Cette seconde journée de la phase de poules était quoiqu’il arrive un tournant pour espérer voir les 8ème de finale. En cas de victoire, nos sélections nordiques pouvaient quasiment valider leur billet pour le prochain tour suite aux bons résultats lors de la première journée. Malheureusement ce ne fut pas le cas, retour en détails sur les trois matchs de nos nations :
Danemark 1-1 Australie
Les danois n’assurent pas la qualification
Le Danemark conserve son invisibilité de 17 matchs sans défaite, une statistique montrant toute la solidité dont dispose cette nation. Néanmoins, les Danois ont été décevants surtout en seconde période et s’en sortent bien avec 4 points en 2 rencontres et devront assurer lors du dernier match pour passer en 8ème.
Première mi-temps
La rencontre tourne rapidement du côté des Danois, et dès la 7ème minute, Sisto récupère un ballon et décale Jørgensen qui d’un parfait enchaînement trouve Eriksen qui d’une magnifique reprise de volée trompe Ryan. Qui d’autre que le maestro Eriksen pour lancer son équipe, le Danemark est virtuellement qualifié.
Néanmoins, les Danois se relâchent après l’ouverture du score et l’Australie pousse ce qui conduira après une action dans la surface a provoquer un penalty après utilisation de la VAR suite à une tête de Leckie déviée de la main par Poulsen (involontairement?). Jedinak transformera pour l’égalisation à 1-1 à la 38ème brisant la série d’invisibilité de Kasper Schmeichel de 572 minutes.
Seconde mi-temps
Le début de seconde mi-temps est équilibré et sans réelles occasions des deux côtés. Mais ça sera l’Australie lors de ce second acte qui sera le plus inspiré d’aller chercher la victoire notamment avec la bonne rentrée du jeune Arzani mais le score restera à 1-1. Tout reste donc possible pour la dernière journée, au Danemark d’assurer face à la France pour ne pas trembler.
Les tops: Christian Eriksen et Henrik Dalsgaard
Auteur d’un premier match honorable avec sa passe décisive pour Poulsen, même si on attend toujours beaucoup d’Eriksen de par son nouveau statut, Eriksen a su confirmer au deuxième match qu’il est le moteur de cette équipe. Auteur du magnifique but, il a beaucoup pesé sur le jeu surtout en première période avec son application auteur de 82% de passes réussies.
Mais l’homme du match pour nous est le latéral gauche Henrik Dalsgaard, qui a grandement permis de conserver le match nul de par sa présence défensive avec 9 duels gagnés sur 12 et ses tacles toujours efficaces pour repousser les attaques australiennes.
Le flop: Yussuf Poulsen
Difficile de ne pas le mettre en flop même si pour nous sa main dans la surface qui permet l’égalisation de l’Australie sur pénalty est involontaire. Déjà le deuxième après celui qu’il avait concédé face au Pérou heureusement pas transformé, et ce malgré son but donnant la victoire si importante. Absent des duels physiquement avec seulement 3 duels gagnés sur 11, Yussuf a très vite été remplacé à la 59ème minute par Martin Braithwaite. Il sera d’ailleurs absent face à la France pour son deuxième carton jaune en deux rencontres.
Chiffres clés:
- Christian Eriksen est impliqué dans 18 buts lors de ses 15 derniers matchs avec le Danemark (13 buts, 5 passes décisives). Source : Opta
- Le Danemark est toujours invaincu avec une série 17 rencontre, seules l’Espagne 22 et la Belgique 20 font mieux.
- Possession : 46% – 54%
- Tirs (cadrés) : 9 (4) – 12 (4)
- Duels remportés (aérien) : 58 (24) – 55 (24)
Nigeria 2-0 Islande
Plus dure est la chute
Quel dommage ! L’Islande pouvait faire un pas de géant vers les huitièmes de finale si elle parvenait à s’imposer sur les bords de la Volga. L’optimisme était de mise après le point obtenu face à l’Argentine, d’autant plus que l’équipe africaine, défaite par la Croatie (2-0) lors de son premier match, n’avait pas impressionné. Mais on oublie un peu trop vite que l’Islande est novice à ce niveau et à encore beaucoup à apprendre. Son adversaire, qui participe au mondial pour la sixième fois, a renvoyé « nos garçons » à leurs leçons.
