C’est lors d’une entrevue de plus d’une heure et demie, que Rashad Muhammed s’est livré auprès de Nordisk Football sur son parcours peu commun mais qui touche bien plus de jeunes footballeurs français qu’on ne le pense. Témoignage sans langue de bois où il raconte les débuts difficiles de sa carrière et des erreurs qu’il a pu commettre.
Entre agents véreux, salaires impayés, période sans contrat avec refus de différents clubs et promesses non tenues, Rashad a dû batailler pour découvrir le monde professionnel. Aujourd’hui, il s’épanouit en Norvège où il va disputer une finale de groupe d’Europa League ce soir face à Genk afin d’entrevoir un possible 16e de finale avec Sarpsborg 08.
Formation au PSG puis premiers aperçus du monde impitoyable du football en Belgique :
1/ Bonjour Rashad, peux-tu nous raconter ton parcours avant la Belgique notamment au PSG ?
J’ai terminé ma formation au PSG en U19 DH. La dernière année s’est super bien passée, mais je n’ai pas eu la proposition que j’espérais, c’est-à-dire de pouvoir évoluer avec la CFA. J’ai donc décidé de quitter le PSG pour Vannes. L’objectif était d’intégrer la National, mais entre les promesses qui ont été faites avant ma signature et ce qui s’est réellement passé, ça n’a pas été la même chose puisque je n’ai évolué qu’en DH senior.
2/ Après Vannes tu rebondis, mais seulement en provincial (D6) en Belgique au KFC Eppegem, un choix par défaut faute de propositions et d’intérêt en France ?
Mon agent FIFA venait de me lâcher préférant aller là où il y avait le plus d’argent. Mon expérience en Belgique à Eppegem est partie d’un match de détections où je me suis fait remarquer avec mes 4 buts. Le club avait un partenariat avec le club du FK Malines auparavant en D1 et où le directeur sportif travaillait aussi au club. Il m’avait promis de monter en janvier avec la réserve ou l’équipe A, pour faire un essai mais rien d’écrit. À 20 ans, j’étais encore jeune seul dans un nouveau pays, je découvrais alors le monde réel du football.
C’était vraiment un club amateur, on ne s’entrainait que deux fois par semaine sur des terrains peu praticables, moi qui avais l’habitude de m’entrainer tous les jours en France. En plus de cela, c’était en Flandre où ils parlent néerlandais. Néanmoins, j’étais déterminé et motivé, je m’étais montré décisif mais au mois de janvier toujours pas d’essai avec Malines. Mercato terminé, malgré mes questionnements et promesses non tenues, je devais me contenter de la D6.
J’arrive finalement à casser le contrat et je suis donc rentré sur Paris ; j’ai rencontré un nouvel agent avec son intermédiaire où je ne pouvais parler qu’à ce dernier qui m’a fait décrocher un essai avec la CFA2 du Havre. La semaine s’est super bien passée ; ils m’avaient dit que je les avais impressionnés. Mais cela ne s’est pas fait, car en relation avec mon intermédiaire ils voulaient absolument avoir le nom de mon agent. Quand je leur ai donné le nom, convoqué à 14H, mon billet de retour était pris pour 17H. Mon agent venait de faire partir Benjamin Mendy du club à Marseille, où il y avait toute une affaire avec lui d’où le fait qu’ils me mettent à la porte. J’avais également fait un essai en Italie à Foligno Calcio en D3 qui ne s’était pas conclu, mon agent demandant trop d’argent.
« La trêve de Noël arrive et le club me dit que ce n’est pas la peine que je revienne. […] J’avais tout perdu.»
3/ Tu reviens ensuite en Belgique à l’UR Namur en D4, club qui a notamment vu passer le défenseur international français Eliaquim Mangala. Mais la nouvelle déception….
En effet après ces échecs, je suis retourné en Belgique à Namur. Mais cela s’est mal passé dès le début, où le club avait des problèmes financiers. J’ai fait confiance à l’intermédiaire même si j’avais déjà entendu parler des problèmes financiers du club dans les journaux. Encore une erreur de ma part notamment car je n’avais que ça comme club. C’était une porte de sortie, j’allais pouvoir m’entrainer et me préparer pour la prochaine saison.
