Après la série de matchs du mois de décembre la quasi-totalité des équipes nordiques étaient fixées sur leur sort dans ces éliminatoires du championnat d’Europe. Quatre d’entre elles étaient d’ors et déjà qualifiées pour la phase finale en Angleterre : le Danemark, la Norvège et la Suède avaient finies en tête de leurs groupes respectifs et l’Islande, seconde du groupe F derrière les suédoises, étaient qualifiées au titre des meilleures 2e. Les Iles Féroé, malgré des prestations encourageantes, avaient quant à elles terminé dernières du groupe C.
La dernière inconnue était donc le sort de la Finlande, que nous avions quittée en tête du groupe E à égalité avec le Portugal. Et c’est justement les portugaises que les joueuses de Anne Signeul affrontaient à Helsinki le 19 février, dans ce qui constituait la finale du groupe et donc l’accès à la qualification directe.
Après une 1ère mi-temps tendue et hachée par de nombreuses fautes, le match se débloquait après la pause. L’attaquante du Paris FC Linda Sällström tentait plusieurs incursions mais n’arrivait pas à accrocher le cadre ou se faisait prendre au piège du hors-jeu. La fin de match était particulièrement stressante, les joueuses portugaises se procurant plusieurs situations dangereuses et la gardienne finlandaise Korpela devant s’employer. Il fallait attendre la 93e minute, la dernière du temps additionnel, pour que Sällström délivre son équipe sur une passe de Summanen.
Le plus dur était fait pour la Finlande, qui confirmait sa 1ère place 4 jours plus tard en allant s’imposer 5 buts à 0 à Chypre. Cette fois-ci les nordiques n’ont pas laissé trainer le suspens en marquant 4 fois dans les 30 premières minutes.
Les finlandaises finissent donc en tête de leur groupe avec 22 points et 3 points d’avance sur le Portugal et complètent le beau tir groupé des nations scandinaves qui enverront donc 5 représentantes en Angleterre en Juillet 2022. Petit retour sur le parcours de cette surprenante équipe :
PARCOURS DANS LE GROUPE E
Avant cette campagne, l’équipe finlandaise ne s’était qualifiée qu’à 3 reprises pour les phases finales d’un championnat d’Europe, avec pour meilleur résultat une demi-finale en 2005 (déjà en Angleterre, un signe !). Pour ces qualifications pour l’Euro, qui devait initialement se tenir à l’été 2021, la Finlande se retrouve versée dans le groupe E avec l’Ecosse, le Portugal, l’Albanie et Chypre. A l’orée de la compétition, les coéquipières de la parisienne Linda Sällström semblent promises à se battre pour la 2de place avec le Portugal, l’Ecosse, qui sort juste d’une qualification pour la phase finale de la coupe du monde 2019 en France, semblant favorite pour la 1ère place.
Ce scénario semble se confirmer durant les 7 premières journées, l’équipe britannique remportant tous ses matchs tandis que la Finlande, qui avait remporté ses 3 premiers matchs (dont une victoire 8 à 1 contre l’Albanie) et le Portugal se quitte sur un match nul 1 partout lors de la 3e journée. La 1ère surprise intervient lors de la 8e journée, avec la victoire 1 à 0 à domicile des finlandaises contre l’Ecosse. Cette rencontre marque un basculement dans l’équilibre du groupe, les écossaises enchainant sur 2 nouvelles défaites dont une à domicile sur le même score de 1-0 lors du match retour contre la Finlande. Les portugaises ayant également remporté leur duel contre les écossaises, la tête du groupe se joue donc à l’avant dernière journée lors du match Finlande-Portugal.
UN MENTAL D’ACIER
Une des forces de cette équipe est à n’en pas douter sa grande force mentale…et c’est peu de le dire !
Sur les quatre confrontations avec ses adversaires directs (l’Ecosse et le Portugal), la Finlande s’est imposée 3 fois et a obtenu 1 match nul. Sur les 3 victoires, toutes ont été obtenues sur le score de 1 but à 0 dont 2 (en Ecosse et à domicile contre le Portugal) avec des buts dans les arrêts de jeu (Sällström à la 93e contre le Portugal et Rantanen à la 95e en l’Ecosse). Le match nul, au final si important, obtenu à Famalicao contre le Portugal a lui été obtenu à la dernière minute du temps réglementaire sur un but de Sällström alors que l’équipe était menée depuis la 32e mn.
Cette capacité à ne rien lâcher sera sans doute très importante sur les pelouses anglaises et pourrait contribuer (on l’espère !) à faire de l’équipe finlandaise une des surprises de l’Euro.
UNE JOUEUSE DECISIVE : LINDA SALLSTROM
Que 2 joueuses scandinaves apparaissent sur le podium des meilleures buteuses de ces qualifications n’est pas forcément une surprise, que ce soit Linda Sällström qui y accompagne Graham Hansen l’est peut-être déjà plus….pour ceux qui découvre cette attaquante déjà expérimentée.
Buteuse prolifique ayant passé l’essentiel de sa carrière en Suède (Djurgården et Linköping notamment), Sällström est arrivée en 2018 en L1 au Paris FC où elle finit meilleure buteuse du club dès sa 1ère saison. Elle finit ces éliminatoires avec 10 réalisations sur les 24 buts marqués par son équipe. Plus que le total lui-même, il faut souligner le côté décisif de ses réalisations puisque 2 de ces réalisations l’ont été contre le Portugal, adversaire direct de la Finlande, et ont permis aux siennes de décrocher 1 victoire et un match nul décisifs. De plus, et comme nous l’avons déjà souligné, ces buts ont été inscrits aux 93e et 90e minutes, montrant bien sa confiance et sa force mentale. Mental dont elle avait déjà fait preuve en se relevant par 3 fois de graves blessures aux ligaments du genou.
Ces 10 réalisations lui ont par ailleurs permis de devenir la meilleure buteuse de l’histoire de sa sélection avec 48 buts en 107 sélections. Buteuse prolifique et accrocheuse, Linda Sällström sera à n’en pas douter un des arguments majeurs de la Finlande et une des curiosités de cet Euro 2022.
Vous pouvez également lire l’interview de Sällström à Coeursdefoot.
Place maintenant aux tirages au sort des matchs de barrages le 5 mars…puis à 1 an de matchs de préparation pour les qualifiées en attendant le 6 juillet 2022 !