boxing Day 1978. Le nom du programme a changé en 1995 pour Tipslördag et continue toujours d’émettre au plus grand bonheur des suédois.
« Au début, j’étais choqué que certains suédois en savaient plus sur le football anglais que moi-même, qui y avait joué. » – Stuart Baxter, l’actuel sélectionneur de l’Afrique du Sud ayant entraîné en Suède.
2. Bob Houghton – Le premier révolutionnaire du football suédois d’aujourd’hui
1974-1980 / 1987-1992 à Malmö
3? Allsvenskan 1974, 1975, 1977
4? Svenska Cupen 1974, 1975, 1978, 1980
Après une carrière de footballeur principalement à Fulham puis à Brighton, Bob Houghton va rapidement délaisser ses crampons pour se porter petit à petit vers le statut de manager. Il va devenir l’un des plus jeunes entraîneurs au monde, en tout cas le plus jeune entraîneur à obtenir un insigne complet de la FA, à seulement 23 ans. Il commencera sa carrière de manager comme entraîneur-joueur à Hastings United puis arrêtera d’être joueur en devenant l’entraîneur-adjoint d’Ipswich puis entraîneur principal à Maidstone.
Ce qui aura poussé Houghton à arrêter sa carrière de joueur pour entraîner sera essentiellement le célèbre livre de son ami Allen Wade « The FA Guide to Training and Coaching » (Le guide FA à la formation et au coaching en français) publié en 1967 et qui l’aura inspiré comme de nombreux coachs anglais, créant une grande révolution tactique. Houghton peut d’autant plus remercier Wade puisque c’est grâce à lui qu’il trouvera son premier vrai gros défi en tant qu’entraîneur. En effet, le président de Malmö demandera à Allen Wade de lui recommander un entraîneur pour relancer son club et sous les conseils de l’anglais, Bob Houghton sera propulsé nouvel entraîneur du Malmö FF.
Aux premiers abords son jeune âge inquiète car il va entraîner certains joueurs plus âgés que lui, mais le sérieux d’Houghton impressionne rapidement et conforte les dirigeants à lui faire confiance. Il établit une analyse complète de l’état de l’équipe de Malmö et de ce qu’il pourrait accomplir avec elle. Le jeune anglais s’installe en Suède en 1974 à seulement 27 ans. Il bouscule tous les codes et s’adapte rapidement en apprenant le suédois en seulement deux mois. Il réunit une équipe locale composée entièrement de joueurs de la province de la Scanie au Sud de la Suède où se situe Malmö.
Mais c’est surtout au niveau tactique, que Houghton va révolutionner le football suédois en apportant le premier la fameuse tactique du 4-4-2, qui est désormais la marque de fabrique de la sélection suédoise. Les bases de son jeu sont constituées d’une équipe collective avec un marquage de zone, un pressing haut des défenseurs jouant le piège du hors-jeu pour contrer rapidement les attaques. Cela posera la première révolution du football suédois qui ne s’inspirera de son système que bien des années plus tard, car encore trop ancré dans un modèle trop défensif et misant plutôt sur le modèle germanique avec un système de marquage individuel basé sur un libéro et un attaquant qui ne recule jamais.
Les résultats de sa tactique seront immédiats, avec son premier titre de champion lors de sa première année au Malmö FF. L’année suivante il confirmera avec un nouveau titre de champion mais ne remportera pas le championnat (après play-offs) en 1976 à cause de l’arrivée tonitruante de son ami Roy Hodgson (voir plus bas). Cela ne l’empêchera pas de remporter un nouveau titre de champion l’année suivante en 1977 pour porter à 3 titres de champion d’Allsvenskan son palmarès. Ajoutés à cela 4 titres de Coupes de Suède, faisant grimper son total, en six années à la tête de Malmö, à 7 trophées.
