La tension était à son comble avant cette troisième et dernière journée de phase de poule, rien n’était encore fait pour nos nations nordiques, certains comme le Danemark devait l’assurer, d’autre comme la Suède et l’Islande devait faire un résultat. Retour sur ces 3 matchs en détails :
Danemark 0-0 France
ZzzzZZZzzzz
Il ne suffisait que d’un nul aux deux équipes pour confirmer la place du Danemark en 8ème et pour la France sa première place. Force est de constater que les deux équipes s’en sont contentées pour assurer leurs positions au grand dam des téléspectateurs.
Première mi-temps
Le résumé de ce match pourrait tenir en une phrase. L’économie des joueurs a été la priorité. Pourtant, les accélérations de Braithwaite en tout début de rencontre montraient un tout autre visage, mais personne ne suivait. Le rythme du match a rapidement diminué, quand déjà tout le monde avait compris que le spectacle ce serait pour une prochaine fois. Åge Hareide ne cherchait qu’un seul point, surtout que dans l’autre rencontre, l’Australie perdait. Le sélectionneur danois s’est donc appuyé sur sa défense élargie, avec notamment Andreas Christensen en milieu défensif.
Un rideau impénétrable, même pour la vivacité des Français qui ne s’est pas exprimée. À la demi-heure de jeu, un ballon gagné par Delaney, renvoyé en profondeur le long de la ligne de touche croise le chemin de Cornelius qui remet subtilement à Eriksen au point de penalty, mais qui est légèrement trop court. Des frappes non cadrées de Giroud et Dembélé, et nous en restons là.
Seconde mi-temps.
La seconde mi-temps ressemble à la précédente. Sur un coup franc d’Eriksen, mal repoussé par Mandanda, Cornelius arrive trop tard. Un jeu se met en place, et tout le monde participe. Le Danemark sous les ordres de son sélectionneur défend et renvoie le ballon le plus loin de leur cage. Fékir rentré en jeu tente sa chance, mais Schmeichel est peu inquiété et garde son but vide de ballon.
« Dieu merci, c’est fini » que l’on peut lire par un journaliste de The Telegraph. La défense danoise est restée solide, comme à son habitude. Le Danemark continue la compétition, c’était le but.
Le top : La défense danoise
La défense danoise avec sa charnière centrale Kjær – Zanka suppléé par Christensen est resté solide. Le point fort de cette équipe, qui semble pouvoir répondre à toutes les attaques. En plus que Schmeichel reste encore un filtre supplémentaire ne laissant rien passer. Les latéraux biens aidés par les attaquants Sisto et Braithwaite nous rassurent un peu. De ce point de vue là, le Danemark est un bouclier résistant à tous les asseaux.
Le flop: Les atouts offensifs trop timides
L’activité offensive est décevante, même si, contre la France, il n’y avait pas grand chose à retenir. Les danois manquent de mouvement et de réussite. Seulement 2 buts en 3 rencontres. Eriksen doit faire avancer le secteur offensif comme il s’est le faire. Sinon, les fulgurances en attente de Sisto en sélection ne seront qu’une arme trop peu inconsistante pour marquer. Cette attaque peu faire mieux, encore faut il que le sélectionneur Hareide souhaite prendre quelques risques ou bien tenter sa chance au penalty lors des prochains matchs.
Chiffres clés:
- Possession : 32% – 68%
- Tirs (cadrés) : 5 (2) – 11 (3)
- Duels (remportés) : 42 (19) – 57 (32)
- Il s’agit du premier 0-0 de ce Mondial, et le premier 0-0 d’une confrontation Danemark – France. Triste.
Prochain tour – 8ème de finale :
Croatie – Danemark
01/07 – 20H
Nijni-Novgorod
Islande 1-2 Croatie
Si proche, si loin…
Il y avait une condition indispensable pour espérer arracher la seconde place synonyme de qualification pour les huitièmes de finale, la victoire, et elle n’a pas été atteinte. On a pourtant pu rêver à un scénario complètement fou jusqu’aux derniers instants puisque, lorsque l’Argentine a repris l’avantage face au Nigeria alors qu’il ne restait plus qu’une poignée de minutes à disputer, un but islandais suffisait pour décrocher le gros lot. En vain, malgré tous les efforts de « nos garçons », c’est la bande de Messi qui file au tour suivant.
