Le nouveau joueur du Nîmes Olympique, Niclas Eliasson, va devenir le second joueur suédois à évoluer au club après le suédo-palestinien Imad Zatara en 2010. Passer des Robins [merles en français] aux Crocos, voilà ce qu’attend le plus brésilien des suédois. Après plusieurs saisons dans l’ouest du Royaume, sous le mauvais temps, Eliasson va retrouver un peu de chaleur dans le sud de la France.
Et en le recrutant, le club du Gard va pouvoir profiter d’un joueur qui bonifie le collectif à travers son excellent pied gauche lui permettant de débloquer la situation à n’importe quel moment. Pour mieux le découvrir, nous vous proposons de revenir en détail sur son parcours en Suède et en Angleterre avant de pouvoir s’intéresser à son style de jeu et caractéristiques :
Formation et débuts en Suède
Niclas Eliasson Santana est né à Varberg, au sud-ouest de la Suède d’une mère brésilienne et d’un père suédois. Passionné de football depuis tout petit, notamment marqué par la victoire du Brésil à la Coupe du Monde 2002, lui et sa famille auront beaucoup sacrifiés pour que son rêve d’être footballeur professionnel puisse devenir un jour réalité. Mais non pas en vain, puisque le jeune suédo-brésilien aura très vite eu sa chance en A, à seulement 17 ans au sein de son club formateur, Falkenberg. Cela malgré des essais à Arsenal ou encore au Celtic, qui voulaient le recruter pour leur centre de formation.
Résultat ? Pour sa première saison professionnelle en 2013 en seconde division suédoise, il aura terminé co-meilleur passeur du championnat avec 13 passes décisives en 29 apparitions lors des 30 journées. Des débuts remarqués, où il aura déjà fait parler son sens du collectif et sa polyvalence, en étant placé au milieu et sur les deux ailes et en participant activement au titre de champion de D2, synonyme de retour dans l’élite pour son club formateur. De quoi affirmer son talent et attirer l’intérêt de nombreux clubs suédois et étrangers, où après seulement une année professionnelle à Falkenberg, conseillé par ses proches et formateurs, il décida de rejoindre le club de l’AIK.
Néanmoins au sein de l’un des clubs de la capitale Stockholm dans l’élite suédoise, il aura eu trop peu de temps de jeu pour espérer pleinement montrer ses qualités. Arrivé à l’âge de 18 ans, il aura passé deux saisons et demie à l’AIK sans pouvoir confirmer son potentiel. Ce fut à l’IFK Norrköping qu’il aura pu le faire, d’abord prêté une mi-saison, puis recruté définitivement avec l’OA levée en 2017.
Au sein de cette équipe dont le style de jeu lui convenait davantage avec plus d’espaces et de libertés pour mettre en avant ses qualités techniques et athlétiques, il se sera complètement affirmé. Placé en tant que milieu gauche dans un 4-4-2 lors de la mi-saison du championnat suédois en 2017, il aura délivré 10 passes décisives et inscrit 3 buts en 17 journées. Il n’en fallait pas plus pour que les clubs étrangers tentent de le convaincre de venir. Et cela aura été le club anglais de Bristol City en Championship qui aura remporté la mise à l’été 2017 pour un montant estimé à 2M€, important pour un club suédois.
Avec les Robins
En Angleterre, Eliasson alors âgé de 21 ans aura vécu une première saison délicate qui aura surtout été sous le thème de l’acclimatation avec seulement 334 minutes disputées en championnat. Et il aura été décisif qu’une fois avec un but marqué au 2nd tour d’EFL Cup face à Watford, où il aura vécu le beau parcours jusqu’en demi-finale face à Manchester City surtout sur le banc. Mais lors de sa seconde saison, il fut intégré au sein du XI même s’il aura été utilisé à un peu à tous les postes en comblant les manques, cela ne l’empêcha de s’intégrer au collectif. Et ainsi de retrouver ses bonnes habitudes d’être à la dernière passe, avec 7 assists en 36 apparitions au cours de la saison.
Et lors de la saison passée 2019/2020, au sein de différents dispositifs en alternant entre le côté droit et gauche, Niclas Eliasson aura brillé en distillant à nouveau de nombreuses passes décisives en étant le 3e meilleur passeur en Championship. 12 passes décisives malgré un faible temps de jeu ayant été à de nombreuses reprises utilisés comme super sub. Il aura également été le 4e meilleur créateur du championnat avec 16 occasions créées et aura été élu joueur de l’année du club. Même si sur la fin de saison, il n’aura quasiment plus joué, lui qui était en fin de contrat, mais qui a finalement été prolongé d’une année par Bristol suite à une clause dans son contrat activée.
Le changement d’entraineur avec l’arrivée de Dean Holden n’aura rien changé, lui qui a confirmé un 3-5-2 qui ne pouvait convenir aux aptitudes d’Eliasson qui a un esprit trop offensif et pas assez défensif comme le voulait Holden. S’en est donc suivi un long travail de négociations lors de ce mercato, qui selon les médias auraient vu dans la course le Celtic, Aston Villa ou encore Fenerbahçe. Mais l’excellent travail de Reda Hammache, directeur sportif de Nîmes aura eu raison des poursuivants. Niclas Eliasson s’est engagé ce vendredi 2 septembre au Nîmes Olympique pour un montant estimé à 3M€ où il portera le numéro 7.
