Katrine Abel, gardienne internationale de Brøndby, s’est confiée en exclusivité pour Nordisk Football. Elle revient notamment sur l’évolution du football féminin danois, la Ligue des Champions féminine et donne son avis sur la progression du football français.

 

Katrine Abel, tout d’abord pouvez-vous nous en dire plus par rapport au niveau général du football féminin au Danemark ? Les joueuses sont-elles professionnelles ?

Le football féminin danois a progressé lors de la dernière décennie. De plus en plus de joueuses de l’équipe nationale sont professionnelles à l’étranger ce qui leur permet ainsi de progresser et de jouer au plus haut niveau en permanence. L’équipe nationale danoise a aussi progressé et est qualifiée pour l’Euro féminin qui se déroulera au Pays-Bas l’été prochain. Il y a eu un changement de génération et un nouvel entraîneur. Tout le monde a dû imposer sa patte et cela commence à prendre forme. Par ailleurs, au Danemark, à Brøndby et au Fortuna Hjørring, les joueuses sont semi-professionnelles. Cela signifie que nous avons un contrat mais il ne s’agit pas de notre revenu primaire c’est pourquoi nous poursuivons nos études ou travaillons en parallèle du football.

 

Quels sont vos objectifs cette saison dans le championnat danois avec Brøndby ?

Mon objectif personnel est de jouer tous les matchs de Brøndby et d’être une joueuse importante pour l’équipe. L’objectif de l’équipe est de remporter le doublé cette année et nous sommes actuellement sur une bonne lancée car nous sommes actuellement premières du championnat danois et en quarts de finale de la coupe du Danemark.

Katrine Abel, gardienne de Brøndby | via Unisport

Pourriez-vous décrire le niveau du championnat du Danemark féminin ?

Le niveau varie énormément. Deux équipes ont des joueuses professionnelles et naturellement ces équipes sont les meilleures du championnat. Mais lors des trois ou quatre dernières années, les autres équipes ont progressé. Ainsi, on peut voir de plus en plus fréquemment des surprises et des matchs de plus en plus ouverts.

 

Vous avez déjà joué deux matchs avec l’équipe nationale danoise en 2015. Avez-vous l’ambition de jouer davantage en sélection ?

Oui même si j’ai joué mon dernier match il y a quelque temps. J’ai eu une bonne période pendant un an ce qui m’a permis d’avoir ces deux sélections mais je n’ai pas encore réussi à percer. J’ai expliqué à l’entraîneur national que je devais retrouver mon niveau à Brøndby et effectuer de grosses prestations en championnat pour retrouver une place en sélection.

La France a progressé en foot féminin de façon incroyable

Avez-vous des regrets par rapport à l’élimination en huitièmes de finale de la Ligue des Champions face à Manchester City ? Les matchs étaient-ils engagés ?

Oui. Elles ont marqué deux buts de loin donc évidemment j’ai une part de responsabilité sur ces buts. Peut-être qu’au début du match, nous avons trop respecté cette équipe de City. Mais sur l’ensemble des deux rencontres nous avons rivalisé avec Manchester City. Mais félicitations à City. Il s’agit d’une très bonne équipe avec de nombreuses joueuses de qualité. J’ai hâte de voir comment elles vont jouer face à l’équipe danoise, Fortuna Hjørring, au printemps prochain.

 

Avez-vous été surprise par l’ambiance à Manchester et au Brøndby Stadium ?

J’ai été un peu déçue par l’ambiance à Manchester. On nous a dit que le stade était à guichets fermés pour ce match mais en fait, seulement une seule partie du stade avait été ouverte. Il y avait donc seulement 700 spectateurs. Par contre, comme d’habitude, l’ambiance du Brøndby Stadium était exceptionnelle. Les supporters sont encore plus derrière nous quand nous jouons des matchs internationaux. Environ 2500 supporters étaient dans le stade et ils ont fait beaucoup de bruit pour nous encourager.

 

Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous. Quel type de gardienne de but êtes-vous ?

J’ai 26 ans, j’habite à Copenhague. J’étudie la communication et d’ailleurs je suis en train d’écrire ma thèse de master en ce moment. Sinon sur le terrain, je suis une gardienne qui s’engage beaucoup. Ma technique balle au pied et mes reflexes, notamment en un contre un, font partie de mes principaux points forts.

 

Que pensez-vous de l’émergence du football féminin en France avec notamment des clubs comme Lyon ou le PSG qui réussissent en Europe ?

Je pense que c’est incroyable la façon dont la France a développé et progressé au niveau du football féminin, que ce soit en club ou en équipe nationale. J’espère que le Danemark va suivre votre exemple dans un futur proche.

 

Aimeriez-vous jouer en France avant la fin de votre carrière ?

J’ai envisagé de partir jouer en France il y a environ trois ans quand j’ai eu une opportunité. Pour le moment, je n’ai pas prévu de partir jouer à l’étranger. Après si jamais une offre intéressante venait à arriver, j’y réfléchirais.

 

Propos recueillis par Clément Lemaître.

 

 


Photo à la Une:  ©Unisport

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