Première mi-temps
Avec une équipe largement remaniée (pas moins de neuf changements !), la Croatie prend tout de suite le contrôle des opérations, monopolisant le ballon. Mais les partenaires de Luka Modric ne parviennent pas à se montrer réellement dangereux face au bloc islandais, cette fois bien appliqué. C’est même l’Islande qui va finir plus fort avec une succession d’occasions dans les dernières minutes.
C’est d’abord Alfreð qui vient gratter un ballon dans les pieds de Badelj, s’appuie sur Gylfi, et voit son petit enroulé depuis l’entrée de la surface passée juste à côté du cadre (40′). A l’affût sur un corner mal renvoyé par la défense, Birkir Bjarnason tire droit sur Kalinic (45′). Le portier croate sort ensuite le grand jeu sur une tentative d’Aron Einar, bien décalée par Jói Guðmundsson aux seize mètres (45′).
Seconde mi-temps
Les belles intentions de la fin de première période sont malheureusement restées aux vestiaires et, comme lors du match précédent, l’Islande concède rapidement l’ouverture du score. Badelj donne un premier avertissement en tirant sur la barre (52′) avant de faire trembler les filets en reprenant un centre contré au point de penalty (0-1, 53′). Les joueurs islandais vont cette fois vite se remettre ans le sens de la marche.
Aux avants-postes, Sverrir Ingason voit sa première tentative claquée par Kalinic. Sur le corner qui suit, sa tête heurte la transversale (56′). Il faut cependant attendre le dernier quart pour enfin égaliser : entré en jeu, Lovren fait une faute de main dans la surface et Gylfi transforme d’un scud sous la barre (1-1, 76′). Jouant son va-tout en attaque, l’Islande se fait cruellement punir par Perisic dans les derniers instants (1-2, 90′).
Le top: Gylfi a répondu présent
Héros malheureux lors du match précédent après avoir raté un penalty qui aurait pu relancer le match, notre Gylfi national ne s’est pas laissé abattre. A nouveau positionné en soutien de l’attaquant, il a encore été le joueur islandais qui a parcouru la plus grande distance sur le terrain (10,4 kilomètres). Il est également celui qui a joué le plus de ballon, 55 au total. Après plusieurs tentatives infructueuses sur des tirs compliqués, il a pris ses responsabilités en tirant et transformant un nouveau penalty obtenu.
Le flop: Birkir dans le dur
Difficile de reprocher quoi que ce soit à Birkir Bjarnason tant il est volontaire et combattif sur son côté gauche. Il a même été particulièrement vaillant en poursuivant la rencontre malgré un gros coup reçu sur le nez. Mais comme lors des matchs précédents, il s’est montré quelque peu maladroit, notamment face au but. Avec plus de réalisme, il aurait pu inscrire une paire de buts depuis le début du tournoi. Rien de dramatique mais en peu en deçà du niveau de ses coéquipiers malgré tout.
Chiffres clés:
- Possession : 41% – 59%
- Tirs (cadrés) : 17 (6) – 13 (2)
- Fautes (cartons jaunes) : 10 (3) – 12 (2)
- L’Islande termine à la dernière place de son groupe avec un seul point. C’est peu ? Des équipes comme l’Egypte, le Maroc, l’Australie ou le Costa Rica n’ont pas fait mieux. Ces pays ne participaient pas à leur premier mondial et ont une population bien plus importante que celle de l’île de l’Atlantique Nord…
Mexique 0-3 Suède
Comme une grande !
En ballotage défavorable après sa défaite cruelle face à l’Allemagne il y a quelques jours, la Suède devait l’emporter face au Mexique pour s’assurer une place en 1/8ème de finale.
Première mi-temps
Dans un contexte particulier suite à sa défaite tardive face à la Mannschaft qui a valu à Jimmy Durmaz de subir des insultes racistes, les Blågult abordent ce match avec le couteau entre les dents. Solidarité, combattivité et discipline sont, encore plus qu’un autre jour, les maîtres mots pour décrocher la qualification. Pas de round d’observation, donc, la Suède sait ce qu’elle a à faire.
