La trêve internationale fait son grand retour après quasiment 10 mois sans rassemblement depuis la fin des éliminatoires du championnat d’Europe en novembre ! Et pour la Suède de Janne Andersson, un gros programme les attend pour le lancement de la Ligue des Nations édition 2020/2021. Avec une opposition contre les champions du Monde, la France, ce samedi 5 septembre diffusé sur nos écrans sur M6 et le dernier champion d’Europe, le Portugal, le mardi 8 diffusé sur la chaîne L’Équipe.
De quoi directement entrer dans le bain pour la préparation à l’Euro 2020(1), avec deux gros matchs pour les Blågult à domicile au Friends Arena qui seront à huis clos. Comme pour les autres nations, un rassemblement qui sera plus difficile qu’à l’accoutumée en raison de l’état de forme des joueurs variant en fonction de la situation du championnat où ils évoluent avec la reprise décalée. Focus sur la situation côté suédois avant cette reprise d’abord ce soir face à l’Équipe de France :
Le groupe suédois :
Le sélectionneur Janne Andersson présent depuis l’après-Euro 2016, reste sur deux qualifications consécutives aux compétitions officielles. Avec la Coupe du Monde 2018, où ils ont été jusqu’en quart de finale face à l’Angleterre, puis pour le prochain l’Euro 2020(1). Et le sélectionneur suédois est de nouveau parti sur un groupe suivant la tendance de ses derniers rassemblements, avec 25 joueurs sélectionnés pour ses deux rencontres. Toujours confiant sur son groupe, lui qui prône le collectif plutôt que les bonnes individualités.
Néanmoins, il y aura quelques absents à compter du côté des Blågult. Notamment le capitaine de cette sélection suédoise, le défenseur central Andreas Granqvist, qui n’est pas dans l’équipe en raison d’une blessure. Mais également d’un autre central, Marcus Danielson, qui commençait à devenir une grande option au poste et qui sera absent car venant de Chine. Son club a refusé qu’il vienne car cela l’obligerait à faire une quarantenaire de 2 semaines et donc de ne pas pouvoir jouer en club en attendant. Enfin, l’ailier gauche de Krasnodar aux 37 sélections, Viktor Claesson, n’est également pas dans l’équipe, lui qui est revenu à la compétition il y a seulement quelques semaines après une blessure aux ligaments croisés.
Du côté de l’attaque, Janne Andersson avait fait le choix de sélectionner 4 attaquants plutôt que 5 à l’accoutumée, mais finalement au vu du contexte, il est passé à 6 attaquants. D’abord avec le forfait de l’arrière gauche d’Helsingborg, Martin Olsson, après l’annonce des sélectionnés, en raison de nombreux cas au sein de son club, qui a été remplacé par John Guidetti. Puis en raison d’inquiétudes du côté de Sebastian Andersson touché où il s’est entraîné à l’écart, il y a eu le retour également en sélection d’Isaac Kiese Thelin, l’ancien Bordelais, en bonne forme du côté de Malmö. Deux nouveaux attaquants au détriment de la solution Jordan Larsson, le fils d’Henrik, très demandé par les Suédois, qui sera de nouveau absent malgré de très bonnes performances en Russie au Spartak Moscou.
Le XI probable et la tactique à prévoir de Janne Andersson :
On ne change pas ce qui fonctionne toujours pour le moment, avec le fameux 4-4-2 suédois qui devrait être à nouveau reconduit lors de ce rassemblement. Néanmoins si d’habitude le XI de départ est assez classique du côté de Janne Andersson, cette fois-ci il arrive avec moins de certitudes où on peut émettre quelques doutes au niveau de certains postes quant au titulaire, notamment au niveau du gardien, du côté droit et du buteur.
« Je suis généralement assez sûr sur ce qu’il faut faire, mais je ne le suis pas actuellement. Les joueurs viennent d’horizons différents au niveau du temps de jeu. Nous arrivons donc à le ressentir. Qui peut jouer deux matchs ? Nous le sentirons au cours de la semaine. Je n’ai probablement jamais été aussi peu clair avec moi-même sur les onze de départ. » – Janne Andersson, lors de la conférence de presse.