L’année commence, premier entrainement et rien n’est organisé ; je ne savais pas encore si je devais partir en train ou en voiture. On part à la dernière minute avec un joueur que Namur n’avait plus sous contrat et la voiture tombe en panne, ça commence bien… Malgré tout, je fais mes preuves sur le terrain en me montrant décisif car je voulais pouvoir enfin lancer ma carrière.
Une blessure au pied vient tout freiner mais le club me demande de faire des infiltrations. Bien sûr au début je n’ai plus de douleurs, j’ai pu enchaîner un mois comme cela et du coup je ne m’entrainais plus mais participais à tous les matchs. Mais à trop forcer je ne pouvais plus tirer dans le ballon avec les douleurs qui revenaient, j’ai donc voulu arrêter les infiltrations. L’entraineur m’a forcé à jouer en me disant : «Tu ne feras que courir sur le terrain sur ton aile comme cela les défenseurs se concentres sur toi et non sur les autres ». J’accepte quand même car je vois qu’on compte sur moi.
Ajouté à cela les salaires qui mettent du temps à arriver, je paie le loyer et les charges en retard ou je vis seul. Cela commence à virer au cauchemar. Je commence à ne plus pouvoir me concentrer sur le football avec les salaires impayés et ma blessure. Les quelques revenus payés par le club qui arrivent sont en espèces. La trêve de Noël arrive et le club me dit que ce n’est pas la peine que je revienne, ils n’ont plus l’argent nécessaire pour payer les grands salaires. J’envoie un SMS au coach qui me dit que je n’ai pas à m’inquiéter et qu’il compte sur moi, qu’on va trouver une solution et il commence à critiquer la politique du club. Arrive le mois de janvier, j’envoie un nouveau message à mon entraineur comme quoi je n’ai pas de nouvelle pour la reprise. Je n’aurais plus jamais de réponse de sa part…
Je n’ai rien lâché pour ce club acceptant de jouer blesser, les retards de salaire et on me dit de partir comme cela. Cela faisait plus de deux mois que je n’avais pas pu payer le loyer. Le directeur sportif me dit qu’en Belgique, le club pouvait se permettre de ne pas payer le joueur et que si jamais je n’étais pas content je devais prendre un avocat, qu’il verrait cela avec la Ligue et qu’au final j’allais tout perdre. J’ai tout de même entamé les démarches avec un avocat mais il n’aura jamais rien fait, n’ayant jamais eu de nouvelles, j’avais tout perdu.
« J’ai toujours eu ce problème là en France, on m’a toujours dit que je n’avais pas le niveau. »
4/ De janvier 2015 à mars 2016, tu te retrouves sans contrat et blessé en plus de cela ; comment c’est passé cette année et comment as-tu surmonté cette période ?
Début de pubalgie blessé à la hanche pendant quasiment un an, je ne peux plus jouer au football. Je me concentre pour me soigner et j’ai la chance de recommencer à m’entrainer avec la réserve de Chambly. Florent Routier l’entraineur, un superbe mec qui me laisse la chance de me remettre sans que je sois licencié. C’est dans ce club que j’ai retrouvé la joie du football.
Honnêtement, j’ai douté avec tous ces échecs et me suis demandé si le football était fait pour moi. Je me suis remis en question sur mes choix et pris ma responsabilité d’avoir fait confiance aux mauvais agents. J’ai coupé court avec l’intermédiaire et j’ai pu trouver un nouvel agent. Mais tous mes essais se terminent par la même réponse négative : Evreux, Maccabi Paris, … tous refusé ; ils ne croient pas en moi. J’ai toujours eu ce problème là en France, on m’a toujours dit que je n’avais pas le niveau.
En France, là où je pense qu’ils font mal les choses même si je pense qu’ils n’ont pas vraiment le choix, c’est qu’aux détections il y a plus de 40 joueurs, c’est trop. 4 équipes de 11, tu ne peux pas vraiment te montrer, c’est super compliqué à analyser. À Evreux c’était même 6 équipes. Il y a tellement de jeunes, je pense qu’ils passent à côté de beaucoup de jeunes talents. Quand je vois des parcours à la Griezmann, y en a vraiment de plus en plus. Surtout dans des clubs de National 1&2.
