Qualifiée pour la première Coupe du monde de son histoire, l’Islande se présente sans pression en Russie. D’autant plus que le tirage au sort n’a pas été clément avec l’Argentine, la Croatie et le Nigéria comme adversaires dans le groupe D. Mission impossible ? Bien sûr que non ! Habituée au rôle d’outsider, la troupe d’Heimir Hallgrímsson va jouer crânement sa chance et pourra encore compter sur la présence de milliers d’islandais pour la soutenir.
Sortie en tête d’un groupe de qualifications relevé, l’équipe a déjà prouvé qu’elle savait répondre présent dans les moments clés. Au grand complet malgré les récents bobos de Gylfi Sigurðsson et du capitaine Aron Gunnarsson, le groupe ne se fixe aucune limite. Et pourrait bien (re)croiser la route de l’équipe de France en huitièmes….
Effectif
Le XI probable
♥ La star : Gylfi Sigurðsson
Vice-capitaine, Gylfi est le leader technique, l’âme créatrice de l’équipe. Désormais utilisé en soutien de l’attaquant, il s’est particulièrement distingué durant les qualifications avec quatre buts et autant de passes décisives. S’il semble avoir eu du mal à digérer son transfert à Everton l’été dernier (« seulement » quatre buts et trois passes décisives en 27 rencontres de Premier League cette saison), il a toujours maintenu un niveau de performance élevé avec la sélection et est désormais considéré comme le footballeur islandais le plus talentueux. À 28 ans, il ne lui manque plus qu’à remplir son palmarès pour définitivement remplacer Eidur Guðjohnsen dans le cœur des islandais. Plutôt discret durant l’Euro avec un but et une passe, Gylfi va cette fois montrer qu’il est au sommet de son art.
♣ Le joueur à surveiller : Jóhan Berg Guðmundsson
Si Burnley a surpris son monde cette saison en réussissant à se qualifier pour la prochaine Ligue Europa, le club anglais le doit en grande partie à cet homme. Auteur d’une saison pleine, Jóhan Berg a marqué deux buts et délivré pas moins de huit passes décisives en 35 matchs avec les Clarets. Techniquement habile, il risque de poser quelques problèmes aux défenseurs latéraux qui devront le prendre au marquage sur son côté droit. Très précis sur coups de pied arrêtés, notamment ses corners qui seront une arme redoutable, sa feuille de statistiques ne devrait pas rester vierge longtemps durant la compétition. S’il réalise un tournoi de bonne facture, nul doute que Jóhan Berg pourrait bien s’ouvrir de nouveaux horizons durant le mercato.
♦ Le joueur qui peut se révéler : Alfreð Finnbogason
Peut-on sérieusement parler de révélation pour un joueur déjà âgé de 29 ans ? Oui, car la carrière d’Alfreð n’a jamais vraiment atteint le niveau auquel il aurait pu prétendre. Depuis qu’il a mis à l’amende les défenses néerlandaises (53 buts et 16 passes en 62 rencontres lorsqu’il évoluait sous le maillot d’Heerenveen entre 2012 et 2014), il n’a pas su s’imposer à la Real Sociedad et a eu du mal à enchaîner avec Augsbourg à cause de blessures. Il a réussi à marquer à 12 reprises en 22 matchs cette saison et s’est montré en forme lors des matchs de préparations avec deux réalisations, portant son total en équipe nationale à 13 (47 sélections). Longtemps remplaçant, Alfreð semble désormais taillé pour être le titulaire à la pointe de l’attaque islandaise. Et y réussir.
? Points forts :
- La fraîcheur de Gylfi. Éloigné des terrains depuis mi-mars après s’être blessé au genou, Gylfi s’est montré très en jambes lors des matchs de préparation. Motivé comme jamais, plein de jus, nul doute que son état de forme va être déterminant et tirer tout le groupe vers le haut.
- Force collective. Composé d’une majorité de joueurs qui se connaissent depuis le longues années, le collectif islandais est reconnu de tous. Quinze joueurs sur les vingt-trois sélectionnés du mondial étaient déjà présents lors du championnat d’Europe en France il y a deux ans.
- Organisation tactique. Ceux qui s’attendent au bon vieux 4.4.2 à plat pourrait bien être déçus ! Heimir Hallgrímsson utilise désormais le plus souvent un 4.5.1 avec Gylfi en soutien de l’attaquant de pointe. Soyez rassurés : le style de jeu et la mentalité ne changent pas !
? Points faibles :
- Jeu de possession. On l’a encore vu durant les qualifications, si l’Islande est face à une équipe regroupée ou qu’elle doit revenir au score, elle éprouve encore beaucoup de difficultés à produire du jeu et manque d’inspiration pour trouver des solutions dans l’adversité.
- Manque de profondeur de l’effectif. Si un titulaire est absent, son remplaçant se fond parfaitement dans le onze. En cas de turn-over plus important, les limites sont évidentes et l’équipe a beaucoup de mal à maintenir sa cohésion habituelle. Alors attention aux suspensions en Russie.
- Forme récente. Bien que la rotation ait été particulièrement importante, les derniers résultats (un nul, trois défaites) peuvent interroger. D’autant plus que la défense s’est montrée particulièrement friable avec onze buts encaissés. Il faudra vite resserrer les boulons derrière !
Calendrier :
Argentine – Islande (16/06 – 15H – Bein1) Spartak Stadium, Moscou |
Nigéria – Islande (22/06 – 17H – Bein1) Volgograd Arena, Volgograd |
Islande – Croatie (26/06 -20H – Bein2) Rostov Arena, Rostov-sur-le-Don |
Qu’attendre de cette équipe lors de cette Coupe du monde 2018 ?
L’exploit ou la honte. Zéro pointé ou carton plein. Faites vos jeux ! Les joueurs annoncent clairement qu’ils ne sont pas là pour faire de la figuration et joueront crânement leur chance. Il est évident que l’Islande ne gagnera pas le mondial mais on peut raisonnablement espérer qu’elle parviendra à s’extraire de son groupe malgré des oppositions de qualité. Jusqu’où peut-elle aller ? Huitièmes ? Quart ? La meilleure chose à faire est de ne pas changer de philosophie, conserver son cœur et son plan de jeu pour atteindre chaque objectif l’un après l’autre : marquer un but… prendre un point… gagner un match… Participer à un tel événement planétaire est déjà une énorme réussite alors on ne va pas en rater une miette !