Les Norvégiens ont réalisé un parcours historique à Malte lors de l’Euro U19. Deuxième de leur groupe, ils se sont qualifiés pour la phase finale de cette compétition pour la première fois de leur histoire malgré une liste d’absents conséquente. Retour sur une édition qui restera gravée dans les mémoires.
C’est amputé de nombreux de ses jeunes talents que les U19 norvégiens se rendaient à Malte début juillet pour participer à l’Euro. En effet, de jeunes joueurs très prometteurs, certains déjà bien connus du public, n’ont pas pu prendre part à cette compétition, retenus par leur club. Ainsi, Luís Pimenta, l’entraîneur portugais de cette sélection, a dû composer sans Antonio Nusa, Andreas Schjelderup, Isak Hansen-Aarøen, Magnus Riisnæs, Jacob Dicko Eng, Dennis Gjengaar, Morten Spencer, Sverre Nypan, Isak Hjorteseth et Niklas Jensen Wassberg. Ce dernier a d’ailleurs encore du mal à accepter sa non-participation : « J’ai eu du mal à me faire à l’idée que je ne participerai pas à cet Euro. C’était quelque chose que j’attendais avec impatience depuis que nous nous sommes qualifiés » a déclaré l’ailier de Brann à TV2.
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C’est donc avec une équipe remaniée que la Norvège allait devoir défendre ses couleurs, sous les yeux d’un groupe de supporters principalement composé des familles des joueurs.
La tâche s’annonçait rude dans un groupe plutôt homogène composé de la Grèce, de l’Islande et de l’Espagne. Seuls les Espagnoles semblaient se démarquer et étaient proclamés favoris à la première place. L’objectif était donc de tout faire pour obtenir la seconde, elle aussi qualificative pour le carré final.
Une entame de champion
4 juillet 2023, le voici le premier match de l’Euro face à une équipe grecque qui n’avait connu qu’une seule défaite depuis fin 2021. Rapidement, les Norvégiens prenaient l’avantage par Alwande Roaldsøy, puis doublaient… et triplaient la mise grâce à Niklas Ødegård et Erik Flataker. Wow, quel début de match ! À la pause, les U19 viraient en tête avec une avance plus que confortable de cinq buts d’écart. On se prenait à rêver, mais Luís Pimenta décida de faire des changements assez incompréhensibles, peut-être pour ménager les joueurs ? Nous ne le saurons pas, en tout cas les Grecques revenaient avec de meilleures intentions et réduisaient le score à quatre reprises pour finalement s’incliner 5-4. L’euphorie redescend. Les trois points sont pris, c’est ce que nous retiendrons. Rapidement arrive le second match face à l’Islande.
Deux matches maitrisés, pour une qualification historique
Dans cette confrontation nordico-nordique, les deux équipes ne trouvaient pas la faille dans la formation adverse, et ne semblaient pas vouloir prendre trop de risques, assurément un poil tétanisés par l’enjeu. Les Norvégiens paraissaient toute fois plus à l’aise balle au pied tandis que ce sont les Islandais qui se montraient les plus dangereux. La situation se débloqua à la 65e minute lorsque Alwande Roaldsøy ouvrit le score sur pénalty. La qualification tendait les bras, mais à la 89e minute l’Islande égalisa par l’intermédiaire d’Eggert Aron Guðmundsson. Tout allait se jouer face à l’Espagne, onze fois championne dans cette compétition. Un match nul suffisait et arrangeait les deux équipes. Nous avons alors eu le droit à un match plutôt terne, sans grande intensité où la Norvège n’aura réussi que quelques incursions dans les trente derniers mètres adverses, sans cadrer un seul tir néanmoins. C’est sous les yeux de Lise Klaveness, présidente de la NFF, que Yael Falcón Pérez, l’arbitre du jour, libéra les deux équipes. Fin du match, 0-0. La plus belle fête de la soirée n’était pas sur le rectangle vert du National Stadium, mais en tribunes où joueurs et supporters ont pu célébrer cette qualification historique puisque les Norvégiens se qualifiaient, pour la première fois de leur histoire, en phase finale de l’Euro U19.
