Le Pepsideildin (la Ligue Pepsi, en français) reprend ses droits dimanche et lundi, pour la cent-cinquième édition du championnat d’Islande de football. La particularité de ce championnat semi-professionnel est qu’il débute au mois de mai, du fait des conditions météorologiques peu propices au football entre octobre et avril en Islande. En effet, dans certaines parties de l’Etat insulaire, les températures peuvent descendre à -25°C, voire même encore en dessous. Difficile donc de jouer au football, même si certains aménagements ont été fait ces dernières années pour permettre de meilleures conditions d’entraînement. Ces aménagements seront détaillés dans un prochain article, sur Nordisk Football.
L’organisation et l’Europe
Le championnat d’Islande est un championnat de football semi-professionnel, constitué de douze clubs, dont la grande majorité se trouve dans la région de Reykjavík ou dans la capitale même. Seuls ÍBV, ÍA et le Víkingur Ólafsvík se trouve en dehors de cette région. Le championnat est classé au trente-cinquième rang des coefficients UEFA. Dans ce championnat, les deux derniers sont relégués tandis que le champion se qualifie pour le deuxième tour de qualifications de la Ligue des Champions, le deuxième et troisième se qualifient pour le premier tour de qualifications de l’Europe League, tout comme le vainqueur de la Coupe d’Islande. Autre particularité, du fait de la fin du championnat en septembre, le champion se qualifie quasiment un an avant le début de sa campagne européenne. Explications: c’est le champion d’Islande 2014, Stjarnan, qui a disputé les qualifications de C1 pour la saison 2015-2016, et non pas le champion 2015 (Fimleikafélag Hafnarfjarðar, FH) qui n’était de ce fait, pas encore champion. Malheureusement, les clubs islandais ont rarement de la réussite dans les compétitions européennes de clubs. Cette année, Stjarnan a été écrasé par le Celtic dés son entrée en lice, tandis qu’aucun des trois qualifiés en C3 n’a dépassé le deuxième tour de qualifications. La faute en partie à ce calendrier particulier et à la fuite rapide des talents vers les championnats professionnels.
Les favoris
Le FH, club de la ville de Hafnarfjörður, champion en titre, commence la saison comme favori évident à sa propre succession, ayant réussi à conserver ses trois meilleurs buteurs de la saison dernière (Steven Lennon, Atli Viðar Björnsson et Atli Guðnason). Mais derrière, la concurrence sera rude. Depuis 2004, le FH a tout de même gagné sept titres, après n’en avoir gagné aucun durant ses soixante-quinze premières années d’existence. Les champions en titre commenceront leur saison face à Throttur, le promu. Deuxième la saison dernière, Breiðablik court après une victoire en championnat depuis 2010, date de son seul et unique titre. Le UBK a réussi à garder son meilleur buteur de la saison dernière, Jonathan Glenn, le trinidadéen auteur de 12 buts.
Les outsiders
Le KR (Knattspyrnufélag Reykjavíkur), club le plus titré de l’histoire du championnat islandais, aura au coeur de retrouver les sommets après deux saisons sans titre, alors que sa suprématie nationale est mise à mal par la domination du FH depuis une dizaine d’années. Battu en finale de la Coupe par Valur, le KR souhaitera retrouver les sommets, pour ses supporters, parmi les plus nombreux du pays. Stjarnan, comme en 2014, pourrait jouer les trouble-fêtes dans la course au titre, après avoir terminé quatrième l’an passé. Valur, vainqueur de la Coupe et cinquième du dernier championnat, pourrait se mêler à la course s’il réussit son début de saison.
Le ventre mou
Derrière ces équipes, d’autres n’auront probablement pas de rôle majeur à jouer. Au mieux, on peut penser qu’ils peuvent espérer un beau parcours en coupe d’Islande, et des victoires face aux clubs du haut de tableau. Fjölnir, ÍA, Fylkir et Víkingur Reykjavík seront à priori de ces équipes, assez intéressantes pour ne pas risquer la relégation, mais sans doute trop limitées pour pouvoir viser vraiment plus haut que le milieu de tableau.
Les promus, pour ne pas faire l’ascenseur
Cette saison, les deux promus sont le Ungmennafélagið Víkingur (champion de deuxième division) et le Þróttur Reykjavík. Le UMF Vikingur jouera sa deuxième saison en première division, alors que le Þróttur fait son retour en première division, après près de six ans d’absence. Derrière les favoris de la compétition, les niveaux sont assez proches: la saison dernière, il n’y avais que quatre poinds d’écart à l »issue du championnat entre le quatrième et le huitième. Les promus auront fort à faire pour se maintenir, même si un club comme ÍBV, maintenu de peu en 2015, peut aussi être un candidat malheureux à la relégation. ÍBV reste sur la spirale négative de la saison dernière, tandis que les deux promus ont des spirales positives, sur la lancée de leur montée. Les supporters de l’ÍBV ont sans doute du souci à se faire.
Les affluences
Championnat semi-professionnel dans un pays d’environ trois-cent mille habitants, la Pepsideild n’attire pas les foules. La qualification à l’Euro et le nouvel engouement provoqué par la réussite de l’équipe nationale, pourrait faire monter cette saison les affluences du championnat. La saison dernière, les affluences moyennes tournaient entre neuf-cents et mille-trois-cents spectateurs par match. Cependant, selon les équipes, ces affluences peuvent être très différentes. Le 20 septembre dernier, Keflavík 0-4 ÍA ne rassembla que 350 spectateurs, tandis qu’en début de saison, 2843 spectateurs ont assisté à la réception du futur champion, FH, de Breiðablik, deuxième au coup de sifflet final du championnat. Depuis la descente du Fram Reykjavik et son stade de 15000 places, les deux plus grands stades ont une capacité de 6000 places, tandis que le stade de Stjarnan ne compte que 1000 places.
Les derbys et rivalités
La richesse de Reykjavík en terme de clubs en première division, fait qu’il y aura des derbys quasiment toutes les semaines ! Avec six clubs dans la capitale islandaise, soit la moitié des clubs de la division, nombreux sont les derbys, et nombreuses sont les rivalités. La suprématie de la ville est en jeu chaque semaine, pour les différents clubs, qui auront à cœur de se surpasser. La saison passée, le premier club de la ville ne s’était classé que troisième et les deux derniers titres ont été remportés par des équipes de la banlieue de la capitale. Deuxième et quatrième la saison passée, Breiðablik et Stjarnan entretiennent une rivalité depuis plusieurs années, exacerbée par leur récurrente proximité au classement.