Un nouveau défi en Ligue 1 qui devrait sans doute lui permettre de passer le cap tant attendu avec davantage de temps de jeu et dans un meilleur rôle sur le terrain pour valoriser ses qualités sans un 4-3-3 ou 4-2-3-1. Tout ce qui lui manquait actuellement à Bristol City pour enfin découvrir la sélection A suédoise. En effet, Niclas Eliasson a peu de chance de représenter un jour le pays de sa mère, mais du côté de la Suède, il a très peu porté le maillot Blågult. 14 sélections des U17 aux U21, dont seulement 2 en Espoirs avec un Euro U21 en 2017 où il n’aura disputé que 45 minutes, barré par un système à 3 centraux dans un 4-3-1-2. Néanmoins, dans le 4-4-2 typique de la sélection suédoise, il devrait parfaitement s’épanouir au sein de ce système qu’il connaît bien et où il y aura un réel besoin à droite en doublure de Dejan Kulusevski. A lui de s’offrir cette chance de pourquoi pas être de l’Euro l’été prochain après une belle saison à Nîmes !
Eliasson est un polyglotte, lui qui parle déjà couramment 4 langues avec le suédois, le portugais, l’espagnol et l’anglais et devrait donc bientôt s’atteler au français pour s’adapter au mieux à ses coéquipiers et au staff et pour ainsi ainsi devenir quinqualingue. C’est un joueur qu’on a pu voir lors de son parcours qui a souvent besoin de temps pour bien s’adapter et quelqu’un de très familial et attaché à ses racines. Il va souvent au Brésil, pays d’origine de sa mère auquel il est très attaché, et on peut souvent le voir revenir dans son ancienne école ou dans son ancien centre de formation en Suède pour rendre visite à ses anciens formateurs et voir la nouvelle génération à l’œuvre. S’il est bien intégré au groupe et à sa nouvelle vie en France, il n’y a pas de raison que cela ne soit pas un succès.
Les caractéristiques et le style de jeu de Niclas Eliasson :
Surnommé « Samba-Nicke » en Suède en raison de son style de jeu et de ses origines brésiliennes, Niclas Eliasson est avant tout un joueur de collectif, loin d’en faire trop avec la balle malgré des qualités techniques indéniables. Un joueur très vif et rapide, à l’aise dans les situations en un contre un et dans les situations de dribbles et disposant d’une belle frappe, mais qui se montre surtout lorsqu’il fait briller les autres.
En effet, le suédo-brésilien est un joueur agréable à regarder, qui peut dynamiser offensivement son équipe à tout moment. Il dispose d’une belle vision de jeu où il effectue régulièrement de bons changements de jeu au niveau des passes et de par son excellente qualité de centre et sur coup de pied arrêté, que ça soit sur coup franc ou corner, il devrait pouvoir donner de très bons ballons précis dans la surface au nouvel attaquant arrivé en même temps que lui, Karim Aribi.
Et s’il dispose d’une belle frappe et d’une belle qualité sur coup de pied arrêté, c’est aussi car il l’a beaucoup travaillé depuis très jeune, seul, aux entraînements en club, mais aussi avec un entraineur dédié. Avec la spécialiste en Suède Eija Feodoroff, et sous toutes les conditions :
« Je dirais que Niclas est un ailier habile et créatif qui sait à la fois servir ses coéquipiers avec ses passes et ses centres, mais il a aussi la capacité de marquer des buts avec son fantastique pied gauche. Et en tant que personne, il est vraiment terre à terre, travailleur et ambitieux. Un joueur que vous aimeriez entraîner et qui peut vraiment faire la différence entre gagner et perdre. » – Jonathan Enzo Arnet, un entraîneur suédois le connaissant très bien, interrogé par nos soins.
Son passage en Angleterre, lui aura permis de considérablement s’améliorer physiquement, un domaine qui lui manquait en Suède. Mais son plus gros point négatif actuel serait ses retours défensifs. S’il devrait former un beau duo nordique sur le couloir gauche avec le norvégien Birger Meling arrivé lui aussi cet été, l’aspect offensif des deux pourrait aussi entraîner des problèmes défensifs.
Il viendrait surtout pour évoluer sur le couloir gauche pour remplacer Romain Philippoteaux parti à Brest, mais comme on l’a vu lors de ses expériences en club, il peut évoluer sur les deux côtés. Dominant du pied gauche, cela ne le dérange pas de jouer également avec le pied droit qui n’est pas un point faible pour lui. Avec cette compilation de ses meilleures actions sous le maillot de Bristol City, vous vous rendrez bien compte de la qualité de Niclas Eliasson et de ce qu’il peut apporter au collectif nîmois.
Amis Nîmois, vous êtes prévenus Gard à son pied gauche qu’il pourrait montrer dès aujourd’hui pour sa possible première lors du derby face à Montpellier si attendu. Un joueur qui a tout pour rapidement se faire adopter par le public du Stade des Costières grâce à ses services caviars, comme ce fut le cas à Ashton Gate sous le maillot de Bristol City, malgré une complémentarité impossible avec le style de jeu de l’équipe et la mentalité des entraîneurs.
Ce qui ne devrait pas être le cas ici au Nîmes Olympique, où il devrait enfin franchir le cap qu’on attend tous !