Bodø/Glimt fait sensation en Eliteserien cette saison et pourrait bien être sacré pour la première fois de son histoire ce dimanche, en cas de victoire et si Molde venait à perdre face à Kristiansund ce soir. Après vous avoir présenté le club et sa stratégie, repartons au nord du cercle arctique pour un entretien avec Bjørn Mannsverk, ancien pilote de chasse et désormais préparateur mental du club depuis 2017. Au cours de cet entretien, il a pu nous parler de son parcours, de son travail à Bodø et du métier de préparateur mental en général.

Un aspect du staff d’un club trop peu souvent mis en avant, mais qui a pourtant une grande importance comme c’est le cas au sein du club norvégien. Beaucoup de joueurs vivent mal la pression des attentes qu’engendre ce sport de haut niveau comme c’était le cas pour le capitaine de cette équipe, Ulrik Saltnes, avant de rencontrer Bjørn, ou encore comme a pu le déclarer le néerlandais Gregrory van der Wiel dernièrement, lui qui souffre depuis plus d’un an de crise de panique à cause de sa situation et de la pression.

(English version below)

Carrière et expériences personnelles :

Tout d’abord, pouvez-vous présenter votre parcours ?

J’ai grandi à Alta qui se situe à 2h de route seulement du Cap Nord de la Norvège.

J’ai d’abord intégré la force aérienne royale norvégienne, y ai effectué mon entraînement pour ensuite me retrouver dans l’escadron de Bodø en tant que pilote. J’y suis resté une vingtaine d’années. Il y a un an, j’ai déménagé vers le sud et j’ai commencé un nouveau travail dans le secteur privé en tant que conseiller en sécurité. Il s’agit désormais de mon activité principale.

Quand j’étais dans l’armée, j’ai pris part à un programme de préparation mentale pour les pilotes en 2010. Ce programme a eu de bons résultats et j’ai pu faire le parallèle avec certains défis auxquels j’ai pu être confronté en tant que responsable, les mêmes outils pouvaient être utilisés pour une meilleure perception des individus.

Crédit photo : an.no

J’ai continué à travailler sur la préparation mentale, donné des discours en collaboration avec celui qui avait organisé le projet de préparation mentale avec l’escadron. En 2017, Bodø/Glimt lui a demandé s’il pouvait leur proposer de la préparation mentale comme il avait pu le faire auparavant dans l’armée, mais il n’était pas disponible et il leur a suggéré de travailler avec moi. C’est donc un peu une coïncidence si j’ai pu travailler pour le club !

Comment conciliez-vous votre activité principale, votre vie privée et votre poste de coach mental au club ?

J’ai des horaires de travail classiques pour mon travail principal. Je fais ça sur mon temps libre, combiné à des trajets vers Bodø où je vois mes filles qui y habitent toujours.

Je suis généralement à la disposition du club toutes les trois semaines où je vois les joueurs que je suis en plus de sessions collectives.

Comment votre expérience militaire vous aide, vous qui n’étiez pas forcément porté vers le sport et plus particulièrement le football à la base ?

Je ne suis pas dans le football donc je n’ai pas de connaissances spécifiques dessus et je pense que c’est en fait une bonne chose, car cela évite les conflits entre mon travail et les choix de l’entraîneur.

J’ai fait partie d’un groupe de performance pendant 20 ans, je sais ce que ça signifie et les efforts demandés pour une performance à long terme. Je pense qu’il est facile pour moi de faire le parallèle entre cette expérience et mon travail à Bodø/Glimt : je peux parler des perspectives personnelles, je sais à quel point il est difficile de devenir un bon pilote de chasse donc je peux imaginer à quel point il est difficile de devenir un bon joueur. Par ailleurs, en tant que pilote de chasse nous travaillons en équipe et nous entraînons ensemble pendant des années donc il est également facile pour moi de parler de la partie collective.

Par cette expérience, j’imagine donc que je peux superviser ce groupe de personnes fortes qui ont besoin de créer cet environnement de performance.