La première mi-temps est globalement maîtrisée par les vikings qui ne parviennent pas pour autant à conclure. Granqvist est trop court aux six mètres sur une remise de Berg (3e) tandis que ce dernier ne parvient pas à cadrer un retourné après une tête de son capitaine sur corner (12e). Forsberg sollicite quant à lui Ochoa avec un coup franc excentré frappé en force (6e), mais manque le cadre en bonne position aux 14e, 18e et 34e minutes.
À la demi-heure de jeu, « Chicharito » Hernandez semble commettre l’irréparable en contrôlant le ballon de la main dans sa surface. Curieusement, après visionnage, l’arbitre n’accorde pas de penalty. Un air de déjà-vu, après celui oublié face à l’Allemagne… Sur le corner qui suit, Lustig parvient à trouver Berg qui place un pointu aérien claqué magnifiquement par Ochoa.
En face, les Mexicains se montrent rarement dangereux face au solide bloc scandinave. Vela fait tout de même passer un frisson dans le camp suédois sur deux frappes enroulées du pied gauche qui fuient le cadre (16e et 38e). La première période se termine donc sans but et l’on craint alors que les Blågult aient laissé passer leur chance.
Seconde mi-temps
Il n’en est rien ! La Suède reprend pied au plancher. Après 5 minutes, Berg centre pour Claesson qui dévisse complètement. Le ballon atterrit dans les pieds d’Augustinsson, lequel reprend de volée au second poteau et ouvre la marque. Premier but en sélection pour le latéral gauche qui confirme ses bonnes dispositions match après match.
À la 60e, Berg servi dans la profondeur, est fauché par Moreno à l’entrée de la surface. Cette fois, M. Pitana indique le point de penalty. En bon meneur d’hommes, le « Gran » prend ses responsabilités et trouve la lucarne. La Suède a un pied et demi en 1/8e. Alors que l’on entame le dernier quart d’heure, Alvarez marque contre son camp suite à une déviation de Kiese Thelin et entérine le succès des vikings.
Comme une grande, la Suède s’est faite une place parmi les meilleurs, éliminant au passage l’Allemagne, battue par la Corée dans l’autre match du groupe. Un exploit, encore un, pour cette bluffante équipe de Janne Andersson. Appliquée bien sûr, solide évidemment, mais aussi joueuse par instant, elle a répondu de la meilleure des manières aux moqueries allemandes et aux insultes qui ont touché Durmaz. Plus qu’une équipe, une fratrie bien difficile à démanteler.
Le top: Quel mental !
Le but de Tony Kroos à la 95e minute samedi aurait pu enterrer la Suède. La polémique autour du cas Durmaz aurait pu l’égarer. La quasi-obligation de gagner aurait pu la faire déjouer. Les erreurs d’arbitrage auraient pu la frustrer. Les occasions manquées auraient pu la décourager… Mais non ! Contre vents et marées, le drakkar suédois a mis sereinement le cap sur les 1/8e de finale, au terme d’une partie maîtrisée. En s’appuyant sur ses points forts et y ajoutant de belles combinaisons offensives, la bande à Granqvist a réuni tous les ingrédients du festin auquel elle voulait prendre part. Le capitaine, lui, a encore montré qu’en plus d’être un formidable joueur, il était un irréprochable leader. Son envie, sa confiance, empêchent le moindre doute de s’installer dans l’esprit de ses compagnons.
Le flop: Un flop ? Vous plaisantez ! 😉
Chiffres clés:
- Possession : 66% – 34%
- Tirs (cadrés) : 20 (3) – 15 (5)
- Duels remportés (aériens) : 56 (22) – 63 (24)
- La campagne russe des vikings est déjà une réussite. Désormais, Janne Andersson et ses guerriers marchent vers l’Histoire.
Prochain tour – 8ème de finale :
Suède – Suisse
Mardi 03/07 – 16H
stade Krestovski, Saint-Pétersbourg
L’épopée au Mondial continue donc pour le Danemark et la Suède, avec des duels 100% Européens. L’espoir est permis, à condition pour les Danois de montrer un meilleur visage notamment devant et aux Suédois de continuer à montrer ce bel état d’esprit. Les Islandais peuvent rentrer la tête haute, ils ont marqué l’histoire du football dans leur pays et on espère que cela n’est qu’un début.