Jusque-là, l’entraîneur anglais n’avait jamais réussi à faire de bons parcours en Coupe d’Europe. Mais l’année 1979 il réalisera sa plus grande prouesse en portant Malmö en finale de la Coupe des clubs champions européens. Disposant aux tours précédents de Monaco, du Dynamo Kiev, du Wisla Cracovie et de l’Austria Vienne. La finale se soldera malheureusement par une défaite sur le plus petit des scores face à Notthingham Forrest. Mais cela reste le meilleur parcours d’un club suédois dans cette compétition et l’une des plus belles surprises, Houghton aura réussi à propulser le pays dans le courant dominant du football européen.
L’anglais quittera Malmö et la Suède sur ce beau parcours, pour ensuite tenter un défi en Grèce non concluant et une pige à Bristol City dans son pays qui sera également un échec à cause des problèmes financiers du club. Il reviendra en Suède de 1987 à 1992 d’abord à Örgryte puis à Malmö remplaçant son ami Hodgson sans réel succès. S’en suivra une carrière de manager globe-trotter : l’Arabie Saoudite, un rapide passage par la Suisse, les États-Unis, la Chine, puis sélectionneur de l’Ouzbékistan et enfin de l’Inde où il terminera sa carrière d’entraîneur sur une belle note pour définitivement arrêter en 2011.
3. Roy Hodgson, le second révolutionnaire, l’élève qui a dépassé le maître
1976-1980 à Halmstad / 1982-1989 à Malmö
6? Allsvenskan 1976 (Halmstad), 1985, 1986, 1987, 1988, 1989 (Malmö)
4?Champion de Suède (après playoff) 1976 (Halmstad), 1979, 1986, 1988 (Malmö)
2? Svenska Cupen 1986, 1989 (Malmö)
Roy Hodgson a eu une carrière de joueur modeste n’ayant jamais pu percer en professionnel à Crystal Palace. Il a ensuite évolué dans des petits clubs de la banlieue londonienne de 5e et 6e division et a même tenté sa chance en Afrique du Sud à Berea Park. Il a très vite arrêté sa carrière pour enseigner puis devenir manager à l’âge de 28 ans.
Sa première expérience en tant que manager ne s’effectuera, non pas dans son pays, mais en Suède à Halmstad, sur la côte ouest du pays. Suite au succès de Malmö avec Houghton, Halmstad va vouloir imiter l’initiative de Malmö en recrutant un entraîneur anglais. Sous les conseils de Bob Houghton, Halmstad décidera de donner les rennes du club au jeune Roy Hodgson, qui était son ancien compagnon à Croydon.
Halmstad n’était pas au mieux lorsque Roy Hodgson a repris le club, sortant de deux saisons tout proche de la relégation dont la dernière s’est jouée à la différence de but. Une saison horrible terminant 12e sur 14 avec seulement 5 victoires et 28 buts marqués en 26 rencontres. 20 journaux suédois sont alors unanimes, Halmstad va descendre en seconde division lors de la saison 1976.
Et pourtant ! Roy Hodgson va prendre une équipe en ruine et créer une dynastie. Pour sa première saison au club, il va très vite s’adapter en apprenant le suédois et en établissant un sérieux et des changements lors des entraînements en imposant sa rigueur. Sur le plan tactique, il reprend également le 4-4-2 lancé en Suède par son ami Houghton et les résultats sont vite impressionnants. Halmstad termine champion d’Allsvenskan pour la première saison d’Hodgson en Suède, terminant juste devant son ami Houghton à Malmö, avec 17 victoires en 26 rencontres et un total de 56 buts marqués malgré un style de jeu plutôt défensif au premier abord. Ce sera le premier titre du club d’Halmstad, qui jusque-là avait une histoire peu remplie, et le premier titre d’Hodgson en tant qu’entraîneur. Plus tard, Roy Hodgson décrira ce titre comme la plus grande victoire de sa carrière, en la comparant à la transformation de l’eau en vin.