Football et Bodø/Glimt :

Bodø est une ville bien au Nord, juste au-dessus du cercle arctique et très éloignée des villes des autres clubs du championnat. Le climat et les longs déplacements sont-ils une force ou une contrainte pour le club ?

C’est une question qu’il faudrait plutôt poser à l’entraîneur ou aux joueurs parce que je ne les suis pas sur les déplacements, mais je pense que ça a ses avantages et ses inconvénients. Un inconvénient est de se retrouver systématiquement loin de sa famille, mais c’est un avantage dans le sens où en déplacement, vous pouvez seulement travailler et mettre une routine en place : vous voyagez la veille du match, dormez à l’hôtel, vous levez et mangez. Tout est soigneusement prévu.

En 2017, Ulrik Saltnes était totalement démotivé et il pensait même à arrêter le football. Aujourd’hui il est un des éléments clés de l’effectif du club, quel a été votre rôle dans cette transformation ?

Normalement je ne parle pas des joueurs avec qui j’ai des entretiens, mais il a été très ouvert là-dessus dans les médias. Il a déclaré que moi, l’entraîneur et sa petite amie ont joué un rôle majeur pour qu’il soit là où il en est aujourd’hui. Je suis d’accord avec lui, il a eu une formidable évolution depuis notre premier entretien et j’en fais partie pour reprendre ses propres mots !

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Que pensez-vous de la montée en puissance de Jens Petter Hauge et de son transfert à Milan, lui qui a su rebondir après un prêt difficile à Aalesund en 2018 ?  Il a fait le choix de refuser la préparation mentale proposée en sélection, qu’en pensez-vous ?

Je pense que tout joueur qui réussit est remarquable, c’est un peu l’essence d’une carrière que d’être capable d’atteindre ses objectifs donc je suis très content pour lui. Je pense qu’ils ont attendu cette percée parce qu’ils avaient vu son potentiel pendant des années, il a travaillé dur pour cela. En effet il a assez peu joué pendant son prêt à Aalesund mais il n’a jamais abandonné et a su revenir !

Pour moi, il y a toujours des prérequis que j’ai donnés à la direction de Bodø/Glimt en tant que coach mental : je ne peux pas intervenir sur les décisions sportives et il faut que cela soit facultatif, je ne crois pas en la préparation mentale forcée, c’est impossible. Dans cette perspective, je comprends tout à fait son choix de rester en dehors de ce programme et de travailler à sa façon.

Le club était encore invaincu en championnat avant le match contre Molde. Cette belle série s’est terminée, quel impact cela peut-il avoir sur les joueurs ?

Cela importe peu qu’ils aient perdu le dernier match, ce sur quoi ils doivent se concentrer est leur performance individuelle et leur performance collective. Je pense qu’avec ce qu’on a vu à Molde, où il manquait certains joueurs qui jouent habituellement, on peut dire qu’ils ont quand même fait de leur mieux. Le football est ce qu’il est, ce n’est pas possible de prévoir ou de faire des calculs. Pour un match je ne pense pas qu’il y ait de quoi s’inquiéter.

Pour les matchs restants, l’équipe se concentre toujours sur la performance pour travailler aussi bien que possible à l’échelle individuelle, collective et ils sont plus ou moins détachés de leurs adversaires.

Je pense que c’est assez facile d’aller de match en match sans accumuler de stress et c’est ce que j’observe, ils sont confiants et sans crainte particulières.

Préparation mentale :

Quelles sont les techniques que vous utilisez pour intervenir sur les joueurs en préparation mentale ?

Ma méthode est en fait plutôt simple. Je commence avec une longue conversation d’une heure et demie à deux heures où l’on parle simplement de différentes choses : ce qui leur plaît, comment ils pensent ou quels sont leurs sensations vis-à-vis du football par exemple. Ensuite je les pousse à réfléchir à leur perspective de vie, ses différents aspects et j’essaie de travailler avec eux sur les problèmes pour lesquels ils livrent trop d’énergie, de temps et d’attention alors qu’ils ne le devraient pas. Le but est qu’ils soient plus focalisés sur le football et j’essaie de le faciliter.

