Birkir Már Sævarsson est un homme de valeurs. Attaché à ses proches, il a toujours privilégié son équilibre familial à sa carrière. Loyal en club, il n’aura porté que trois maillots différents en plus de dix ans passés sur les terrains. Travailleur, il cumule depuis son retour en Islande son contrat de footballeur semi-professionnel et un poste dans une usine d’extraction de sel. Un tel sens du devoir est absolument indispensable dans un collectif et Birkir s’est naturellement imposé comme un élément incontournable en sélection. Il a ainsi disputé l’intégralité de chaque rencontre de l’Islande lors de l’Euro 2016. Voici donc la deuxième partie de notre entretien…
Première partie de l’entretien
(English version below)
En club, tu as toujours été fidèle à tes couleurs. Cette stabilité, de plus en plus rare actuellement, c’est quelque chose qui compte pour toi ?
Je me considère comme quelqu’un de loyal, et pour moi, c’est une grande qualité. Je sais que certains joueurs bougent beaucoup pour gagner plus d’argent mais pour moi, le plus important, c’est que ma famille aille bien et qu’on soit heureux là où on est.
Avoir fait carrière uniquement dans les pays nordiques, c’est quelque chose que tu souhaitais ou tu regrettes de ne pas avoir eu l’occasion de rejoindre un championnat plus réputé ?
Non, je n’ai aucun regret. Je ne pense jamais à ce qui aurait pu se passer. Je prends les choses comme elles viennent. Avec ma famille, on a apprécié les années passées en Norvège et en Suède, et on en est reconnaissants.
Qu’est-ce que tu peux nous dire sur la Tippeligaen et l’Allsvenskan ? Quel est le championnat qui te convenait le mieux ?
Il y a quelques différences entre les deux. En Norvège, ils jouent un peu plus « à l’anglaise », avec un rythme soutenu, des contre-attaques et des centres sans arrêt. Mais en Suède, on joue un peu plus sur la possession de balles, avec un rythme plus lent. C’est là que j’ai été au meilleur de mes capacités, ce qui m’a aidé à devenir un meilleur joueur pour l’Islande.
Quel est le meilleur souvenir que tu gardes de ton passage en Norvège ?
Je garde beaucoup de bons souvenirs de Brann, pas seulement en lien avec le football, mais aussi avec ma vie personnelle. Mes deux plus jeunes fils sont nés là-bas et Bergen aura toujours une place spéciale dans mon cœur. Côté football, mon meilleur souvenir est sûrement le premier match contre Marseille pour les éliminatoires de la Ligue des Champions en 2008. C’était l’un de mes premiers matchs avec Brann et j’ai été élu homme du match. C’était énorme pour moi, qui venait de Valur, de jouer un bon match contre un adversaire aussi fort que Marseille.
Quand tu quittes Brann après sept saisons, le club descend en deuxième division. C’était difficile de partir ?
C’était difficile de quitter la ville de Bergen, mais pas Brann. Je n’avais pas beaucoup joué cette saison et il était évident que le coach allait utiliser l’autre arrière droit. Si je voulais jouer, il fallait que je change de club.
Les derbies de Stockholm sont aussi énormes que les autres gros derbies européens
Tu signes alors à Hammarby, en Suède. Avais-tu d’autres opportunités ? Qu’est ce qui a fait pencher la balance pour le club de Stockholm ?
J’avais d’autres opportunités mais quand j’ai appris qu’Hammarby était intéressé, j’ai dit à mon agent de foncer. J’avais tellement entendu parler des fans. Et puis, c’était une opportunité très excitante car le club venait d’être promu en première division, c’était le début d’un nouveau projet. En plus, Stockholm est une ville fantastique, ce qui a beaucoup joué dans ma décision.
A Stockholm justement, il paraît que les derbies sont plutôt chauds… Tu confirmes ? As-tu une anecdote croustillante sur l’un de ces matchs bien particulier ?
Ils sont incroyables. Je pense que les derbies de Stockholm sont aussi énormes que les autres gros derbies européens. 30 000 personnes, des feux de bengale, des fumigènes, des décorations incroyables dans les tribunes… C’est génial d’avoir eu l’opportunité de jouer ces matchs-là. Et mes statistiques sont très bonnes au niveau des derbies car je n’en ai perdu que deux en trois ans.
