Aujourd’hui, nous vous proposons notre interview avec le meilleur buteur de l’histoire du championnat des Îles Féroé, Klæmint Andrasson Olsen. Le buteur de la sélection féringienne de 31 ans a juré fidélité que pour son club formateur, le NSI Runavik, où il y dispute actuellement sa 15e saison en équipe première. Le redoutable finisseur de l’archipel a déjà inscrit 263 buts en 445 matchs avec son club et a terminé 6 fois meilleur buteur de la ligue en 2013, 2014, 2015, 2016, 2019 et 2020. Et il ne compte pas s’arrêter là dans les records avec comme ambition d’y terminer sa carrière et de devenir le meilleur buteur de l’histoire de la sélection.
De sa malformation au pied gauche de naissance qui aurait pu l’éloigner de la pratique du football, son métier à côté, ses objectifs, à son premier but en sélection face à l’Espagne, il a accepté de répondre à nos questions afin de mieux découvrir ce joueur atypique de l’archipel aux 50 000 habitants.
(english version below)
Pouvez-vous nous raconter votre formation footballistique au sein du NSÍ en tant qu’enfant de Runavik ?
J’avais 7 ans quand j’ai eu ma première formation avec le NSÍ. L’équipe était composée des garçons de ma classe à l’école. L’entraîneur était le père d’un membre de l’équipe. Nous n’avons pas sélectionné d’équipes A et B avant l’âge de 12 ans.
Vous êtes né avec un pied gauche bosselé, comment avez-vous vécu cela ?
Je suis né avec ce pied et les médecins ont dit à mes parents que je ne pouvais pas jouer au football ou faire un sport qui inclut l’utilisation de mes jambes.
Mais quand j’étais enfant, je ne connaissais pas les analyses des médecins, alors je sautais et courais partout, comme tous les autres enfants. J’étais heureux et je ne pensais pas être différent.
Comment avez-vous réussi à surpasser cela, est-ce une motivation supplémentaire au quotidien ?
C’est la récompense de ma mère que je puisse jouer au football, elle m’a donné des traitements deux fois par jour pendant une heure, tous les jours en cinq ans ! C’est un amour incroyable.
À l’adolescence, c’était une motivation pour prouver que les médecins avaient tort, mais maintenant je n’y pense plus.
Vous n’avez connu qu’un club pour l’instant où vous êtes le meilleur buteur de l’histoire du championnat et du NSI avec plus de 200 buts en Beitri Deildin, qu’est ce-qui fait que ce club est si particulier pour vous et quels ont été vos meilleurs moments jusqu’à maintenant ?
NSÍ est le club de mon enfance, j’adore ce club et je ne partirai pas.
Ma première année dans l’équipe première, nous sommes devenus champions. C’était le plus grand moment de l’histoire du club, nous n’avons encore été champions qu’une seule fois.
On imagine que vous avez pu recevoir plusieurs offres de clubs à l’étranger, pourquoi avoir refusé ? L’aspect financier est-il loin d’être votre motivation première dans votre vie ?
J’ai eu plusieurs offres à l’étranger, mais pas la bonne offre pour moi et ma famille.
Je ne joue pas au football pour être riche, je joue pour l’amour du jeu.
Je gagne de l’argent pour vivre, pas pour l’argent.
À côté du football, vous travaillez à temps partiel comme de nombreux joueurs, qu’avez vous fait comme métier et que faites-vous actuellement ?
Je travaille à temps plein comme gardien dans une école primaire. J’y suis depuis 2 ans maintenant. Avant ça, j’ai travaillé comme charpentier pendant 12 ans.
J’aime travailler, donc c’est normal pour moi.
Du côté de la sélection, vous avez attendu votre 22e sélection à 28 ans pour inscrire votre 1er but face à l’Espagne, comment avez-vous vécu ce moment de libération et face à une telle sélection ?
C’était un grand moment pour moi. Notre équipe nationale n’est pas la plus forte du monde et notre meilleur buteur de tous les temps n’a que 10 buts. Donc marquer des buts pour notre nation n’est pas une tâche facile.
Vous êtes désormais à 8 buts et à 3 longueurs de devenir le meilleur buteur de l’histoire de la sélection, quel est votre rôle au sein du groupe, dans le jeu et les vestiaires ?
Je fais partie des vieux maintenant, alors j’essaie d’aider les jeunes. Dans l’équipe nationale, il y a beaucoup de leaders dans l’équipe. Un bon groupe de footballeurs talentueux.
Quelles sont vos qualités et axes d’amélioration en tant qu’avant-centre ?
Je suis un bon avant-centre à l’ancienne, bon dans la surface, de la tête et avec une bonne finition. Je ne suis pas comme un attaquant moderne avec de grands compétences et de dribbles.
Quelles étaient vos idoles footballistiques dans votre jeunesse et actuellement ? Et quels sont les meilleurs joueurs que vous avez pu affronter ?
Ma première idole était Ronaldo (Brésil), il était quelqu’un de spécial.
Je ne peux pas choisir un joueur, j’ai joué contre l’Allemagne et l’Espagne par exemple.
Quelles sont selon-vous les raisons du bon développement des Îles Féroé footballistiquement ces dernières années avec de meilleurs résultats en qualificatif de Coupe d’Europe des clubs et de la sélection en éliminatoires ?
Les jeunes joueurs ont maintenant de plus grandes ambitions que nous n’en avions quand nous étions jeunes. Tout le monde veut devenir professionnel désormais.