Je ne me concentre pas tellement sur le jeu, mais leur apprends à ne plus avoir peur de faire des erreurs, ne pas trop réfléchir et se prendre la tête dans diverses situations, avoir conscience des autres joueurs qui sont attentifs à leurs faits et gestes. Avec ceci ils deviennent plus libres et peuvent livrer leurs meilleures performances.

J’essaie également de leur inculquer le goût de l’effort : j’utilise une phrase de l’armée de l’air, « Train as you fight ». Nous essayons toujours de coller le plus possible à ce qu’il faut faire en combat ou en guerre pour les entraînements. Pour les joueurs cela correspond à maintenir un effort constant à l’entraînement entre les matchs.

Est-ce que vous intervenez sur tous les joueurs ou seulement certains d’entre eux ? Quel est le degré de confidentialité vis-à-vis des joueurs ?

Je ne travaille pas avec tous les joueurs pour deux raisons : s’ils ne veulent pas faire de préparation mentale avec moi on ne les force pas, il faut que ce soit eux qui le souhaitent ; la deuxième concerne la façon dont j’équilibre ma vie personnelle et mon travail à Bodø/Glimt, je dois prioriser les tâches quand l’équipe a besoin de moi.

Bien sûr il y a une confidentialité totale entre moi et les joueurs, autrement cela ne pourrait pas fonctionner. Je ne peux pas aller répéter ce que me disent les joueurs à l’entraîneur. Je ne peux pas leur demander d’être honnête avec moi si je ne le suis pas avec eux. Il y a des situations où les joueurs pourraient vouloir partager, dans ce cas pourquoi pas mais il ne s’agit pas non plus de thérapie ou autre.

Comment intervenez-vous sur le collectif et l’esprit d’équipe ? Y a-t-il des exercices particuliers ?

Je ne peux pas m’entretenir individuellement en une seule fois avec tous les joueurs qui prennent part à la préparation mentale. Nous rencontrons donc tous les joueurs pour une session de groupe où nous parlons et partageons nos ressentis.

Nous ne faisons pas d’exercices à proprement parler dans ce groupe, mais je sais que Bodø/Glimt organise des sessions de méditation quand je ne suis pas présent pour ceux qui le souhaitent et que ces séances ont du succès. Je travaille également sur la pleine conscience avec une technique d’entraînement pour le focus attentionnel. Je propose des informations sur la méditation en pleine conscience aux joueurs, certains s’y mettent et d’autres non.

Avez-vous une planification annuelle ou travaillez-vous plutôt en fonction des besoins des joueurs ou du staff ? Y a-t-il des modifications dans la préparation selon l’importance des matchs comme avec le barrage d’Europa League contre Milan par exemple ? (Bodø/Glimt a perdu 3-2 au San Siro dans un match où Jens Petter Hauge a pu se faire remarquer avant de signer en Italie, NDLR) 

Nous avons toujours une vue d’ensemble sur la saison mais nous restons flexibles. Surtout cette année, avec la COVID19 nous avons dû nous adapter à de nombreux changements. Au début, nous n’avions pas connaissance de la plupart des matchs qui nous attendaient donc il a fallu être flexibles pour pouvoir avancer. On ne pouvait pas rajouter cela lorsque les joueurs avaient besoin de repos, inutile de leur rajouter de la fatigue.

Il n’y a pas de tension particulière pour les matchs spéciaux. Pour le match contre Milan j’ai fait le déplacement avec l’équipe pour être disponible au cas où les joueurs aient besoin de moi. Mais nous ne faisons pas vraiment de changements dans la préparation pour les gros matchs, nous essayons de reproduire les mêmes choses au fil du temps pour se sentir à l’aise en toutes circonstances.

Ensuite, s’il y a une demande particulière et que je ne suis pas là nous pouvons toujours nous entretenir par téléphone.

Les réseaux sociaux sont très utilisés par les joueurs désormais. Ils doivent souvent faire face aux critiques, comment cela les affecte-t-il et comment peuvent-ils surmonter ces problèmes ?