Au poste de gardien tout d’abord, les très bonnes prestations de l’ancien Guingampais Karl-Johan Johnsson pourraient venir changer la hiérarchie des gardiens, où Robin Olsen est installé comme titulaire depuis la nomination de Janne Andersson. Ce dernier n’a toujours pas trouvé de solution pour quitter l’AS Roma et être à nouveau prêté afin d’avoir du temps de jeu, où il a peu joué en fin de saison en Italie. Tout le contraire de Johnsson au FC Copenhague, qui a montré toutes ses qualités au niveau des réflexes avec 13 arrêts face à Manchester United.
Au poste de latéral droit également, la place n’est pas totalement assurée par Mikael Lustig, vieillissant à 33 ans et qui a très peu joué à Gent en Belgique, où il vient de revenir en Suède à l’AIK. Cela pourrait finir par profiter à Emil Krafth, l’ancien Amiénois, bien plus jeune et évoluant en Premier League à Newcastle. Sebastian Larsson nommé capitaine en remplaçement de Granqvist absent, sera préféré à droite par rapport au jeune Kulusevski. Enfin pour l’attaque le duo Berg – Quaison devrait être reconduit, même si Alexander Isak aura sûrement ses chances lors des deux matchs comme joker.
Pour ceux qui se rappellent de la dernière confrontation face à la France, ou de la Suède à la Coupe du Monde 2018, c’est une sélection sous les ordres de Janne Andersson habitué à défendre en bloc sous 3 lignes bien distinctives, les 4 défenseurs, les 4 milieux qui sont souvent bas et les 2 attaquants en pointe. Une tactique qui gène d’ailleurs souvent les grosses équipes comme on l’a vu en octobre dernier en qualification avec un nul 1-1 face à l’Espagne, face à l’Italie lors des barrages de la Coupe du Monde 2018 avec une victoire 1-0 puis un nul 0-0 ou encore une victoire 3-2 contre le Portugal en amical en mars 2017.
Mais aussi une victoire contre la France en juin 2017 déjà à Solna, en qualification de CDM avec 2 buts des anciens Toulousains Durmaz et Toivonen qui ne sont plus en sélection. On devrait d’ailleurs retrouver un noyau considérable de joueurs de cette dernière confrontation, 7 au total du XI de départ qui devraient être de nouveau titulaire. ce soir. En général, les rencontres entre suédois et français ont toujours été équilibrées, avec en 21 confrontations : 10 victoires pour la France, 5 nuls et 6 victoires pour la Suède.
Des jeunes talents qui n’attendent que d’avoir pleinement leur chance
Dejan Kulusevski (2000 – 20 ans – Juventus), Alexander Isak (1999 – 20 ans – Real Sociedad) et Mattias Svanberg (1999 – 21 ans – Bologne), sont les trois jeunes joueurs qui incarnent la nouvelle génération suédoise, prêts à passer le cap pour devenir des réguliers de la sélection. Janne Andersson a d’ailleurs pour la seconde fois consécutive choisi de faire confiance à ses jeunes talents en les sélectionnant. Les trois évoluent déjà à un haut niveau dans leur championnat, mais les trois devraient débuter sur le banc samedi soir face aux Bleus selon le média suédois Aftonbladet. Kulusevski préféré au capitaine Sebastian Larsson qui évolue à l’AIK 13e du championnat suédois. Robin Quaison de Mayence en Bundesliga à la place d’Alexander Isak et Kristoffer Olsson de Krasnodar en Russie à la place de Svanberg, ce qui reste compréhensible pour le moment.
Le latéral droit de l’AIK, Mikael Lustig, a d’ailleurs déclaré cette semaine en conférence qu’il pensait que les jeunes joueurs avaient franchi le pas et devaient avoir leur chance : « Il y a beaucoup de jeunes qui se sont manifestés et qui doivent avoir la chance de se montrer. Je pense que c’est plus difficile pour Janne de choisir maintenant que les années précédentes, mais je considère cela comme positif« . Ce qu’à rétorqué le sélectionneur suédois ce vendredi en conférence de presse qu’il n’était pas le sélectionneur. Ambiance.
Dejan Kulusevski vient de faire ses débuts à l’entrainement la semaine dernière avec la Juventus en pré-saison en attendant la reprise le 19 septembre. Après une première saison incroyable comme titulaire en Serie A à Parme prêté par l’Atalanta, où il a inscrit dix buts et neuf passes décisives en étant aussi nommé meilleur jeune joueur de l’année. Recruté en janvier pour arriver cet été, il sera désormais entraîné par Andrea Pirlo et pourrait former une attaque avec Cristiano Ronaldo et Paulo Dybala, rien que ça. L’équipe nationale suédoise n’avait pas eu de joueur évoluant dans un tel club depuis Zlatan Ibrahimovic, à voir désormais s’il y confirmera. Mais pour le moment en sélection nationale il n’est qu’à une sélection, et jouera sur le côté droit dans le 4-4-2, pas aussi offensif que ce qu’il a connu en club en 4-4-3.