Les années suivantes sont plus mitigées, Halmstad est désormais attendu et se contente du milieu de tableau terminant 8e l’année suivante tandis que son compatriote Houghton récupère la place de champion. En 1978, Halmstad termine de nouveau 8e mais en 1979, Roy Hodgson réalise l’exploit de nouveau de porter Halmstad vers son second titre d’Allsvenskan. Une dernière saison à Halmstad avec de nouveau une huitième place avant de tenter sa première aventure en tant que manager dans son pays.
« Le football que Bob Houghton et moi avons amené en Suède entre 1974 et 1979 a façonné l’ensemble du succès suédois depuis. En six ans, nous avons remporté cinq championnats à nous deux. »
Cela se transformera en court passage à Bristol City en tant qu’assistant d’Houghton, puis entraîneur après le limogeage de son ami en 1982. Cette expérience fût un échec à cause des problèmes financiers du club qui ne lui ont pas permis de montrer ses talents de meneur d’hommes. Roy Hodgson décide alors de revenir en Suède où, pour lui, à cette époque, les dirigeants se montrent plus sérieux dans la gestion d’un club. Il commence par une mi-saison à l’IK Oddevold où il ne pourra pas empêcher la relégation du club, s’ensuit Örebro où il montre de nouveau ses qualités avec deux saisons, une première terminant troisième de seconde division puis champion permettant au club de monter dans l’élite. Cette montée lui ouvre les portes de l’ancien club de son ami Houghton, le Malmö FF. Il y marquera le club de son passage en terminant 5 fois premier de suite lors de ses 5 saisons au club, un record inégalé pour le moment. Néanmoins à cette époque après le championnat d’Allsvenskan des play-offs avaient lieu, qui n’offriront que deux titres officiels du championnat suédois pour Malmö ajoutés à deux Coupes de Suède.
En raison de son succès à Malmö, Hodgson est toujours très apprécié par les fans du club qui ont officieusement nommé une section du nouveau stade du Swedbank Stadion le «Roy’s Horna » signifiant le coin de Roy en français. Mais également à Halmstad, où un de ses anciens joueurs, Bengt Sjoholm, qui est ensuite devenu président du club, avait essayé de le faire revenir au début des années 2000.
Son passage en Suède a complètement changé la culture du football du pays. Alors que la fédération suédoise refusait cette évolution au début la trouvant trop ennuyeuse, misant sur un football germanique, le succès de Roy et Bob et la reprise de leurs méthodes par les entraîneurs suédois, entraîneront son utilisation en sélection pendant de nombreuses années. Roy Hodgson est également considéré comme essentiel dans la production du noyau de l’équipe de Suède qui a terminé troisième à la finale de la Coupe du monde 1994. Jonas Thern, ainsi que Patrick Andersson, Martin Dahlin et Stefan Schwarz ont tous évolué dans l’équipe de Malmö d’Hodgson.
Après la Suisse, l’Inter et un passage à Blackburn, Roy Hodgson est ensuite revenu dans nos pays nordiques à Copenhague où il aura marqué son passage d’un titre seulement, le deuxième de l’histoire du jeune club. Mais ce titre, ajouté à une révolution dans la manière de fonctionner du club, va créer une dynamique qui conduira à 10 autres titres de champion. Il aura également effectué un bon passage au Viking FK, et en tant que sélectionneur de la Finlande. Aujourd’hui, Roy Hodgson officie enfin dans son pays comme manager depuis 2007 où il entraîne, pour le moment, Crystal Palace après avoir été sélectionneur de l’Angleterre durant quatre ans. Il continue de garder ses idées de jeu et principalement son 4-4-2 qui ont fait de lui un grand entraîneur avec des principes clairs dû à son leadership, poussant les joueurs à faire des efforts sur le terrain et en dehors, avec un travail acharné.