Les réseaux sociaux font partie du décor, encore plus quand on performe comme le club l’a fait récemment et je sais qu’ils ne devraient pas aller lire les commentaires. Ils seront forcément là, c’est là-dessus que nous travaillons : accepter qu’ils soient là, ne pas y accorder trop d’importance puisque c’est quelque chose que nous ne pouvons pas contrôler. La critique des gens et des journalistes sera toujours présente, il ne faudrait pas y accorder de temps, d’énergie et d’attention et juste éviter d’en lire trop.

English version:

Personal life:

First, could you describe your journey until you became Bodø/Glimt’s mental coach?

I grew up in Alta, just at a 2 hours drive away from the North Cape.

First, I entered the Air Force, did my body training, and ended up at the squadron in Bodø. I stayed around 20 years in the squadron. I moved down south a year ago and started a new job in the private business working as a security advisor, that is my primary job. By the time in the Air Force I also got involved in the mental training for the pilots in 2010. That was quite good results and I also linked it up to some challenges I had as a leader, you could use the same tools towards for a better insight in the individuals.

I kept working on mental training, gave some speeches working closely to the one that was responsible for the project mental training at the squadron. He got the request from Bodø if he could step in mental training based on what he did for the squadron. He could not and recommended me so that was quite a coincidence that I ended up in Bodø/Glimt in 2017.

How do you manage to conciliate your primary activity, your personal life, and your mental coach position? How much time do you spend per week for the club?

I have my primary job with normal working hours per day and per week. I do this on my spare time combined to trips to Bodø where I see my daughters who still live there.

We meet approximately every third week and we want speechs to the one that I talk to, completed to sessions all together.

You were not initially into sports but into military. How does your background help you?

I’m not into football so I’ve not any specific expertise on that and I think that is actually good because there is no doubt with what I’m doing about what the coach is doing, no conflict.

I’ve been part of a performance group for 20 years, I know what’s needed to be part of that, to perform over time. I think it is really easy to link that up to my work in Bodø/Glimt because I can talk on the individual perspective, I know how hard it is to become a good fighter pilot so I can understand how hard it is to become a good football player. As a fighter pilot you train by teams, you practise for years and that’s why it’s really easy to talk to the individual about team.

I know the individual part of it, the team part of it and I’ve been a leader for the same period of time so I guess I can lead that group of strong individuals who need to create this performance environment.

Bodø/Glimt and football:

Bodø has a special location, just beyond the arctic circle and far away from the other cities of the Eliteserien. Do climate and long trips for away days represent a strength or a constraint for the club?

That’s a question we should actually ask to the players and the coach because I don’t follow them on the trips, but I think it’s a plus and a minus. Obviously a minus is being away from your family but a plus since you are away you can just work and put everything into a system : you travel down the day before, you enter the hotel, you wake up, you eat, everything is just settled.

In 2017, Ulrik Saltnes had totally lost his motivation and even considered retirement. Now he is a key player of the team. What role did you play in his transformation?

He has been quite open, normally I don’t talk about the ones I talked to and what we talked about but Ulrik has been quite open on it in the media. He claims that me, the coach and his girlfriend were really important for him to be where he is right now. I agree with him, he had a fantastic trip since that first meeting, where he is right now and where he’s been for a long time so I’m part of it using his own words (smile).

What do you think of Jens Petter Hauge’s breakthrough? He managed to get back after a difficult loan to Aalesund where he did not play much. What about his choice not to have a mental coach?

I think every football player that succeeds is great, that’s kind of the meaning of the football life to be able to reach your goals so I am really happy with him for this breakthrough. I think that they are been waiting for this breakthrough because they have seen his potential for years, he has worked hard. On loan to Aalesund he did not play much but he never gave up and he came back.

For me I always have a couple of musts I tell the leadership of Bodø/Glimt, as a mental coach I can’t be the agent on sports decisions. The secund is that I need to be voluntary, I do not believe in forced mental training, that is impossible so in that perspective it is just perfect that he chose to stay outside and do it his way.

The club was undefeated in the championship this season until last game against Molde. How can it affect the players’ preparation and state of mind?