Janne Andersson s’est d’ailleurs montré très élogieux au sujet de Kulusevski en conférence de presse cette semaine :
« Le développement qu’il a eu pendant l’automne était absolument fantastique. Si vous prenez le premier rassemblement l’automne dernier, il n’était pas du tout pertinent pour nous. Il était sur notre grande liste, parce que les joueurs U21 le sont. Mais ensuite deux mois se sont écoulés et il était alors acquis qu’il allait nous rejoindre. Il a marqué des buts, des passes décisives et fait de bons matchs. En plusieurs journées, il a probablement couru le plus en Serie A, statistiquement. Chaque fois que vous devez sélectionner une équipe, vous comparez beaucoup de variables différentes. Ensuite, vous regardez quels joueurs sont là et vous les éliminez. Puis un mois passe et puis il est temps de refaire cela à nouveau. Pendant ce temps, beaucoup de choses peuvent arriver, et c’était le cas avec Dejan. Il est devenu assez évident lorsque nous sommes arrivés à la dernière compétition qu’il serait là. »
Alexander Isak est déjà plus expérimenté que Kulusevski en sélection avec 10 sélections pour 3 buts, à bientôt 21 ans le 21 septembre prochain. Mais pour seulement 3 titularisations, et malgré une belle saison en Liga avec la Real Sociedad, où il a terminé meilleur buteur de son équipe avec 16 buts dont 1 face au Barça et 2 face au Real Madrid, Robin Quaison lui sera encore préféré en duo avec Berg. Il devra à nouveau prendre son mal en patience comme cette saison où il s’est aussi montré un grand nombre de fois dans un rôle de joker en seconde période, comme cela devrait être le cas face à la France. Enfin le dernier jeune talent de cette sélection, Mattias Svanberg. A 21 ans, il a déjà disputé 48 matchs de Serie A avec Bologne, et devra aussi prendre son mal en patience avec le duo désormais installé au milieu Ekdal – Olsson, lui qui n’a qu’une sélection en A face aux Féroé où il a d’ailleurs marqué.
Avec une sélection avec un âge moyen assez élevé et des retraites internationales déjà prévues pour Sebastian Larsson, Marcus Berg, tout comme Granqvist absent sur blessure, qui auraient dû arrêter en sélection nationale après l’Euro 2020 mais qui sera reporté d’un an, cela devrait enfin laisser la place aux jeunes talents de pouvoir se montrer par la suite. En attendant ces trois-là devront sûrement se contenter d’une entrée en cours de match, avec suffisamment de talent pour impacter positivement la sélection suédoise lors de ces 2 premiers matchs de Ligue des Nations ?
Le programme des Blågult en Ligue des Nations :
5 septembre : Suède – France
8 septembre : Suède – Portugal
11 octobre : Croatie – Suède
14 octobre : Portugal – Suède
14 novembre : Suède – Croatie
17 novembre : France – Suède
Le bilan depuis 4 ans pour le sélectionneur Janne Andersson est plus que positif, qui a réussi à redonner de bons résultats et de la régularité à cette nation, mais les critiques d’absence de renouvellement commencent à donner de la voix en Suède. Un sélectionneur qui prend peu de risque et fait confiance aux mêmes malgré les états de forme, avec comme beaucoup de sélections pour ce rassemblement de nombreux joueurs encore en préparation, 18 sur 25 dans le cas de la Suède.
Une situation qui peut trouver des ressemblances avec la sélection française de Didier Deschamps sur certains points avec bien sûr moins de talent individuel. Malgré une belle génération qui arrive portée pour l’instant par 3 joueurs, qui devaient tout de même rapidement trouver une place dans le XI, la Suède reste grandement prévisible aussi bien dans son XI que dans sa tactique. Et la France puis le Portugal seront à quoi s’en tenir avec des joueurs regroupés, solidaires, qui feront bloc pour ensuite profiter de belles occasions en contre-attaque et qui a déjà fait ses preuves récemment.