Derby de Stockholm, #Hammarby contre #Djurgården toujours aussi merveilleux (3-2) pic.twitter.com/ZYiD3TLoBY
— Nordisk Football (@NordiskFootball) October 17, 2016
Du coup, c’est qui le meilleur club dans la capitale suédoise, Djurgarden ou AIK ?
(Rires) Hammarby, évidemment.
Quel a été ton meilleur souvenir en Suède ?
Mon premier derby avec Hammarby. On a joué contre l’AIK à l’extérieur pour la coupe. On venait d’arriver en Allsvenskan et tout le monde pensait que l’AIK nous écraserait facilement. Mais on a fait un match fantastique et on a gagné 2-1 devant plus de 40 000 personnes.
On peut imaginer que tu vas terminer ta carrière à Valur. Tu te vois encore jouer combien d’années et quels sont tes projets pour l’après-football ?
Je continuerai à jouer tant que j’y prendrai du plaisir et que mon corps le permettra. J’espère pouvoir le faire au moins jusqu’à mes 40 ans. Une fois ma carrière terminée, je voudrais devenir contrôleur aérien et je prévois de suivre une formation tout en jouant pour Valur.
Jouer un match avec ton petit frère Aron Elí, c’est quelque chose qui te tient à cœur avant de terminer ?
Bien sûr ! Il fait partie de l’équipe de Valur, même s’il va être prêté au HK en deuxième division cette année. Mais j’espère qu’il fera une bonne saison et qu’il reviendra à Valur avec une expérience précieuse qui lui permettra d’intégrer l’équipe première la saison prochaine.
Que peux-tu nous dire sur lui en tant que joueur ? Tu penses qu’il peut réussir à faire une belle carrière ? Est-ce que tu es proche de lui pour le conseiller ?
Il a une très bonne vision du jeu et un pied gauche fantastique. Il a été formé comme milieu de terrain mais il joue actuellement arrière gauche. Je pense qu’il a de très grandes chances de faire une carrière dans le football et cette saison va être cruciale pour lui. J’essaie de l’aider autant qu’il le veut. S’il a besoin de conseils, je le guide de mon mieux.
Est-ce que tu es resté proche de certains joueurs rencontrés en club ? Avec qui tu t’entends le mieux en sélection ?
Je suis très proche du gardien Ögmundur Kristinsson depuis qu’on a joué ensemble pour Hammarby. On a même été colocataires. Ari Skúlason est aussi l’un de mes bons amis.
Quel est le meilleur joueur avec qui tu as joué ?
Impossible de choisir entre Eidur Guðjohnsen et Gylfi Sigurðsson, donc je vais dire les deux.
Quel est l’attaquant sur lequel tu as eu le plus de difficultés à défendre ?
Je pense que c’est Cristiano Ronaldo, mais Arnautovic était lui aussi très difficile à défendre.
Quel(s) joueur(s) t’inspire(nt) le plus ou t’ont inspiré quand tu étais jeune ?
Quand j’étais enfant, mon idole était Romário, l’attaquant brésilien. Mais aujourd’hui, mon joueur préféré est Dani Alves.
Est-ce que tu reçois beaucoup de sollicitations médiatiques ?
Ça ne m’était jamais arrivé avant, mais depuis que l’Islande a commencé à se faire remarquer, je suis beaucoup plus sollicité. Pas autant que certains autres joueurs, mais pour moi, c’est déjà pas mal.
Travailles-tu avec un/des agent(s) ou tu es autonome ?
J’ai le même agent depuis le début de ma carrière, M. Olafur Gardarsson.
Est-ce que c’est toi qui apprends les tacles à tes enfants ?
(Rires) Non, je ne leur ai pas encore donné d’entraînement spécial, mais j’ai l’impression qu’il ont appris ça quelque part. Mon benjamin doit se montrer un peu plus physique s’il veut réussir à rivaliser avec ses grands frères.
English Version
You’ve always been faithful to the colours of your clubs. Does this stability – which is more and more rare these days – mean a lot to you?
I would describe myself as a loyal person and for me that’s a good quality for a person. I understand that people move around more to make more money but for me it’s more important that my family is doing well and are happy where we are.
You pursued your career only in the Nordic countries. Was is something that you wanted or do you regret not having the opportunity to join a more renowned championship?
No, I have no regrets. I never think of the things that could have happened. I just take things as they come. Me and my family have enjoyed our time in Norway and Sweden and that we are grateful for.