Notamment en Ile de France, comme Emmanuel Troudart que j’avais affronté en U19 à Boulogne Billancourt et qui est désormais en Norvège comme moi en seconde division. On est devenus super pote et on se parle tous les jours. Des clubs de première division sont sur lui, alors qu’en France il aurait peut-être passé toute sa carrière et N1. Je pense que dans le foot, il faut prendre des risques quand je vois le nombre de joueurs qui veulent devenir footballeurs professionnels. Ce qu’on oublie, c’est que peu importe où on joue dans l’élite en Europe, ça reste une opportunité de pouvoir se montrer encore mieux avec de la visibilité et pouvoir avoir la chance de disputer la Coupe d’Europe.
La (re)naissance en Norvège :
5/ Finalement, direction la Norvège, au club de Floro en troisième puis seconde division, qui te fait confiance et où tu fais un superbe passage. Comment cela s’est fait ?
Mon nouvel agent m’a proposé la Norvège à Floro en D3. Au début je ne suis pas chaud, je sais où cela se situe mais je regarde de nouveau sur une carte et me dis quel est le niveau là-bas et qu’il doit faire vraiment froid. Mais je finis par accepter car l’entraineur norvégien me rassure et me dit qu’on visera la montée, qu’on compte réellement sur moi.
Première saison on termine champion, mon premier titre avec une belle saison aussi personnel 9 buts et 15 passes décisives. J’arrive dans un club et un pays que je ne connais pas, on conclut un pacte avec l’entraineur et cela est respecté, pour la première fois de ma carrière. Je fais une mi- saison en D2 avec le club où je suis alors le meilleur passeur du championnat avec 8 passes décisives. Je cherche toujours l’efficacité, quel geste nous permettra à coup sûr de marquer. Gagner le match a toujours été le plus important pour moi. Tout se passe alors très bien et cela va continuer à l’être encore plus.
6/ Car un an et demi te suffit pour rejoindre l’élite norvégienne, dans un club à l’image de l’ascension de ton début de carrière, Sarpsborg 10 ans d’existence et qui ne cesse de progresser. Un club qui avait déjà misé sur des français, cela t’a aidé dans ta décision ?
Mon but en allant en Norvège était de pouvoir évoluer un jour dans l’élite, surtout que Sarpsborg à ce moment-là était 2ème et visait l’Europa League. Il y a un an et demi, j’étais sans club puis je rebondis en D3 norvégienne pour me retrouver dans l’élite avec un club qui joue l’Europe, je ne peux qu’accepter l’offre. Je n’aurais jamais cru que ça serait aussi rapide.
« J’étais sans club il y a 2 ans de cela, on me disait que je ne serais jamais professionnel, et là je dispute l’Europa League. C’est magique. »
7/ L’entraineur a mis du temps à t’accorder du temps de jeu en début de saison, mais tu as su gagner ta place notamment en Europa League où tu as été titulaire lors de 12 des 13 rencontres. Comment s’est passé ton intégration au pays et au club avec la folle ascension en Europa League ?
La différence de rythme entre la D1 et D2 était grande, il y avait vraiment un monde d’écart. Même du point de vue de la mentalité des équipes, c’est beaucoup de course et d’intensité. La première partie de saison, je n’ai pas beaucoup joué, c’était plus pour me mettre au niveau. Notamment car la formation de Sarpsborg étant un 4-4-2 avec donc deux attaquants, j’ai dû m’adapter à ce nouveau poste d’attaquant soutien. Ou alors en tant que milieu droit, un poste où il faut récupérer des ballons et faire un travail défensif qui n’est pas mon point fort alors que j’étais ailier. J’étais forcément un peu frustré, mais sans le prendre mal, le coach savait ce qu’il faisait et a pris le temps avec moi. Et petit à petit il m’a donné ma chance que j’ai réussi à saisir.
