Comme toutes les autres nations qualifiées pour le championnat d’Europe des moins de 21 ans en juin prochain, le Danemark vivait ses derniers tests préparatifs avant la compétition. Après une belle victoire de caractère face à la Belgique (3-2), les Danois se sont rendus à Brest pour y affronter la France. Et ça s’est plutôt bien passé pour Niels Frederiksen et ses joueurs.
Dernière préparation avant l’Euro U21
Un à un, sous le stade Francis-Le Blé, les joueurs danois rentrent dans le car qui les ramènera à l’aéroport de Brest-Guipavas. Ils n’avaient finalement pas de raison de rester plus longtemps du côté de la pointe bretonne malgré le très beau temps et la température douce qui les ont accueillis. Arrivés le jeudi soir, les Danois ont pu apprécier la pauvreté des infrastructures de la ville de Brest en devant s’entraîner à une quinzaine de kilomètres de là, à Plabennec. Joakim Maehle nous confiait que la délégation danoise avait pu aller boire un coup sur le port entre deux séances d’entraînement. L’arrière droit de Genk ne cachait pas sa joie de profiter du soleil, lui qui disait ne voir que du gris en Belgique et au Danemark actuellement. Plutôt séduit par Brest, Maehle. De là à signer au Stade Brestois, peut-être pas.
Juste avant le match face à la France, Magnus Kofod Andersen était très satisfait de la façon dont se déroulait la préparation, en montrant « beaucoup de progrès, particulièrement lors du match contre la Belgique ». Car à l’image de la sélection A face à la Suisse, les Espoirs ont montré beaucoup de caractère face aux Belges. Menés 0-2 à la mi-temps, ils ont réussi à s’imposer en marquant deux buts dans le temps additionnel. « On a montré beaucoup de force mentale, explique le jeune milieu de terrain de Nordsjaelland. Je pense que c’est dû à notre très bonne mentalité. Tout le monde est sur la même longueur d’onde. On est prêt pour l’Euro. »
Un changement tactique payant face aux Bleus
Exit le 3-4-3 que Niels Frederiksen avait proposé quelques jours plus tôt face à la Belgique, et bonjour le 4-3-3. Une polyvalence tactique intéressante dans une grande compétition, d’autant plus que les Danois n’ont pas semblé être perdus dans ce dispositif, loin de là. En pensant que la France allait probablement avoir la majorité de la possession, l’entraîneur danois avait vu juste et choisi d’opérer en attaque rapide. Cela n’était pas loin de payer dès la première minute de jeu, mais le pied gauche de Skov Olsen flanchait en face à face devant Paul Bernardoni. En grande forme avec Nordsjaelland actuellement, l’ailier droit gaucher était de loin le joueur le plus dangereux côté danois, que ce soit à la passe – notamment pour la reprise de Nilsson quelques minutes plus tard – ou à la finition.
Mais qu’est-ce qui le rend finalement si fort, Andreas Skov Olsen ? L’occasion de poser la question à Magnus Kofod Andersen, qui le côtoie depuis la catégorie U13 à Nordsjaelland. « C’est un excellent dribbleur et il l’a toujours été. Il est devenu très bon devant le but, est très efficace dans ce qu’il fait. Il n’a pas besoin de beaucoup de temps pour se mettre en position de frappe sur son pied gauche. » Et à Joakim Maehle de confirmer. « Son pied gauche est mortel. Il est aussi assez grand et puissant sur ses appuis, il sait utiliser ses qualités physiques. Il va avoir beaucoup de sollicitations cet été et je ne sais pas s’il quittera le club ou pas, mais ce que je sais c’est qu’il a les aptitudes pour aller très haut. » Face à la France, Skov Olsen n’a pas marqué malgré un autre face à face, manqué lui aussi. C’est la première fois en 2019 que Skov Olsen ne marque pas dans une rencontre.
Francis-Le Blé n’a pas accueilli le match de l’année alors qu’il partait sur d’excellentes bases. Si le Danemark a gagné et a convaincu, ce n’est pas pour autant qu’il n’a jamais été mis en danger. Logique, finalement, lorsqu’on jette un œil à la force de frappe de la France. La barre a notamment sauvé Iversen dès la 6e minute sur une frappe de Reine-Adélaïde. Quelques frappes de loin et finalement plus grand-chose jusqu’à la fin de match où le gardien danois a notamment dû sortir le grand jeu face à la tête de Mateta (84e). Entre temps, Patrick Abildgaard avait ouvert le score d’une belle tête sur un corner de Jensen en tout début de deuxième période. Il était l’un des changements du onze de départ du Danemark par rapport à la Belgique et a réalisé un très bon match dans le milieu à trois où Kofod Andersen, 19 ans, a particulièrement rayonné en pointe basse. Et si Dreyer avait tiré dans le but vide plutôt que de remiser pour le poteau de Ingvartsen, l’écart aurait même pu être plus conséquent (55e).
Rendez-vous pris mi-juin avec une des générations danoises les plus talentueuses
Les Danois sont repartis du Finistère le sentiment du devoir accompli après deux victoires convaincantes en quelques jours, face à deux adversaires qu’ils pourraient retrouvés en Italie à partir du 16 juin pour l’Euro Espoirs, une compétition à laquelle ils ont pris pour habitude de se qualifier. Ce sera la troisième participation consécutive pour une équipe du Danemark qui peut posséder de légitimes ambitions au vu de la qualité de son effectif.
Ils avaient déçu en 2017 après une demi-finale en 2015 mais ils arrivent cette année avec l’une des générations les plus prometteuses de leur histoire. Le Danemark possède des joueurs de classe continentale à chaque poste et les quelques points d’interrogation (Dreyer, Nelsson) pourraient être remplacés par des joueurs de l’équipe A comme Robert Skov ou Jacob Bruun Larsen pour le premier et Joachim Andersen ou Andreas Christensen pour le second. Rajoutons également Kasper Dolberg et Mikkel Duelund qui sera revenu de blessure d’ici là. Frederiksen a de quoi faire.
C’était aussi pour les jeunes joueurs la dernière occasion de convaincre directement le sélectionneur et son staff. La délégation scandinave ne se retrouvera plus avant le début de la préparation juste avant l’Euro. Une semaine qui n’a pas tellement servi de revue d’effectif mais plutôt de véritable test grandeur nature puisque Niels Frederiksen a sensiblement fait confiance aux mêmes joueurs lors des deux matchs.
Le technicien danois a montré qu’il possédait d’ores et déjà une bonne idée des joueurs qu’il amènerait avec lui en Italie et comment il les ferait jouer. Entre les joueurs évoluant avec l’équipe A pouvant toujours jouer chez les U21 et les cadres de cette sélection, difficile d’imaginer la hiérarchie être bousculée en trois mois. Ils n’ont pas été brillants mais les remplaçants ont montré qu’ils pouvaient être solides lorsque l’on faisait appel à eux, à l’image du buteur Abildgaard. Seules d’éventuelles blessures pourraient venir changer les plans de Frederiksen.
Si les deux matchs amicaux sont de quelconques enseignements, il faudra compter avec le Danemark en Italie. Le rendez-vous est donné !
Article rédigé par @Quentin_BZH.
Image en une : Jean-Michel Louarn.
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