What can you tell us about Tippeligaen and Allsvenskan? Which championship suited you more?
They are a little different. In norway they play a little more “english football”, high tempo, counter attacks and crosses all the time. But in Sweden it’s a little bit more posession football and lower tempo. So Tippeligaen really suits me better but I actually played better in Sweden. There I played my best football in the career which helped me be a better player for Iceland.
What’s your best memory from your years in Norway?
I have many good memories from my time in Brann, not only football related but also in the personal life. My two youngest sons are born there and I will always have a special bond with Bergen. But footbal related, I think the first game against Marseille in the CL Qualifier 2008 is the best memory. It was one of my first games for Brann and I was chosen man of the match. It was big for me who just came from Valur to play a good game against a strong opponent as Marseille.
When you left Brann after seven seasons, the club went down to the second division. Was it hard to leave?
It was hard to leave Bergen (the city) but the decision to leave Brann was easy. I hadn’t played much that season and it was obvious that the coach was going to use the other right back. So I had to change club to play.
You then signed with Hammarby, in Sweden. Did you have other opportunities? What tipped the scales in favour of the Stockholm club?
I had some other options but when I heard Hammarby was interested I told my agent to go all in on that. I had heard so much about the fans and it was also exciting that the club had just gotten promoted from Superettan (first division) and were starting a new project. And also, Stockholm is a fantastic city to live in so that was a big factor as well.
Speaking about Stockholm, it seems that the derbies are quite heated… Do you confirm? Do you have any juicy anecdote about one of those very peculiar games?
The derby games are truly amazing. I think the Stockholm derbys are just as big as the other big derby games around Europe. 30.000 people, bengals, smoke fireworks, amazing decorations in the stands and much more. It’s fantastic to have had the possibility to play these kind of games. And I’ve got a very good Derby statistic, having only lost two derbys in 3 years !
So, what’s the best club of the Swedish capital, Djurgarden or AIK?
Hammarby of course !
What’s your best memory from Sweden?
The first derby I played for Hammarby. We played AIK away in the cup. We were a newcomer in Allsvenskan and everybody thought AIK would bear us easily. But we played a fantastic game and won 2-1 in front of more than 40000 people.
We can imagine that you will end your career in Valur. How many more years do you think you’re going to play and what are your projects for your life after football?
I’m just going to play for as long as I enjoy it and my body allows it. I hope I can play football until 40 at least. After the career I really want to become an Air Traffic Controller and I plan on studying while I play for Valur.
Playing a game alongside your little brother Aron Elí before the end of your career, is it something that’s close to your heart?
Of course! He is a member of the Valur squad, although he will be loaned out to HK in the first division this year. But I hope he will do good in this season and come back to Valur with valuable experience and hopefully be a part of the first team next season.
What you can tell us about his skills as a player? Do you think he’s got a successful career ahead of him? Do you give him advice?
He has a very good vision and a fantastic left foot. He grew up as a midfielder but is currently playing as a left back. I think he has a huge possibility to make it as a footballer and this season will be very important for him. I try to help him as much as he wants. If he wants advice I guide him as good as I can.
Did you remain close to some players you met in club? With whom do you get along best in the national team?
Me and Ögmundur Kristinsson, goalkeeper, are good friends and roomies after we played together for Hammarby. Ari Skúlason is also a good friend of mine.
Who is the best player you have played with?
I can’t choose between Eidur Gudjohnsen and Gylfi Sigurdsson so I say both of them.
Who is the toughest striker you’ve ever had to defend against?
I think Cristiano Ronaldo is the toughest player i’ve played against but Arnautovic was very tough as well.
Which player(s) inspire you the most, or have inspired you when you were young?
When I was a child my biggest idol was Romário, the brazilian striker, but now in my adult years Dani Alves is my biggest idol and favorite player.
Do you receive a lot of media requests?
I’ve never had to do a lot of media before but since Iceland started to do well it has increased alot. I still don’t do the same amount of media as some players but it’s in my opinion pretty much.
Do you work with an agent/agents or are you independent?
Yes, I have had the same agent my whole adult career, Mr. Olafur Gardarsson.
Is it you who teach your children how to tackle?
haha no I haven’t had a special tackling training yet but it seems like they’ve picked it up somewhere. My youngest one has to be a little physical if he’s going to have a chance against his older syblings.
One thought