En équipe nationale, la plus grande différence est que nous avons maintenant beaucoup de joueurs à l’étranger et qu’ils jouent à un niveau supérieur. C’est une grande différence.
Pour finir, que peux-t’on vous souhaiter pour la suite de votre carrière et quels sont vos objectifs qui vous rendront encore plus fier lors de votre retraite ?
J’espère que je pourrais rester en forme et ne pas me blesser, afin de pouvoir jouer encore quelques années de plus. Je veux marquer beaucoup plus de buts pour NSÍ et l’équipe nationale. Et remporter le championnat et la coupe une fois de plus pour NSÍ.
Peut-être que je peux aussi obtenir le titre de meilleur buteur de tous les temps pour l’équipe nationale.
Un grand merci à Klaemint Olsen pour cet échange ainsi que sa disponibilité et sympathie. Nous lui souhaitons le meilleur pour le reste de sa carrière en marquant encore un peu plus l’histoire du football féringien dans les records ! Vous pourrez le suivre sur son compte Instagram.
Merci aussi à Nordisk Îles Féroé pour l’aide sur l’interview.
41 sélections – 8 buts
445 matchs pour 263 buts – 11 triplés, 3 quadruplés, 1 quintuplé
English version :
Today we bring you our interview with the top scorer in the history of the Faroe Islands championship, Klæmint Andrasson Olsen. The 31-year-old Faroese scorer swore loyalty to his training club, NSI Runavik, where he is currently playing his 15th season in the first team. The formidable finisher of the archipelago has already scored 263 goals in 445 games with his club and finished 6 times top scorer in the league in 2013, 2014, 2015, 2016, 2019 and 2020. And he does not intend to stop there. in the records with the ambition to end his career and become the top scorer in the history of the selection.
From his birth defect in his left foot which could have kept him away from playing football, his side job, his goals, to his first goal in the selection against Spain, he agreed to answer our questions in order to better discover this atypical player of the archipelago with 50,000 inhabitants.
Can you tell us about your football training in the NSI as a child of Runavik ?
I was 7 years old when I had my first training with NSÍ. The team was the boys in my class in school. The trainer was the father of someone in the team. We did not select A and B teams before the age of 12.
You were born with a lumpy left foot, how did you experience that ?
I was born with this foot and the doctors told my parents that I could not play football or do any sports that include my legs.
But as a child I did not know about the doctor’s analyses, so I was jumping and running around, like every other kid.
I was happy and did not think I was different.
How did you manage to overcome this, is it an additional motivation on a daily basis ?
It’s my mothers reward that I can play football. She gave me treatments two times a day for an hour, every day for five years ! That’s amazing love.
In my teenage years it was a motivation to prove the doctors wrong, but now I don’t think about it.
You have only known one club for the moment when you are the top scorer in the history of the championship and the NSI with more than 200 goals in Beitri Deildin, what makes this club so special for you and what have been your best moments so far ?
NSÍ is my childhood club. I love this club and I’m not gonna leave. My first year at the 1.team we became champions, that was the biggest moment in club history, we still only have been champions that one time.
We imagine that you may have received several offers from clubs abroad, which ones and why did you refuse? Is money far from being your primary motivation in your life ?
I have had several offers abroad, but not the right offer for me and my family. I don’t play football to be rich, I play for the love of the game.
I make money to live, not live for the money.
Besides football, you work part-time like many players, what have you done as a job and what are you doing now? It also allows you to think about something else during the week ?
I work full time as a caretaker in a primary school. Have been there for 2 years now. I worked as a carpenter for 12 years before my current job.
I like to work, so that’s just normal for me.
On the side of the selection you waited for your 22nd selection at 28 years old to score your 1st goal against Spain, how did you live this moment of liberation and against such a selection ?
It was a big moment for me. Our national team is not the strongest in the world, and our all-time top scorer has only 10 goals, so scoring goals for our nation is not an easy job.
You are now 8 goals and 3 goals away from becoming the top scorer in the history of the selection, what is your role within the group in the game and the locker room ?
I’m part of the old guys now, so I try to help the young guns. On a national team, there are many leaders in the team. A good group of talented footballers.
What are your qualities and areas for improvement as a centre-forward ?
I’m a good old center-forward, good in the box, great header and good finishing. Not like the modern forward, with great skills and dribbles.
Who were your football idols in your youth and currently? And who are the best players you’ve ever faced ?
My first idol was Ronaldo (Brasil), he was something special.
I can not pick one player, I have played against Germany and Spain for example
What do you think are the reasons for the good development of the Faroe Islands footballing in recent years with better results in qualifying for the European Club Cup and selection in the qualifiers ?
The young players now have bigger ambitions than we had as youngsters. Everyone want to be a pro now.
In the national team, the biggest difference is that now we have many players abroad and they play at a higher level. That’s a big difference.
Finally, what can we wish you for the rest of your career and what are your goals that will make you even prouder when you retire ?
Hopefully I can stay fit and not get some injuries , so I can play a few more years. I want to score many more goals for NSÍ and the national team. And win the championship and the cup one more time for NSÍ.
Maybe I can get the all time topscorer for the national team as well.
A big thank you to Klaemint Olsen for this exchange as well as her availability and sympathy. We wish him the best for the rest of his career by scoring even more the history of Faroese football in the records! You can follow him on his Instagram account.
Thanks also to Nordisk Îles Féroé for help with the interview.
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