Première mi-temps
L’entame de match est islandaise avec une première tentative de Gylfi sur coup-franc direct qui met le jeune portier nigérian à contribution (3′), puis sur un tir à l’entrée de la surface (5′). C’est ensuite Birkir Bjarnason, très actif comme à son habitude, qui va se procurer plusieurs occasions, notamment une reprise de volée au dessus (34′) ou un ballon manqué de peu face au but (36′).
Juste avant la pause, Alfreð Finnbogason, plutôt discret jusque-là, dévie un coup-franc de Gylfi mais le ballon file juste à côté du but (45′). Score nul et vierge au coup de sifflet de l’arbitre, et bien que les occasions sont en faveur de l’Islande, la qualité de jeu n’est pas vraiment au rendez-vous. Même limonade côté Nigeria avec énormément d’imprécisions et surtout aucun tir cadré.
Seconde mi-temps
Coup de massue dés la reprise : alors que l’Islande est à l’attaque, le Nigeria répond par un contre super sonique au bout duquel Ahmed Musa profite du marquage laxiste de Ragnar Sigurðsson pour enchaîner contrôle-tir et fusiller Hannes à bout portant (1-0, 49′). Solides, les Nigérians vont alors dérouler et enchaîner les occasions (57′, 66′, 72′). L’Islande est dépassée et ne réagit pas.
Décidément intenable (tir sur la barre 74′), Musa dépose Kári Árnason à la course, élimine Hannes sorti à sa rencontre et s’offre un doublé (2-0, 75′). Les Islandais auront bien l’occasion de revenir sur un penalty accordé après utilisation de la VAR mais Gylfi enfin le cuir dans les tribunes de la Vologograd Arena (83′). Groggy, étouffés par la chaleur, l’Islande a laissé passer sa chance…
Le top: Birkir Már Sævarsson
Fidèle au poste, le latéral droit a répondu présent et s’est montré à son niveau habituel. Il a particulièrement apporté offensivement (la plupart des occasions islandaises sont venues de son côté), avec bon nombre de centres et même quelques percées balle au pied. Il aurait dû bénéficier d’un excellent coup franc juste à l’entrée de la surface si l’arbitre ne s’était pas montré autant réticent à siffler en faveur de l’Islande (34′) et son pressing est à l’origine du penalty obtenu en fin de rencontre.
Les flops: le manque de réaction et la défaillance collective
Habituellement l’un des points forts de la sélection islandaise. Cette fois-ci, les joueurs n’ont pas été capables de répondre lorsque le Nigeria a haussé le ton en seconde période. Peut-être par manque de jus, plusieurs joueurs ayant mentionné leur difficulté sous une température avoisinant les 35°C. Toujours est-il que, bousculée et prise de vitesse, l’équipe n’a pas donné l’impression de se révolter et n’a jamais vraiment semblé d’être en mesure de revenir au score. Les guerriers devront être de retour mardi soir !
Chiffres clés:
- Possession : 58% – 42%
- Tirs (cadrés) : 16 (4) – 10 (3)
- Fautes (cartons) : 9 (1) – 10 (0)
- Pour la première fois en compétition officielle, l’Islande n’a pas marqué. Elle était parvenue à inscrire au moins un but lors de ses six premiers matchs.
- C’était la sixième confrontation entre la sélection islandaise et une nation africaine. L’Islande s’est inclinée pour la première fois (trois victoires et deux matchs nuls jusqu’alors).
Allemagne 2-1 Suède
Frustrant
Sur le papier face au dernier vainqueur de la Coupe du Monde en 2014 et les 1er au classement FIFA, la Suède était loin d’être attendu comme pouvant rivaliser avec cette Mannschaft. Et pourtant, les Suédois ont su inquiéter les Allemands jusqu’à la dernière minute qui se sont fait de grandes frayeurs, tout proche de l’élimination. Les Suédois peuvent être fiers de ce combat livré et peuvent toujours rêver d’atteindre un 8ème de finale malgré cette défaite.