Quand je vois le parcours que l’on a fait en Europa League c’est merveilleux. J’ai pu jouer tous les matchs, et vivre des émotions incroyables. J’ai retrouvé lors du 1er tour qualificatif, un français Yvan Erichot joueur d’IBV en Islande, des petits indices de vie, le football est vraiment universel. Après avoir éliminé le club suisse de Saint-Gall puis le club croate de Rijeka, on se retrouve en barrage face au Maccabi Tel Aviv, un scénario de fou après avoir gagné 3-1 on perd 2-0 au retour avec un but de fou sur une frappe pleine lucarne. On est alors éliminé mais finalement sauvé sur un pénalty en fin de match, un scénario des plus beaux pour découvrir les groupes d’Europa League.
On a regardé le tirage au sort à la télé ensemble, Besiktas, Genk et Malmö. Le destin fait bien les choses, je voulais soit une équipe française soit belge au vu de mon parcours. Pour moi ce n’est que du positif et un réel plaisir de pouvoir me confronter à de telles équipes grâce à cette aventure Européenne. Quand je vois Genk leader en Belgique et invaincu, ou encore Besiktas et ses grands joueurs habitués à la Coupe d’Europe comme Medel, Vida, Pepe, Quaresma, Adriano, Karius,… des joueurs que je regardais il y a peu encore en Ligue des Champions devant la TV. C’est juste un rêve, je profite un maximum quand je vois d’où je viens. Je n’y aurais jamais cru. J’étais sans club il y a 2 ans de cela, on me disait que je ne serais jamais professionnel et là je dispute l’Europa League, c’est magique.
Il nous reste un dernier match contre Genk, honnêtement quoi qu’il arrive maintenant on ne pourra rien nous enlever. Malheureusement j’ai bien peur qu’on ait laissé passer notre chance en perdant 3-2 contre Besiktas après avoir mené 2-0, mais on va tout faire pour bien terminer. Ne pas avoir de regret, comme j’ai dit aux joueurs on ne sait pas ce qui peut se passer. La chance on va la provoquer, on n’aurait jamais cru déjà pouvoir mener 2-0 à la mi-temps face à Besiktas ou encore gagner 3-1 contre Genk. On peut encore faire quelque chose de super grand on sait que l’on n’est pas favori, mais ça ne tient qu’à nous.
Il n’y avait aucun joueur de l’effectif qui avait joué la Coupe d’Europe, vraiment pas d’expérience. On vient avec l’insouciance mais on voit que notre jeu n’est pas si mal. Mes potes n’y croyaient pas et pensaient que Sarpsborg ça équivaut à la National, mais moi je ne connais pas d’équipes de National qui jouent l’Europa League. Ils ont changé de regard à la suite de nos matchs et c’est ça qui est bien, on a pu se montrer un peu en Europe. On va essayer de bonifier cela pour que ce ne soit pas qu’une belle aventure. Il y a vraiment du potentiel ici : le jeune Tobias Heintz, Patrick Mortensen qui marque énormément, Kristoffer Zachariassen, Jörgen Strand Larsen un 2000 qui avait été prêté avec les jeunes du Milan,… Eux ils ont une chance que je n’aurais sans doute jamais c’est que l’équipe nationale est accessible pour eux ; ils ont un bel avenir devant eux, à eux de le saisir. J’ai ma petite carrière, j’ai eu la chance de pouvoir faire du foot en professionnel beaucoup de joueurs en rêvent. Je fais mon petit bonhomme de chemin et on verra ou ça me mène.
8/ La semaine dernière tu as joué dans un stade plein devant 8000 personnes à domicile face au Besiktas en EL où tu as marqué ton premier but en coupe d’Europe. Cela fait quoi après un tel parcours de vivre ce genre de moment-là, c’est là qu’on se dit que tous les sacrifices pour être footballeur pro valent le coup ?
8 000 personnes dans un stade plein c’était exceptionnel pour moi dans ma carrière. Et de pouvoir marquer dès la première minute en me jouant du défenseur croate Vida qui avait joué la finale de la Coupe du Monde et en dribblant Karius ex-gardien de Liverpool qui quelques mois plus tôt disputait la finale de LDC, c’est tout un symbole. J’ai eu toutes les émotions d’un coup.
Parfois quand on voit mon parcours on pourrait penser « Ah oui il n’a vraiment pas eu de chance » mais je le prends positivement comme leçon, l’histoire est encore plus belle à raconter. C’est comme un film, des essais de partout, pas payé, des problèmes d’agents et qui va dans un pays qu’il ne connait pas pour en arriver là aujourd’hui. Je pense qu’il y a beaucoup de jeunes comme moi qui ont été dans la même situation, je ne suis pas le seul malheureusement c’est une réalité.