Un défi de taille attendait désormais les joueurs de Luís Pimenta. En demi-finale se dressait un adversaire de qualité, le Portugal. La différence de niveau se fit rapidement sentir. Pas encore entré dans son match, Magnus Ree, le gardien de but, ne dégage pas assez rapidement le ballon et se fait surprendre par Gustavo Sá qui n’en demande pas moins pour ouvrir le score (1-0, 4′). Quelques minutes plus tard, Erik Flataker laisse trainer son bras dans la surface de réparation et l’arbitre désigne le point de pénalty. Ce dernier est transformé par Hugo Félix (2-0, 17′). À l’aise avec le ballon, les Portugais inscrivent un troisième but avec Rodrigo Ribeiro complètement esseulé au second poteau qui bat Magnus Ree d’un plat du pied (3-0 31′). En seconde mi-temps, les Portugais ont continué de camper dans la moitié de terrain norvégienne sans pour autant accélérer davantage. De trop nombreux espaces sont trouvés dans le dos de la défense et c’est logiquement que Rodrigo Ribeiro s’offre un doublé et que Carlos Borges aggrave le score, à chaque fois seuls dans la surface de réparation. Score final 5-0.
Un bien triste résultat pour conclure un parcours qui restera mémorable peu importe sa finalité. La Norvège progresse, chaque année, signe que sa stratégie de formation et développement des joueurs porte ses fruits, et où l’avenir s’annonce radieux.
La statistique de la compétition :
Sur les quatre équipes qualifiées en demi-finale (Norvège, Portugal, Espagne et Italie), seule la Norvège n’a jamais remporté l’Euro.
Les tops et les flops de l’Euro U19
Tops :
- Alwande Roaldsøy : Petite révélation pour ma part, puisque je ne connaissais pas très bien ce joueur qui évolue avec les U19 de l’Atalanta. Ce milieu de terrain a été très présent offensivement en trouvant ses coéquipiers dans les petits espaces, mais aussi défensivement en décrochant pour proposer des solutions à la relance. Aussi tireur de pénalty, ce jeune a su faire preuve d’un sang-froid écrasant.
- Niklas Ødegård : Joueur extrêmement important dans l’effectif norvégien, le milieu de terrain aura impressionné avec sa faculté à faire la différence pour mettre ses coéquipiers dans les meilleures dispositions notamment en phase offensive. Rapide, technique et décisif, il a été la pièce centrale de cette formation et ne fait que confirmer son potentiel.
- Nikolai Hopland : Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour comprendre que le jeune joueur d’Aalesund s’imposerait en patron dans la défense norvégienne. Nikolai Hopland est monté en puissance au fil de la compétition. Fiable sur ses relances et en un contre un, il s’est aussi montré à son avantage dans les duels aériens, rassurant ses coéquipiers.
Flops :
- Henrik Skogvold : Prêté en début de saison à Start en Obos-Ligaen, l’ailier a fait ses preuves en inscrivant six buts en huit matches. À tel point que Lillestrøm a décidé de le rappeler pour qu’il puisse évoluer avec le groupe évoluant en Eliteserien. On en attendait bien plus de sa part, lui qui n’était que trop peu disponible pour jouer avec ses coéquipiers, qui a manqué de précision et qui a perdu beaucoup de ballons.
- Oskar Siira Sivertsen : Malgré une passe décisive lors du récital face à la Grèce, l’ailier de 19 ans se faisait trop facilement reprendre par les défenseurs adverses. Incapable de faire la différence sur son couloir, il n’a pas apporté ce petit surplus offensif dont avait besoin la Norvège. Souvent hors-jeu, il a cependant été plutôt fiable pour trouver ses coéquipiers en attaque.
- Dylan Murugesapillai : À un poste de défenseur droit où les solutions étaient limitées, le joueur de Træff (troisième division), plutôt habitué à un poste de milieu droit, n’a, logiquement, pas été à l’aise face à des joueurs supérieurs à lui. Nous le savions que cette compétition allait être difficile pour lui, et nous ne pouvons pas le blâmer pour cela, mais il fait malheureusement partie des joueurs qui n’ont pas impressionné lors de cet Euro.