C’est un derby que nous ne pouvions manquer sous aucun prétexte. Lors de notre séjour à Copenhague il y a quelques semaines, nous avons eu la chance d’assister au New Firm. Le duel entre le FC Copenhague et Brøndby. Deux des plus fortes identités footballistiques du pays. Des tribunes pleines plus d’une heure avant le coup d’envoi, des banderoles hostiles, des chants ininterrompus, un parcage plein à craquer, des fumigènes à outrance et une tension extrême sur le terrain, nous allons essayer de vous retranscrire au mieux notre expérience au Parken tout en vous donnant quelques conseils si vous souhaitez assister, vous aussi, à ce match pas comme les autres.
Le soleil brillait sur la capitale danoise. Les températures étaient plus qu’agréables (et oui, chez nous, les nordiques, il ne fait pas -15 degrés toute l’année !) et les Danois(es) en profitaient pour s’offrir une baignade dans les canaux de la ville. Un cadre idéal pour s’installer en terrasse chez Katz – un super restaurant aux prix abordables à quelques encablures du château de Christiansborg – et de s’en mettre plein le ventre avec un traditionnel smørrebrød avant d’en prendre… pleins les yeux au Parken.
Le coup d’envoi étant prévu à 14 h 00, nous nous sommes dépêchés de prendre le métro… déjà bondé de supporters locaux. Seuls quelques maillots jaunes venaient casser la masse bleue et blanche dans les rames pilotées automatiquement, sans chauffeur. On préfère vous prévenir, quand on voit ça pour la première fois, ça fait bizarre !
Nous sommes arrivés au Parken sur les coups de 13 h 00 et là… quelle ferveur ! Le parcage était déjà plein et les supporters de Brøndby ne cessaient de s’égosiller. En face, la tribune de la Sektion 12, le groupe ultra du FCK, était également comble. Les chants se succédaient, sans relâche, et les premières insultes pleuvaient lorsque les deux équipes arrivaient sur la pelouse pour s’échauffer.
Côté BIF, une énorme banderole “Spark og sla på FCK” (Coup de pied et coup de poing sur le FCK) était affichée. Plusieurs membres portaient un t-shirt noir avec cette même inscription. Ce même habit qui a tant fait polémique après le match pour son message violent, ce qui a valu un communiqué du club danois. C’est dire la haine que se renvoient ces supporters. À peine le temps de profiter de cette atmosphère si spéciale et d’aller chercher une Carlsberg à la buvette (la bière locale ! Et oui mesdames et messieurs) que l’heure du coup d’envoi approchait fortement.
Mais avant d’entamer les hostilités, petite séquence émotions avec le tout dernier tour de terrain de Denis Vavro. Le défenseur du FCK, aux tout pile 200 matchs avec le club de la capitale, s’est fraîchement engagé à Wolfsburg et a tenu à remercier, une dernière fois, ses plus grands fans. Une fois les au revoir effectués, retour à la réalité et à quelques secondes du coup de sifflet, la magie a opéré. Une énorme bâche “FC København” a été déployée et les supporters ont agité des drapeaux, formant une chorégraphique absolument parfaite. Évidement, des fumigènes aux couleurs du tifo sont venus ponctuer le spectacle. Côté visiteur, pas de chichi, mais simplement un beau craquage pour accompagner les joueurs lors de leur entrée.
Ça y est. Nous y sommes. Le coup d’envoi est donné et l’ambiance atteint son paroxysme. À peine avons-nous eu le temps de comprendre que non, les supporters en tribunes latérales ne s’assiéront pas et que nous allons devoir rester debout durant toute la rencontre, que le FCK prenait déjà l’avantage. Sur un coup-franc léché de Magnus Mattsson, Gabriel Pereira surgit au second poteau et propulsait, de la tête, le cuir au fond des filets. Déjà 1-0 pour les locaux… et ce n’était pas fini. Un peu plus de dix minutes plus tard, Kevin Diks profitait d’un penalty parfaitement tiré pour donner deux buts d’avance aux siens.
Wow. Quel début de match de folie. Il était logique que nous nous attendions alors à une ambiance digne des grands soirs. Mais non. Presque paradoxalement, les décibels sont petit à petit descendus au Parken. Assommés, touchés, cueillis à froid, les supporters de Brøndby peinaient à donner de la voix. En face, ceux du FC Copenhague donnaient l’impression que le match était déjà joué. Qu’avec ces deux buts d’avance, il ne pouvait plus rien ne leur arriver.
Et c’était le cas… jusqu’à la 43e minute. Dans l’incompréhension totale, l’arbitre de la rencontre brandissait un carton rouge devant Marcos Lopez. Pourquoi ? Pour une faute annihilant une action de but. On vous met la vidéo en dessous, mais nous, on a du mal à comprendre une telle sanction pour ce geste.
Bref, pour notre plus grand plaisir, le Parken rugissait de nouveau et ce sont sous les sifflets et les huées que les vingt-deux acteurs de la rencontre sont rentrés aux vestiaires. Dès le retour sur la pelouse, les visiteurs n’ont plus lâché le ballon et ont multiplié les occasions autant que les supporters ont affichés de banderoles pour chambrer leurs adversaires.
Et comme nous pouvions le prédire, à force de pousser et de dominer, les joueurs de Jesper Sørensen ont fini par réduire l’écart. En renard des surfaces, Mathias Kvistgaarden est venu couper un centre de Sebastian Sebulonsen au premier poteau, ne laissant aucune chance à Nathan Trott, héroïque jusqu’alors.
Et là, un autre match débutait. Sur le terrain, le FCK jouait pleinement les contre-attaques et ne se contentait plus seulement de défendre. Dans les tribunes, les décibels augmentaient. Inlassablement. Jusqu’à ce que Viktor Claesson lance parfaitement Mohamed Elyounoussi dans la profondeur. Plus personne ne pouvait rattraper le Norvégien qui, finalement, scellait la victoire des siens d’un sublime petit piqué devant Patrick Pentz, impuissant.
La fin de match fut logiquement tendue, comme dans tout bon derby qui se respecte. Mais même une fois la rencontre terminée, la tension ne redescendait pas. Les minutes passaient, mais toujours autant de monde se dirigeait vers le parcage des supporters visiteurs pour les chambrer et envoyer quelques doigts d’honneur. Hommes, femmes et enfants, tout le monde participait à ces provocations.
La goutte de trop pour les supporters de Brøndby ? Possible. Car environ une heure après la fin du match, ces derniers ont été autorisés à sortir du Parken. Mais aussitôt, des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre. Jets de pierres et de fumigènes, insultes et provocations. De quoi se défouler une dernière fois, avant la trêve internationale qui fera du bien au plus grand nombre visiblement.
De notre côté, la fin de journée s’est déroulé bien plus… tranquillement ! Petite bière à proximité de l’Helligåndskirken puis une balade sur Nyhavn et Indre By le soir… quoi de mieux, après un chaud derby au Danemark ?
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