Là où j’ai eu de la chance c’est que mon entourage a toujours été là pour moi, pour me soutenir et me motiver à continuer le football. Bon c’est aussi grâce à moi, mon travail sur et en dehors du terrain mais il y a également tout le travail de l’ombre, le soutien moral qui a fait que j’en suis aussi là aujourd’hui. J’espère qu’en lisant cet interview des jeunes pourront se reconnaitre et garder espoir. Si moi j’ai réussi, pourquoi pas eux. La chance il faut la provoquer, quand je n’avais pas de clubs, tous les jours j’allais courir pour garder la forme et je savais bien qu’un jour ou l’autre ça finirait par payer. Et même si ça n’aurait pas été le cas, au moins j’aurais tout donné pour tenter de décrocher ce que je souhaitais et je me serais rendu compte que le football ce n’était pas pour moi.
Je le prends donc du bon côté ce parcours difficile, j’ai appris. Il y a des choses que j’ai faites et que je ne ferais plus jamais. Cela m’a fait devenir un homme et savoir prendre des décisions importantes. Et la Norvège restera toujours un pays spécial pour moi, c’est le pays qui m’a ouvert ses portes et qui m’a fait confiance. Je me sens vraiment bien ici, la vie est super calme et il n’y a jamais d’histoires. J’avais besoin de ça après tout ce que j’avais vécu, j’ai beaucoup pris en maturité en venant ici. C’est comme ma deuxième maison.
9/ Tu as récemment prolongé ton contrat jusqu’en 2020 montrant l’intérêt du club à te conserver, quels sont tes objectifs personnels l’an prochain et avec Sarpsborg et si l’occasion vient à se présenter souhaiterait tu revenir en France dans les prochaines années ?
J’ai en effet prolongé mon contrat en Juillet et je n’ai même pas réfléchi. Je suis bien ici et il me fallait de la stabilité. J’ai ma maison, ma voiture, J’ai la chance d’avoir trouvé un club qui me fait confiance et qui m’a mis dans les bonnes conditions, j’ai vraiment tout pour être bien pourquoi tout devoir recommencer à zéro ?
Au vu de ce que l’on a réalisé avec le club, pour moi il me paraissait totalement logique de poursuivre l’aventure et d’avoir d’autres ambitions. L’Europe a pris beaucoup d’énergie cette saison avec notre 8e place. On enchainait tous les 3-4 jours, on n’a pas eu de vacances en juillet. Mais heureusement on n’a pas eu de blessé montrant que le club est bien structuré. Les gens pourront me prendre pour un fou mais mon ambition sera de gagner un titre avec Sarpsborg, soit la Coupe soit le Championnat. Rosenborg c’est une grosse équipe, mais si on se dit en début de championnat que c’est pour eux ça ne sert à rien de jouer. J’ai envie d’y croire à fond, cela me motive et j’ai envie de tout mettre en œuvre pour cela.
Bien sûr revenir un jour jouer en France est dans un coin de ma tête ; ça serait quelque chose de grand de ne pas m’avoir fait confiance et dit que je n’étais pas assez bon, et finalement pouvoir montrer que je serais capable d’évoluer en L1, ça serait encore plus une belle histoire. J’ai commencé à écrire une belle page et on verra si je pourrais en écrire d’autres. Je profite tout en continuant à travailler. Quand le travail devient même un plaisir à faire, un plaisir de s’entrainer au quotidien, c’est que peu de choses peuvent t’arriver.
Un grand merci à Rashad Muhammed pour son accessibilité et son sincère témoignage de son début de carrière qui ont l’espère pourra montrer à nombreux d’entres vous qu’il ne faut jamais rien lâcher. Une persévérance qui a porté ses fruits pour en arriver là, on espère pour lui au bout un 16e de finale et une belle suite de carrière !
Quoi qu’il arrive Rashad et Sarpsborg pourront être fiers de ce beau parcours, et nous on est fier d’avoir un français qui représente bien notre pays pour le football Norvégien.