Première mi-temps
L’entame de match est clairement à l’avantage de l’Allemagne qui ont la mainmise sur le match et accule les Suédois dans leurs 20 mètres. La stratégie des Blågult est claire : faire bloc défensivement et tenter de déjouer en contre attaque. Et cela va finir par payer, suite à une perte de balle allemande, Marcus Berg traverse tout le milieu de terrain pour se retrouver devant Neuer mais Boateng intervient en retard sur le joueur suédois pour l’empêcher de tirer. Faute et pénalty ? Non pour l’arbitre qui n’aura même pas donné recours à l’utilisation de la VAR pourtant pour une faute flagrante qui stop l’action de manière irrégulière…
Les Suédois ne resteront pas sur cette erreur, et continueront de profiter des erreurs des Allemands cette fois-ci de Kroos, Berg la récupère et lance Claesson qui centre pour Toivonen, qui d’un lob parfait trompe Neuer, stupeur la Suède mène 1-0 et à ce moment là est qualifié au profit de l’Allemagne. Les Allemands tenteront de réagir directement (39′) avec une super frappe de Gündogan qui dévié par Olsen est repris par Mülller qui arrête de nouveau la tentative adverse. Juste avant la pause, Neuer sauvera une nouvelle fois les siens (45’+2) après une belle tête de Berg sur un coup-franc de Larsson.
Seconde mi-temps
Après avoir été solide toute la première période, les Suédois mal rentrés dans cette seconde période se font surprendre d’entrée avec un centre de Werner qui revient dans les pieds de Reus qui du genou trompe Olsen pour l’égalisation. C’est les Allemands qui dominent complètement, mais la défense suédoise tient bon.
À la 82ème, pour une nouvelle faute, Jérôme Boateng se fait exclure suite à son deuxième carton jaune, l’Allemagne termine donc à 10 pour la fin de match. Mais cela n’empêche pas les Allemands de se montrer dangereux et à la 92ème, Brandt frappe le poteau. On pense alors se diriger tout droit vers un match nul, mais suite à une faute de Durmaz, Reus joue le coup-franc à deux avec Kroos, qui d’une magnifique frappe en pleine lucarne trompe Olsen pour la victoire 2-1. Malgré cela les Blågult auront fait preuve d’une grande combattivité et pourront difficilement avoir des regrets vu les efforts fournis pour aller chercher un résultat face au tenant du titre.
Les tops: Robin Olsen et le collectif
Olsen a longtemps retenu l’échéance de prendre un second but en fin de match, avec 4 arrêts décisifs. Il ne peut malheureusement rien sur les 2 buts encaissés, mais confirme qu’il est le digne successeur d’Andreas Isaksson en sélection. Mais comment ne pas mettre en avant le collectif suédois qui a su faire bloc ensemble pour retarder l’échéance et faire déjouer les Allemands.
Le flop: Jimmy Durmaz
Après avoir perdu sa place en fin d’éliminatoires suite à son manque de temps de jeu en club à Toulouse au profit de Claesson, Jimmy Durmaz se contente désormais du statut de joker de par sa vitesse et technique importante en fin de match. Malheureusement sur cette fin de rencontre après être entré à la 74ème minute, Durmaz a complètement été dépassé par la fougue allemande sur cette fin de rencontre en perdant tous ses duels et faisant la faute amenant le but sur coup-franc de Kroos. Néanmoins son erreur, n’est en aucun une raison pour toutes les insultes qu’il a pu recevoir après le match, heureusement le groupe suédois est plus fort que cela et a pu apporter son soutien.
Chiffres clés:
- La Suède n’arrive toujours pas à vaincre l’Allemagne sur les 12 derniers matchs (5 nuls, 7 défaites).
- Possession : 75% – 25%
- Tirs (cadrés) : 18 (6) – 7 (5)
- Duels remportés (aérien) : 47 (16) – 32 (15)
Peu importe le score donc si la Suède l’emporte cela passera et sans se soucier de l’autre rencontre. L’espoir est permis donc pour les Suédois qui sauront quoi faire pour passer au prochain tour.