It doesn’t really matter if they had a defeat last match, what they focus on is their own performance as an individual and their performance as a team and I think what we saw for instance against Molde, they were lacking of players that normally play, I guess that you could still say they performed at their best. Football is football, you can’t plan or calculate. For one result I think they don’t need to worry about it.

For the rest of the matches, the team always focuses on the performance to work as hard as you can as an individual, work as hard as you can as a team and they are more or less not focused on their opponents.

I think it’s quite easy to just move on from match to match to match without getting stressed and that’s what I see, they are confident and unafraid.

Mental coaching:

Which methods do you use as you work with players on their mental preparation? Targets setting? Mental imagery? Attentional focus?

How do you address this notion of attentional focus for the player during games?

My method is quite easy actually. I start out with a long conversation, 1 and a half to 2 hours where we just talk of different things (not football) : what they’re into, how they think, what are their feelings about football and so on. I end up in challenging them on collecting their perspective of life, different parts of life and I more or less try to work on issues area where they use a lot of energy, what they put a lot of focus on and that I think they should not be focusing on these, that’s a waste of time, energy and focus. The goal is to be more focused on football and my goal is to facilitate it for them.

I’m not focusing too much on actually on how to play football, but I talk to them not to be afraid to make mistakes, thinking too much in situations that can happen, awareness of other players to paying attention to what you’re doing. With this you can be freer and perform as good as you can.

I can also talk about aiming to work hard : I use a phrase from the Air Force “Train as you fight”, we always try to do things during training as close to what we think we will be doing at a fight or a war. Keep up pressing yourself in training in between matches.

Do you work with all the players or only some of them? Is the decision to do mental preparation from the players, from the coach or from you?

How much confidentiality is there between you and the players? Can you tell the conclusions of your talks to the head coach?

I do not work with all the players for 2 reasons : if they don’t want to work with me on mental training we do not push them into it, they need to volunteer for it, and about how I balance my personal life and my work at Bodø/Glimt, when the team need to come up with the players we have to prioritize.

Obviously there is total confidentiality between me and the players, otherwise it wouldn’t work. I can’t talk to the players and then go to the coach and tell him the story. I can’t demand that they’re honest to me if I’m not honest to them or confidential. There could be situations where the players want to share but we are not into therapy.

Do you work on group cohesion? If so, how? What exercises are in place? With all the team or separately?

At once we do not talk with each of the players that is part of the mental training. We meet with all the players that are part of it for a group session. In that group session we just talk and share. I make sure that they show up, I say, “Does anyone have something to say” and they start talking.

We don’t do any exercise in that group, but I know for sure that Bodø/Glimt is running some meditation when I’m not present and everybody is free to join and that is quite successful.

My method is mindfulness, it is basic attention training and I propose some information about mindfulness meditation to the players, some do it and some don’t.

Do you have an annual planning, or do you rather work regarding the needs of players or of the staff?

How do you cope with big games like the Europa League playoff against Milan? Are there changes in the preparation and the annual planning depending on the importance of the games?

We always have a view on the annual planning but we are always flexible, specially this year with the COVID19 we had to stay flexible due to all the changes, in the beginning we didn’t know many matches ahead so we had to be flexible on both sides to make it happen. We can’t bring this in if what they need is time off and that they need some extra rest, we don’t want to put more fatigue on them.

The players more or less stay in the group until they got sold or are moving out. I have a few players who have started out and figured out that this is nothing for me and then quit quite early. The ones that stay stay until they are leaving the club.

There is no special tension for special games. For the game against Milan I travelled with the club just to be available in case something happened. We focus on not to do any special change when you have big games, we try to do the same things all over again, we kind of feel like home.

If there is a special demand and that I am not there we can do it on the phone.

Social media are now widely used by players. They often have to face criticism; how does it affect them and how can they overcome issues about it?

Social media and media is there, even more when you are performing like Bodø/Glimt is doing right now and I know that they shouldn’t go reading the comments. It’s gonna be there, that’s what we work on: accept that it’s gonna be there, don’t use energy on it because you can’t control that. Criticism of people and journalists will always be there, don’t use time, energy and focus on it and basically just avoid reading too much.

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