Culture football :
Quasiment toutes les équipes suédoises de la quatrième division à l’équipe nationale adoptèrent un système similaire à ce qu’avaient apporté Roy et Bob en Suède. De Lars Lagerbäck, Erik Hamren, à désormais Janne Andersson, tous ont utilisé la tactique du 4-4-2 avec la sélection. Mais le plus connu reste Sven-Göran Eriksson. Il a repris le travail des deux anglais pour porter l’IFK Göteborg vers le haut avec un titre de championnat et de coupe, et surtout une coupe de l’UEFA en 1982, le tout en quatre saisons. Ce qui est d’autant plus amusant, c’est que quasiment 30 ans après le passage de Roy et Bob, ce sera au tour des anglais de faire confiance à des suédois avec leur disciple, Sven-Göran Eriksson, qui sera le premier sélectionneur étranger à entraîner la sélection anglaise de 2001 à 2006.
« Ils ont introduit une toute nouvelle façon de jouer au football. Avant cela, les équipes suédoises avaient été très influencées par les équipes allemandes et jouaient le marquage d’homme à homme. Mais ils sont venus avec le marquage zonal et une nouvelle façon de lancer des attaques. C’était quelque chose d’unique. Et quand je pense que Bob avait 27 ans quand il est venu ici, c’est fascinant. Un jeune gars vient nous dire comment jouer au football. » – Sven-Göran Eriksson
4. Graham Potter : Le digne successeur ?
2011- …
? Division 2 Norra (D4) 2011
? Division 1 Norra (D3) 2012
? Svenska Cupen 2017
On peut désormais l’évoquer : l’Östersund de Graham Potter, est en train de créer une révolution comparable à ce que George Raynor, Bob Houghton et Roy Hodgson ont apporté au football suédois. Certes, Graham Potter a grandement repris les concepts tactiques d’Houghton et d’Hodgson avec le 4-4-2 et n’a pas encore un palmarès étoffé, néanmoins sa gestion du club et de ses joueurs montre une nouvelle façon de porter un petit club vers le haut. Le football a évolué et il est devenu de plus en plus difficile avec peu de moyen de faire des parcours comme celui d’Östersund, le rendant d’autant plus impressionnant. Aller du second tour préliminaire aux seizièmes de finale face à Arsenal, gagnant même à l’Emirates 2-1, cela frôle l’incroyable et ne peut être que salué par tous les fans de ballon rond. D’autant que là où Graham Potter se démarque de ses prédécesseurs, c’est qu’il a construit une gestion de club parfaite et sur le long terme, passant d’un petit club régional de quatrième division à l’un des meilleurs clubs suédois actuels. Et peu d’entraîneurs arrivent à être autant performant sur la durée que Graham Potter à Östersund.
L’avenir nous dira si avec le temps Graham Potter laissera une grande empreinte dans le football suédois, et s’il arrivera à maintenir un tel niveau avec son équipe. Ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’il l’aura laissé à Östersund et aura fait vibré de nombreuses personnes créant petit à petit une culture football dans cette ville amoureuse, à l’origine, de sports d’hiver. Le club de Swansea relégué en Championship a décidé de le rapatrier en Grande-Bretagne pour ses qualités qui sont enfin appréciés et enfin reconnues outre-mer. On suivra cela avec intérêt avec pour objectif la remontée en Premeir League.
Pour mieux découvrir Graham Potter, voici le portrait que nous avons réalisé :
Graham Potter le tacticien magique d’Östersund de la 4ème division à l’élite suédoise
Après avoir passé en revue ce qu’ont apporté ces quatre entraîneurs anglais au football suédois, il est évident de conclure que l’histoire de la sélection et des clubs suédois ont grandement été impacté par leur passage. Le football suédois leur doit beaucoup, comme ces entraîneurs doivent beaucoup à ce pays qui aura su leur faire confiance et leur donner les moyens d’exprimer leur talent de manager, ce qui n’a, comme on l’a vu, pas souvent été le cas dans leur pays de naissance.
Espérons que cette belle relation puissent perdurer avec pourquoi pas des titres de Graham Potter, qui peut encore montrer de belles choses, et on l’espère avec de futurs entraîneurs anglais. Dans tout les cas, la Suède lors de ce mondial en Russie, avec son 4-4-2, essayera de démontrer que les préceptes de ces talentueux entraîneurs anglais sont toujours d’actualité et mènent bel et bien au succès.
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